Le groupe
Biographie :

Veilburner est un groupe de black / death metal américain formé en 2014 et actuellement composé de : Mephisto Deleterio (instruments) et Chrisom Infernium (chant / Torture Ascendancy 1307). Veilburner sort son premier album, "The Three Lightbearers", en autoproduction en Août 2014, suivi de "Noumenon" en Juillet 2015, de "The Obscene Rite" en Septembre 2016, de "A Sire To The Ghouls Of Lunacy" en Décembre 2018 chez Transcending Obscurity Records, de "Lurkers In The Capsule Of Skull" en Septembre 2021, et de "VLBRNR" en Novembre 2022.

Discographie :

2014 : "The Three Lightbearers"
2015 : "Noumenon"
2016 : "The Obscene Rite"
2018 : "A Sire To The Ghouls Of Lunacy"
2021 : "Lurkers In The Capsule Of Skull"
2022 : "VLBRNR"


Les chroniques


"VLBRNR"
Note : 17/20

Prenez garde à Veilburner. Créé en 2014 aux Etats-Unis, le duo composé de Mephisto Deleterio (instruments) et Chrisom Infernium (chant, Pyrrhic Salvation, Torture Ascendancy 1307, Humanity Decayed) annonce en 2022 la sortie de "VLBRNR", son sixième album, chez Transcending Obscurity Records.

L’album suit la recette créée et cultivée par le groupe tout au long de sa discographie, consistant en un son oppressant et sombre qui navigue chaotiquement entre death et black metal pour nous écraser avec sa dissonance. On retrouve l’aspect mystérieux dès "VI (Vulgar Incantations)", le premier titre, qui va dévoiler des harmoniques étranges avant que la puissance brute ne démarre, contrôlée par le blast et les hurlements, mais également des choeurs terrifiants couplés à des effets mystérieux alors qu’"Envexomous Hex" nous propose également des tonalités plus épiques pour accompagner la rage massive déployée par le groupe. "Interim Oblivion" nous laisse un court moment de répit avant de relancer progressivement sa machine infernale avec des riffs lancinants qui nous conduisent à "Lo! Heirs To The Serpent" et ses influences old school plus directes qui s'allient parfaitement avec les patterns expérimentaux du groupe avant que "Burning The Veil" ne vienne nous envelopper de sa noirceur mélancolique qui perdurera même lorsque l’instrumentale se montre agressive.

La quasi-absence de chant rend le morceau assez accessible, mais les cris impies reviendront hanter "Unorthodoxagon" et ses riffs accrocheurs infusés au death’n’roll groovy et au black metal brut, puis "Repulsed By The Light" vient à nouveau nous offrir un moment de flottement avec des mélodies planantes desquelles les parties vocales émergent sans mal. L’alliance des éléments doux avec le chant rend le mélange assez entêtant tout en conservant la part sombre alors que "None So Hideous" lâche les riffs les plus directs et agressifs possibles tout en profitant d’un tempo élevé pour placer des patterns saccadés. Des leads surprenants bourrés d’effets viennent également se glisser dans la vague de puissance qui laissera place à "Exhibitionism In Limbo", une courte et apaisante composition qui fait la part belle aux sonorités planantes, puis à "Ruin", le long et dévastateur dernier morceau qui laisse un son écrasant et martial se mêler à des parties vocales vomies et malsaines pour clore l’album.

"VLBRNR" est une réelle expérience du chaos. Si Veilburner est connu pour construire un son chaotique et dissonant, ce nouvel album respecte à la lettre leurs principes, et nous entraîne dans les profondeurs abyssales du black / death metal avant de nous autoriser à respirer à nouveau.


Matthieu
Novembre 2022




"Lurkers In The Capsule Of Skull"
Note : 15/20

Déjà le cinquième album depuis 2014 pour les Américains de Veilburner, on peut dire que ça ne chôme pas ! "Lurkers In The Capsule Of Skull" est donc le nouveau méfait de ces fous furieux qui délivrent depuis leurs débuts une sorte de death / black malsain, dissonant et totalement possédé qui ne fait aucun compromis. La bête est à réserver aux plus ouverts d'esprits parce que même si les influences sont clairement orientées vers le metal extrême, c'est un tel bordel qu'il va falloir persévérer pour en saisir le propos.

Si vous connaissez déjà Veilburner, vous savez très bien à quoi vous attendre, ce nouvel album ne change pas la donne et continue dans la même voie. Pour les autres, dites-vous que la biographie conseille le groupe aux fans de Deathspell Omega, Esoctrilihum, Portal, Sigh, Imperial Triumphant, Norse (dont on va bientôt parler) ou encore Blut Aus Nord. Tout ça devrait vous permettre de situer vaguement la chose parce que comme ses prédécesseurs, "Lurkers In The Capsule Of Skull" est assez insaisissable et ne manque pas une occasion de vous filer entre les doigts pour passer dans votre dos et vous caler une bonne grosse mandale derrière la nuque. Le groupe s'amuse visiblement sur chaque album à dépeindre les mésaventures d'un homme possédé par une entité ressemblant à une goule et détaille donc son combat mental contre elle, ce qui colle évidemment très bien à cette musique chaotique qui donne l'impression d'avoir été composée et jouée par de multiples personnalités. "In The Tomb Of Dreaming Limbo" ouvre l'album et Veilburner arrive très vite à nous plonger dans son monde avec ce mélange entre blasts furieux, riffs dissonants et malsains soutenus par quelques orchestrations fantômatiques en fond. On retrouve instantanément la patte du groupe et cette alternance entre passages presque dramatiques et folie incontrôlée est toujours aussi bluffante et terrassante. "Nocturnal Gold" nous balance même certains passages très thrash dans l'esprit au milieu d'un morceau totalement possédé et barré comme d'habitude. Veilburner s'amuse d'ailleurs aussi à expérimenter avec les voix et n'hésite pas à utiliser toutes sortes d'effets pour amplifier l'impression de schizophrénie musicale. Les guitares pètent elles aussi un plomb régulièrement et ce morceau est un bon exemple de la façon dont ce duo s'amuse à les tordre dans tous les sens pour en obtenir des sons complètement malades et les plus dissonants possible.

Le morceau-titre, en plus d'être aussi taré que le reste, est en plus assez violent et les blasts occupent bien l'espace faisant pour le coup penser au Esoctrilihum des premiers albums, nul doute que ces deux-là doivent avoir quelques influences communes. On retrouve effectivement ce mélange de violence déchaînée, de dissonances complètement malsaines et un chaos organisé qui devrait cramer quelques neurones au passage. Pour autant, Veilburner a bien une patte particulière et si le metal extrême se fait de plus en plus souvent dissonant, ce duo américain a une folie qui lui est propre et ne se contente pas d'essayer de produire les morceaux les plus tordus possibles. Il y a suffisamment de cohérence là-dedans et des ambiances assez fortes pour que "Lurkers In The Capsule Of Skull" ne vire pas à l'exercice de style stérile. Si les mélodies ne sont pas ce qui frappe en premier, elles sont pourtant bien là et s'intégrent naturellement dans l'organisme de cette bête difforme au comportement étrange, lui donnant un peu d'humanité au milieu de ses crises de folie psychotique. On sent aussi par moments une proximité avace le Mayehm de "Ordo Ad Chao", notamment sur "An Odyssey Through Cataclysm" dans ses moments les plus tordus et chaotiques. En tout cas, ce nouvel album réussit son coup et le groupe se fait une fois de plus éprouvant, on se retrouve sur les rotules à la fin de ces cinquante-trois minutes et c'était clairement l'effet recherché. La production est à l'avenant et fournit un son assez sec qui colle bien au style pratiqué même s'il fait parfois sonner les guitares comme un essaim d'abeilles, ce qui est probablement volontaire d'ailleurs.

Au final, "Lurkers In The Capsule Of Skull" est assui dingue, malsain, dissonant et violent que ses prédécesseurs et Veilburner ne perd rien de sa folie avec ce nouvel album. Si vous êtes déjà familiers avec la musique du groupe, vous en serez ni dépaysés ni déçus, quant aux autres allez jeter une oreille là-dessus à vos risques et périls !


Murderworks
Décembre 2021




"A Sire To The Ghouls Of Lunacy"
Note : 17/20

Que signifie “prolifique” pour vous ? Sortir quatre albums en quatre années d'existence ? C’est le profil de Veilburner. Créé en 2014 aux Etats-Unis par Mephisto Deleterio (instruments) et Chrisom Inferium (chant, Torture Ascendency 1307), le premier album sort la même année. Et c’est un enchaînement d’acharnement qui conduit les deux hommes à aboutir au quatrième album, "A Sire To The Ghouls Of Lunacy", sur la toute fin de l’année 2018. Une expérience ? Oui. Êtes-vous prêts ? Non.

Le premier titre, "Introvertovoid", débute lentement, mais va frapper très fort. Ne vous fiez pas à cette introduction atmosphérique, car c’est un black / death intense et puissant qui frappe par la suite. Les riffs s’enchaînent à toute allure, mais laissent largement la place au chanteur de placer ses hurlements. Les ambiances aussi se succèdent, puisque des passages atmosphériques presque prog débouchent sur une violence incommensurable ou des psalmodies. "Panoramic Phantoms" reprend avec une distorsion hors du commun et des samples qui donnent aux rythmiques du groupe un goût d’inconnu, de saleté et surtout de violence libérée. Le tout, en alternance avec des hurlements plaintifs sur des passages plus doux mais tout aussi malsains. La rythmique devient plus complexe avec "Agony On Repeat", et l’intensité retombe à peine lorsque la boucle se rompt, mais le chant de Chrisom est toujours aussi violent et rageur. Même le solo, qui débouche sur la douce "Abattoir Noir", n’y changera rien. Si dans un premier temps c’est une sorte de cabaret sinistre que nous entendons, le son devient plus tranchant, et c’est en effet la rythmique malsaine du groupe qui nous saute à la gorge.

Si vous n’avez pas peur des fantômes, vous pouvez passer à "A Sire To The Ghouls Of Lunacy", car pour moi c’est le titre parfait pour une maison hantée. Des samples effrayants, un blast furieux et surtout des riffs impitoyables. Alternant growls caverneux et screams perçants, le chanteur se décarcasse pour donner vie au morceau. On continue avec le sample introductif de "Glory Glory Grotesque" qui est plus que morbide, mais bien vite rattrapé par les riffs sanglants du morceau. On conserve cette ambiance horrifique sur les riffs, mais avec une distorsion grasse et sale, qui donne l’impression d’une tempête qui ne se calme que temporairement. Le groupe continue sur sa lancée avec la mystique "Upstream And Parallel", qui semble très technique, rapide et réfléchie. Chaque note est liée à la suivante à une vitesse hallucinante, et même si le milieu du titre ralentit un peu, il est impossible de vraiment prendre de pause sur ce titre, excepté sur la fin, qui est presque ethnique. Le dernier morceau, "Where Torment Has Danced Before", est très énigmatique. Presque encastré dans une brume éthérée sur le début, il devient ensuite très atmosphérique et gagne de plus en plus cette ambiance pesante et malsaine du black metal. Compliqué à saisir du premier coup, le titre avance en alignant des harmoniques qui tournent d’elles-même, qui rebondissent et qui se muent en des riffs tranchants… Oui, ce morceau a tout pour plaire, mais surtout à tout le monde.

Veilburner est un groupe contradictoire. A la fois très précis dans ses choix, exigeant dans ses influences, mais également très accessible par moment, "A Sire To The Ghouls Of Lunacy" est un album à la fois mature, réfléchi mais surtout puissant. Car c’est ce qui caractérise la formation, la force des riffs, la véhémence des accords et la rage des notes. Un live ? Non, je ne pense pas. Mais je peux me tromper, et j’en serais plus qu’heureux.


Matthieu
Janvier 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/veilburner