Retour à un peu de heavy metal avec ViolentorY, un groupe bulgare qui nous délivre son premier album "Theory Of Life" en autoproduction. Et pour qui aime le genre, ça devrait représenter une bonne surprise, voilà un album qui passe par tout le spectre du heavy metal et qui brasse pas mal d'influences en une heure de musique.

Rien que le deuxième morceau de l'album en est une illustration, "Master Of Dreams" me fait effectivement penser à la fois à Children Of Bodom pour la voix un peu écorchée, Judas Priest pour les lignes de chant et Rhapsody pour le côté épique et tout ça en un seul titre ! Et c'est comme ça sur toute la durée de l'album, il y a toute une ribambelle de grands noms qui vont vous venir à l'esprit. Et pourtant ViolentorY a sa patte et ne donne pas dans le plagiat, toutes ces influences sont bien digérées et permettent par leur variété de faire de ce "Theory Of Life" de véritables montagnes russes. On ne sait jamais dans quel genre va être la suite, parce que comme je le disais tout à l'heure, si on reste dans le spectre du heavy metal on en passe par toutes ses formes. ViolentorY nous donne à la fois du speed, du traditionnel, de l'épique, du mélodique, du rentre dans le lard, bref le groupe se fait plaisir et nous surprend régulièrement. Le chant se situe lui aussi à la croisée de plusieurs écoles, Dimitar Belchev passe d'un chant clair heavy traditionnel, à des cris bien plus écorchés à la Children Of Bodom le tout sans accroc ! Sans compter que les lignes de chant sont toujours inspirées et s'intègrent parfaitement au reste, ce qui n'est pas rien quand on sait à quel point le groupe se balade entre plusieurs styles et ambiances différents.

D'ailleurs, arrivé en fin d'album, les morceaux se rallongent en tournant autour des 6 minutes, et des sonorités plus brutes et modernes font aussi leur apparition. Des gros riffs de bûcheron se mélangent à des mélodies ou des refrains typiquement heavy metal, le tout surmonté de gros coups de double comme on aime. Bref, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer avec ViolentorY, à peu près une heure de musique et pas un morceau qui répète vraiment ce que le groupe a déjà fait. Et ça c'est fort, tout en gardant sa patte sur chaque titre, ViolentorY change de registre en dosant différemment les influences d'un titre à l'autre. On navigue toujours dans du heavy en gros mais jamais fait de la même façon, on a toujours une facette particulière qui sera mise en avant, du coup là où certains groupes donnent l'impression de se répéter, ViolentorY, eux, varient les plaisirs sans problèmes sur toute la durée de l'album. Sans compter que techniquement le niveau est assez élevé, et même si les musiciens n'affichent pas leur capacité en donnant dans la frime démonstrative, les structures des morceaux et les multiples changements d'un morceau à l'autre montrent bien que ces gars-là maîtrisent leurs instruments. Pour ce qui est du son, c'est pareil, à la fois gros, propre et qui laisse assez d'espace pour que tout le monde puisse s'exprimer. Une fois de plus, voilà un groupe autoproduit qui prouve que ce n'est pas nécessaire de claquer des sommes mirobolantes dans un studio réputé, avec un peu de débrouille et la volonté on s'en sort très bien aussi.

Voilà donc un premier album qui constitue pour moi une bien belle surprise, la musique de ViolentorY ne m'étant jamais parvenue aux oreilles, je ne m'attendais pas à trouver encore un jeune bon groupe de heavy au sens large. Le nom m'aurait plutôt fait penser à de l'extrême d'ailleurs, j'invite donc tous les amateurs de heavy à jeter une oreille attentive là dessus parce que "Theory Of Life" mérite que vous lui accordiez au moins une petite heure.