Le groupe
Biographie :

Venom Inc. est un groupe de black / speed metal anglais formé en 2015 et actuellement composé d'anciens membres de Venom : Demolition Man (basse, chant / Atomkraft, M:Pire Of Evil, Metal Against Coronavirus, ex-Venom, ex-Mantas), War Machine (batterie / Dritt Skit, Ex Deo, Eye Of Purgatory, Goregäng, Infernaeon, Inhuman Condition, Invictus, Kill Division, Necromancing The Stone, Ninety Minute Reflex, Ribspreader, The Absence, Fore, Smoke & Mirrors) et Mantas (guitare / M:Pire Of Evil, Mantas, ex-Venom, ex-Warfare, ex-Dryll). Venom Inc. sort son premier album, "Avé", en Août 2017 chez Nuclear Blast, suivi de "There's Only Black"

Discographie :

2017 : "Avé"
2022 : "There's Only Black"


Les chroniques


"There's Only Black"
Note : 16/20

Après "Avé" en 2017, Venom Inc, l'incarnation de Venom tenue par Mantas et Tony Dolan, revient cette année avec "There's Only Black" avec cette fois Jeramie Kling (que l'on entend décidément partout en ce moment) à la batterie sous le pseudo War Machine. Au programme pas de grandes surprises évidemment, ça va être du Venom donc un croisement de rock, de heavy, de punk et de thrash.

"How Many Can Die" ouvre d'ailleurs l'album de façon très thrash justement avec un tempo assez énervé et des riffs tranchants comme on les aime et un break très Slayer évidemment. "Infinitum" continue sur une lancée tout aussi virulente et thrash avec là encore des riffs simples mais efficaces et un up-tempo qui laisse un peu de place à quelques breaks casse-nuques. "Come To Me" passe, quant à lui, en mode bulldozer groovy et fédérateur avec des riffs typiques pour du Venom et quelques passages plus lourds et mélodiques qui posent une ambiance un peu plus sombre. Certes tout ça n'est pas nouveau et on connaît la formule par cœur mais force est de constater que c'est toujours aussi efficace et que le trio a l'air d'avoir envie d'en découdre. Le morceau-titre lève un peu le pied fait ressortir les influences heavy et thrash pour un mid-tempo de près de cinq minutes là encore assez efficace. Après les trois premiers morceaux assez directs et atteignant les trois minutes trente, le groupe sent qu'il est déjà temps de varier un peu, de ralentir un peu le rythme et de proposer des ambiances un peu plus marquées. C'est ce que fait aussi "Tyrant" avec un tempo encore un peu plus lourd et des riffs plus durs et plus sombres. On retrouve le groove typique du groupe et la formule utilisée sent évidemment le old school à plein nez donc vous vous doutez bien que le dépaysement ne sera pas au menu. En même temps, venir chercher du dépaysement et de la nouveauté chez une des incarnations de Venom ce serait tout de même assez saugrenu, on sait pertinemment que ces gars-là ne vont pas n'ont aucune intention de moderniser leur propos.

D'ailleurs, la production est puissante et propre tout en étant à des années-lumière des sons synthétiques que l'on a l'habitude d'entendre, la batterie est organique et on sent presque les mediator claquer sur les cordes des guitares et de la basse. On sent que "There's Only Black" pousse le bouchon plus loin que "Avé" en termes d'agression, un morceau comme "Don't Feed Me Your Lies" par exemple est bien plus nerveux que ce que proposait le précédent album tout en gardant des couplets pas très loin d'un Motörhead sous amphétamines. Même le chant de Tony Dolan s'approche de celui de Lemmy sur ce genre de passages et malgré ses six minutes, ce morceau est un des plus directs et violents de l'album. "Burn Liar Burn", quant à lui, part dans un mid-tempo plus mélodique et accrocheur pour une ambiance générale plus mélancolique assez étonnante en première partie de morceau. Le gros thrash qui fait mal revient avec un up-tempo très énervé au bout de trois minutes et on repart dans une agression digne des premiers Slayer ou Sodom avec un refrain plus lourd et catchy. Le rock et le heavy se refont entendre sur le très accrocheur "Rampant" et une fois de plus on se rend compte que les gaillards en ont encore sous le pied. Vous ne trouverez évidemment rien de révolutionnaire sur "There's Only Black" et la recette est vieille comme le monde, mais quand c'est exécuté avec passion et savoir-faire ça fonctionne et c'est le cas par ici. Le plaisir qu'a pris le trio a pondre ce nouvel album est évident et l'ensemble est tout de même assez varié pour que la cinquantaine de minutes ne paraisse pas trop longues. On a du mid-tempo, du plus énervé, du thrash, du heavy, du rock, un peu de mélodie et un groove qui balance des riffs à briser les vertèbres plus d'une fois.

Au final, tout est là pour faire de "There's Only Black" un album efficace, direct accrocheur et plus agressif que son prédécesseur. Venom Inc. a décidé de sortir les crocs sur ce nouvel album et s'il continue sur la même voie old school on sent l'envie de frapper plus fort. Beaucoup n'auraient pas misé un kopek sur cette formation parce qu'il faut dire que ces histoires d'incarnations multiples de groupes commencent à devenir ridicules (des groupes de metal qui se battent pour les droits sur le nom d'un groupe, on aura tout vu quand même), mais il faut avouer que musicalement ça tient carrément la route alors ne boudons pas notre plaisir !


Murderworks
Novembre 2022




"Avé"
Note : 17/20

Si la scène black metal sera à jamais reconnaissante aux Anglais de Venom pour ce qu'ils y ont apporté, il est temps d'apprendre à compter avec un nouveau groupe d'anciens du milieu : Venom Inc.. Créé en 2015 en souvenir du temps de l'album "Prime Evil", sorti par Venom en 1989, Demolition Man (basse / chant, jouant aussi pour Atomkraft et M:Pire Of Evil), Abaddon (batterie) et Mantas (guitare, jouant aussi avec M:Pire Of Evil) fondent Venom Inc.. Après quelques concerts, les trois hommes décident de marquer encore une fois l'histoire, et ils composent ensemble "Avé", le premier album de Venom Inc.. Si le style reste le même, le son est bien évidemment plus actuel. Un petit saut dans le temps ?

Le sample introductif d'"Ave Satanas" peut paraître long, mais il permet d'apprécier le premier titre de cet album. Résolument black metal, la rythmique n'a pas pris une seule petite ride. La voix puissante de Demolition Man nous rappelle alors ces temps immémoriaux où la plupart d'entre nous n'étaient même pas encore nés. Des paroles blasphématoires, chantées mais à la limite du scream pour certaines accompagnent les frappes martiales d'Abaddon et les parties lead de Mantas pour passer sans plus de transition à "Forged In Hell". Beaucoup plus rapide et plus criarde, cette composition fait hommage aux vieux albums de Venom, alors que "Metal We Bleed" semble plus axée sur la technique des membres du groupe. Le sample introductif de "Dein Fleisch" annonce déjà une ambiance glauque et lubrique à souhait, mais le son de basse massif aura raison de votre volonté à préserver votre nuque. L'écho sur la voix du refrain continuera dans le registre malsain, tandis que "Blood Stained" et son refrain fédérateur sont en bonne place pour devenir l'hymne metal de cette rentrée. Retour sur un peu de violence avec "Time To Die" et ses riffs plus rapides et efficaces pour déclencher des mouvements de foule qui peuvent prendre une ampleur démentielle en festival, et vous allez pouvoir baver sur le son de basse de "The Evil Dead". Du moins c'est ce que je suis en train de faire, car le mix et le mastering (réalisés par Mantas) lui rendent vraiment hommage... Un solo à faire lever les morts vous attend après la deuxième moitié du titre. Place à des tonalités plus atmosphériques sur "Preacher Man". La rythmique plus martiale des couplets ne parviendra pas à m'atteindre, mais c'est autre chose avec "War" et son ambiance old school qui tirerait presque vers les premiers albums de death metal. Une fois remis du coup de vieux que ce titre apporte, il est temps de découvrir le thrash metal d'"I Kneel To No God". Les riffs malsains de l'introduction s'estomperont un peu trop à mon goût sur les couplets, pleins d'harmoniques. Pour "Black N' Roll", le dernier titre, je me suis réellement demandé si mon lecteur n'était pas passé sur du Mötôrhead tellement la rythmique y ressemble ! La voix de Demolition Man est clairement différente de celle de Lemmy, mais l'univers musical des deux groupes est proche.

Alors, pari réussi ? Si les titres sont plutôt inégaux, "Avé" n'est clairement pas mauvais. Bien au contraire, les membres n'ont pas joué la facilité en faisant un bête best-of de leurs périodes respectives au sein de Venom, mais ont recréé un univers dans lequel ils ont tous trois trempé par le passé. Venom Inc. est très loin de la simple copie, et même si je viens de terminer "Avé", j'attends le prochain album pour confirmer mes impressions.


Matthieu
Septembre 2017


Conclusion
Le site officiel : www.venom-inc.co.uk