Vera Cruz, c’est l’assurance d’un punk metal complétement débridé, complétement sauvage et sans règles établies. Le groupe ne fait pas dans la demi-mesure et balance des morceaux complétement haineux ! Ames sensibles s’abstenir !

Cet album au nom tout simplement imprononçable n’offre aucun moment de répit audio ! Dissonnances, parties basse-batterie complétement déjantées et un chant bien caractéristique : écorché, punk hardcore sans concession. Très bien produit, l’album est insaisissable, des changements de riffs ici et là. Le groupe s’inscrit vraiment, pour cet effort, dans la lignée de groupes comme Cancer Bats entre autres. Composé avec des relents d’un Wünjo, le groupe bénéficie d’une certaine expérience sur scène et dans les compositions, ce qui s'entend dans les arrangements qui sont tous bien pensés et bien faits.

Ce qui surprend le plus dans le groupe, c’est véritablement ce côté sans concession. Même l’inclusion dans les compos par ici et là d’un chant clair ne choque pas outre mesure. Peut-être que le groupe, pour garder une véritable image punk hardcore, aurait dû éviter ces chants clairs et ce morceau "The Family" qui fait plutôt penser à du Papa Roach et un générique de série ricaine. Mais il faut souligner que c’est plutôt pas mal fait. L’album, premier du groupe, est bien amené avec une cohérence entre les morceaux et un bon agencement de ceux-ci. Dans la lignée des Cancer Bats et The Dillinger Escape Plan. Le groupe ne tombe pas dans le piège des caricatures et des copier-collers, et garde sa ligne de conduite : sans concession et punk à outrance.

Pour les avoir vus en 2011 sur un concert, les titres sont ravageurs, sans temps morts et décapants à souhait. Cet album nous fait ressentir cet esprit "no concession" et nous envoie dans un univers torturé où le seul chemin valable est : tout droit ! Les titres s’enchaînent avec de petites perles : "Walk Alone", maîtrise de riffs et de puissance avec un cri déchiré pour finir et enchaîner sans temps morts sur "Last Call" beaucoup plus axé sur les guitares. Vera Cruz rend hommage tour à tour à chacun de ses musiciens en proposant des "dominantes" dans chaque morceau avec une présence plus ou moins accrue de chaque instrument, mais avec toujours en ligne de mire et en filigrane, ce chant présent et puissant.

Avec son frontman charismatique et à la voix atypique, Vera Cruz se place dans le haut du panier français, c’est grace à cet album que le combo est en pleine progression et qu'il éclate à la face du metal hardcore-punk français. Enregistré avec Fred Desquesnes (Watcha, Eths), c'est un gage de qualité pour un "Skinandteethandnail" annonçant un peu une fin du monde prévue pour 2013 et, on l’espère, une tournée remplie de pogos et autres joyeusetés. Un très bon album pour un groupe français qui ose, qui se place dans la droite lignée des grands, avant de défendre sur scène une galette ultra prometteuse !

"Surviving Farrah Fawcett"
Note : 14,5/20

Le hardcore des familles ça a du bon des fois. Le son old school à la Terror ou encore Hatebreed également. Lorsque l'on couple les deux on tombe sur un bon Vera Cruz sorti d'on ne sait où, enfin plutôt si : de France ! Bon pas à chier, ça bazarde sévère, et ceux qui ne sont pas accrochés au bon wagon prendront du fight n' kick ass dans le derrière... Au niveau des feuilles de chou ça risque de saigner grave également.

Un méchant sens des riffs, une tendance à enchaîner les coups de boutoir, à prêcher la violence simple, nue et gratuite dans les pas des plus grands groupes hardcore américains, une bonne ambiance à la punk derrière ce petit (4 titres) et premier EP que nous livre le groupe. Ca chante juste, la moitié des cordes vocales déchirées, mais il en reste juste assez pour faire le boulot, des riffs saignants, et une partie rythmique qui pilonne derrière. Que demander de plus ? Certes pas énormément d'originalité dans ce qui se fait, avec des constructions hardcoreuses qui fonctionnent, mais un vrai son, un vrai potentiel et quelque chose de différent... Le groupe pour son premier EP nous livre quelque chose avec de fortes valeurs, de grosses références, un son pas tout à fait "perso" et une grosse prod' derrière, avec quelque chose de très pro dans les arrangements et l'enregistrement.

4 titres qui auraient peut-être mérités d'être un peu plus "salis" pour que l'on puisse ressentir la sueur et la moiteur des salles à travers le CD. Le côté live semble être privilégié avec ce jeune groupe qui, rappelons-le, fait une tournée européenne avec les grands Terror... L'avenir peut-être envisagé avec sérénité pour Vera Cruz ! A vos moshpits !

Sam Juillet 2010