Venomous Concept sort son nouvel album ! Créé par Shane Embury (basse puis guitare, Napalm Death, Lock Up, Brujeria, Tronos…) et Kevin Sharp (chant, Lock Up, ex-Brutal Truth) en 2003, le groupe aujourd’hui complété par John Cooke (guitare, Corrupt Moral Altar, Napalm Death en live) et Carl Stokes (batterie, Groundhogs, ex-Cancer) nous propose "The Good Ship Lollipop" chez Decibel et Graphite Records.

Alors que les membres nous ont principalement habitués au grindcore et à la violence pure, ce projet leur permet d’explorer des racines hardcore et punk. On le constate dès "The Good Ship Lollipop", le titre éponyme, qui débute avec un sample étrange suivi d’un son groovy et dissonant sur lequel le chant brut se pose. Aussi déroutants que cela puisse paraître, les riffs entêtants sont incroyablement accrocheurs et accessibles, laissant "Timeline" nous faire replonger dans les racines du hardcore tout en conservant une approche très punk qui nous fait facilement remuer le crâne. On retrouvera les éléments énergiques old school sur "Slack Jaw", le titre suivant qui laisse la basse et les leads apporter une certaine diversité à la rythmique, puis "Pig" laisse les tonalités vindicatives s’exprimer sur ce son abrasif. "Clinical" nous autorise une courte pause avec son sample introductif, puis le groupe place des riffs presque lancinants dans des patterns motivants qui nous mènent à "Fractured" et à ses leads perçants.

La rythmique reste assez douce et planante, empruntant même au post-punk par moments, mais la rage n’est jamais très loin, comme sur "Voices" qui en est infusé mais qui parvient tout de même à laisser des leads plus doux percer. "So Sick" nous permet de renouer avec les bases du hardcore avec une rythmique énergique en permanence et des choeurs menaçants, puis "Flowers Bloom" laissera la douceur apaiser des leads aériens. Le chant clair est également bien maîtrisé, laissant cette balade rythmée nous mener à "Humble Crow", un titre plus agressif et saccadé, qui nous rappelle l’âge d’or d’un punk / hardcore motivant. Mais le titre est assez court, et il laissera rapidement "Can’t Lose" prendre la suite avec des éléments similaires, accompagnés par des parties vocales assez diversifiées et intenses ainsi que des leads criards avant de revenir dans une approche saccadée avec "Everything Is Endlessness". Le titre reste assez simple tout en proposant des tonalités entraînantes, mais on atteint déjà la fin de l’album avec "Life’s Winter", la dernière composition, qui reste dans cet ensemble de sonorités old school motivées et parfois mélodieuses avant de nous laisser définitivement.

Bien que les musiciens soient principalement connus pour la violence de leur musique, Venomous Concept reste attachées aux racines old school et plus accessibles de cette violence, un punk / hardcore motivant qui fait de "The Good Ship Lollipop" le digne successeur des légendes du style.

Quatre ans après “Killing me silly – VC III” (2016), le “all star band” Venomous Concept est de retour avec un nouveau skeud tout beau tout chaud. Originaire de Chicago dans l’Illinois, ce projet est composé de plusieurs figures de la scène death / grind comme le bassiste Shane Embury et le batteur Danny Herrera de Napalm Death, le vocaliste Kevin Sharp de Brutal Truth et le John Cooke, guitariste live de Napalm Death. Ce sont donc des pointures du milieu death grind qui forment ce projet crust punk, dont a même fait partie par le passé une légende vivante comme Buzz Osborne des Melvins. Formé en 2004, ce groupe (dont le nom est un clin d’œil à Poison Idea) nous avait habitués dès le début à du très gras et du très lourd. Avec ce nouvel album qui sort sur le label français Season Of Mist, le groupe persiste et signe.

Fidèle à ses origines, Venomous Concept reste dans un registre crust / punk mâtiné de grindcore dans lequel on perçoit les influences de Napalm Death, Brutal Truth mais aussi de groupes plus axés hardcore comme Black Flag, Siege ou Discharge. Sans concession, le groupe nous assène 13 titres aussi speed que brutaux. Dès le premier morceau ("Simian Flu"), le groupe nous fait partager sa rage sans limite à travers des riffs typiquement crust et hardcore. Par la suite, le groupe fait preuve de plus de légèreté avec un morceau plutôt joyeux et punk dans l’esprit de GBH : "Hole In The Ground".

Plus le disque avance, plus on évolue vers le crust / punk le plus basique avec des titres comme "Eliminate", "Lemonade", "Colossal Failure" ou "Dementia Degeneration". L’influence de Napalm Death est particulièrement présente sur des titres comme "Septic Mind", "Carrion" ou "Shadows". Quoi de plus normal, vu le line-up actuel du groupe ? On bascule dans le grindcore le plus extrême avec un morceau comme "Mantis Toboggan" qui ne laisse absolument aucun répit aux auditeurs. Impitoyable, le groupe revendique l’héritage d’un groupe culte comme S.O.D. sur des morceaux comme le titre "Broken Teeth" qui a le mérite de nous envoyer un direct en pleine face. L’album se termine sur une touche plus lente voire « indus » dans l’esprit avec le titre éponyme de ce disque, "Politics Versus The Erection".

Plus que jamais crust punk dans l’âme, le projet de Kevin Sharp enfonce le clou grâce à ce quatrième LP qui est en même le temps le plus abouti de la carrière de Venomous Concept. "Politics Versus The Erection" est d’ailleurs bien supérieur en termes d’intensité et de violence à son prédécesseur sorti en 2016. Un des albums incontournables de l’année 2020 !

Tu prends les pires raclures du grind américain, tu moulines, et tu en sors le meilleur, voilà comment obtenir Venomous Concept. Après de longues années d'absence, les punko-grindeux made in USA reviennent casser la baraque avec un troisième album 100% FDP. Je ne vais pas vous balancer le CV de tous les membres présents, mais pour résumer : Shane Embury à la basse (Napalm Death, Absolute Power, Lock Up, Insidious Disease et surtout Brujeria), Danny Herrera à la batterie (Napalm Death et Anaal Nathrakh, rien que ça...), Kevin Sharp au chant (Brutal Truth, Damaged), Dan Lilker à la gratte (Nuclear Assault, Anthrax, Dark Angel, Autopsy, Brutal Truth, Nokturnal Hellstorm et j'en passe) et enfin John Cooke à la guitare également (Out For Blood, Napalm Death, Anaal Nathrakh, Vicious Bastard, Malevolent Cration, Corrupt Moral Altar...). PUTAIN. Ouais, juste méga putain devant un tel casting.

Avec ça, on ne pouvait avoir que ça j'ai envie de dire. Ouais, ne vous attendez pas à une quelconque originalité, mais plutôt à de la violence pure et gratuite, du grind bien old school en hommage à Poison Idea, vieux groupe de punk hardcore américain. On navigue ici entre les vieux Napalm Death, les meilleurs Nasum, avec un arrière-goût de The Exploited, en plus bourrin, plus destroy et underground. Malgré quelques tentatives d'imposer une basse à la manière punk, c'est ici clairement le grind qui domine, de courtes pistes ultra brutales qui viennent foutre le feu aux fenêtres et au plafond, comme en témoigne par exemple "Johnny Cheeseburger", sans doute le meilleur morceau malgré ses 11 secondes.

Par conséquent, ne vous attendez ni à quelque chose de révolutionnaire, ni de la technique de folie (même si le solo de "Good Times" n'est pas dégueu). Ici, ça fonce droit au but, sans faire dans la dentelle : ça gueule, ça massacre, ça cogne, point. Il y a bien cette dernière piste qui vous permettra de vous ennuyer profondément pendant un bon quart d'heure, mais c'est tout, et on s'en serait bien passé d'ailleurs. Au final, nos hurluberlus se contentent du minimum, mais c'est franchement amplement suffisant puisque cela résonne presque comme une compil' du meilleur grind old school qui soit. Bel hommage donc à tous les groupes qui ont créé et fait vivre ce style, à commencer par Napalm Death.