Le groupe
Biographie :

Varathron est un groupe de black metal grec formé en 1988 et actuellement composé de : Stefan Necroabyssious (chant / ex-Kawir, ex-Sickness Mind, ex-Terra Vivante, ex-Wolf), Achilleas C. (guitare / Aenaon, ex-Incorporeal, ex-Tortured, ex-Chaotic Symmetry), Haris (batterie / Morpheus, No Hand Path, ex-Indoriath, ex-Insight, ex-Revolting Breed, ex-Utmost Contempt), Sotiris (guitare / No Hand Path, ex-Revolting Breed) et Stratos Kountouras (basse / Luna Obscura, ex-Rose Grave, Cygnus, Methods, One of Discord, ex-Therefore, ex-Vert). Varathron sort son premier album, "His Majesty At The Swamp", en Août 1993 chez Cyber Music, suivi de "Walpurgisnacht" en 1995 chez Unisound Records, de "Crowsreign" en Décembre 2004 chez Black Lotus Records, de "Stygian Forces Of Scorn" en Août 2009 chez Die Todesrune Records, de "Untrodden Corridors Of Hades" en Novembre 2014 chez Agonia Records, de "Patriarchs Of Evil" en Avril 2018, et de "The Crimson Temple" en Décembre 2023.

Discographie :

1993 : "His Majesty At The Swamp"
1995 : "Walpurgisnacht"
2004 : "Crowsreign"
2009 : "Stygian Forces Of Scorn"
2014 : "Untrodden Corridors Of Hades"
2018 : "Patriarchs Of Evil"
2023 : "The Crimson Temple"


Les chroniques


"The Crimson Temple"
Note : 16/20

Les vétérans de la scène extrême grecque Varathron sont de retour avec leur septième album "The Crimson Temple", cinq après un "Patriarchs Of Evil" qui se faisait un peu plus direct et un peu moins épique. Une orientation qui avait pu dérouter mais qui faisait tout de même entendre de bonnes choses et qui laissait encore un peu de places aux ambiances plus majestueuses. On va donc reprendre notre scaphandre parce que vu la pochette de l'album (réalisée par le talentueux Paolo Girardi), on risque de ne pas avoir pied dans ce tourbillon de sang !

Les ambiances les plus épiques sont mises en avant dans l'introduction "Ascension" qui nous fait en plus entendre quelque sonorités plus typiquement grecques, un bon démarrage qui nous amène doucement vers "Hegemony Of Chaos" qui ressort le gros up-tempo black metal et nous refait entendre un Varathron direct et frontal. Les leads se chargent d'amener le petit souffle épique que l'on connaît bien chez ce groupe, mais on a aussi droit à une touche occulte qui s'infiltre dans ce morceau très efficace. Les passages les plus mid-tempo se permettent de développer les ambiances et de créer un bon dynamisme avec les nombreuses accélérations. Bref, dès l'entame de l'album, on reconnaît la patte Varathron et le groupe fait ce qu'il sait faire comme d'habitude, sans le moindre compromis et avec une honnêteté qui transpire de la moindre note. Certes le metal brut a pris plus de place que sur les premiers albums et le groupe propose une musique un peu plus direct et frontale, mais l'identité de Varathron est toujours présente et sa musique est immédiatement identifiable. C'est d'ailleurs le cas de la scène extrême grecque en général qui a toujours eu une personnalité à part en plus d'être pionnière dans le metal extrême. "Cimmerian Priesthood" balance d'ailleurs de superbes mélodies épiques en plus d'un metal assez direct et agressif là encore. La production puissante, claire mais pas synthétique aide d'ailleurs grandement à donner de la patate à ces morceaux et à bien profiter des ambiances que développe "The Crimson Temple". C'est d'autant plus appréciable dans un genre qui tendance à opter pour un son le plus crade possible, bien souvent par posture plus qu'autre chose..

On pense évidemment à Rotting Christ ce qui est logique puisque comme dit précédemment, la scène grecque a une personnalité et un sens mélodique bien à elle que l'on retrouve chez presque tous ses représentants. "Immortalis Regnum Diaboli" fait partie des petites surprises de l'album, on y trouve des riffs bien thrash et de bons gros blasts pour un morceau évidemment bien plus brutal que le reste. Et même sur un morceau aussi franc du collier et aussi direct, le groupe trouve le moyen de faire entendre ce fameux souffle épique dont il est coutumier et quelques ambiances plus occultes. Globalement, Varathron reste tout de même fidèle à lui-même et prouve que malgré les années l'inspiration est toujours là, le souffle épique aussi et la brutalité ne loupe pas une occasion de se faire une place. Le black metal du groupe est toujours aussi particulier et ne sonne comme aucune autre scène que la grecque, l'authenticité est évidente et les ambiances n'ont rien à voir avec la noirceur froide de la seconde vague norvégienne. Varathron propose comme d'habitude quelque chose de plus épique, de plus occulte, plus mélodique que la plupart des groupes de black metal aussi sans pour autant leur envier quoi que que ce soit en termes d'agressivité. Les sonorités traditionnelles se font entendre une nouvelle fois sur "To The Gods Of Yore" et là aussi cela donne une épaisseur supplémentaire à la musique de Varathron. "Shrouds Of The Miasmic Wind", quant à lui, se fait carrément accrocheur et à tout de l'appel au headbanging sauvage avec ses blasts et ses mélodies épiques.

Varathron revient donc en forme avec un album épique, violent, occulte et très efficace qui perpétue la personnalité atypique à la fois du groupe et de la scène extrême grecque en général. Des vétérans qui n'ont jamais fait autre chose que ce qu'ils voulaient et dont l'authenticité est impossible à remettre en doute. Rien que pour ça vous devriez y jeter une oreille attentive si la musique du groupe ne vous est pas familière. "The Crimson Temple" s'incrit dans la lignée de ses prédécesseurs et continue à perpétuer le black metal vu par Varathron, un black metal bien plus évocateur, moins froid et plus occulte que ce que proposent la plupart des autres groupes.


Murderworks
Janvier 2024




"Patriarchs Of Evil"
Note : 11/20

En 2014 , les Grecs de Varathron nous avaient ravis avec la sortie de "Corridors Of Hades". Ils reviennent quatre ans plus tard avec un septième opus nommé "Patriarchs Of Evil", toujours chez Agonia Records.

Un album qui se compose de huit morceaux dans une optique différente du précédent. En effet, on est ici sur un black metal moins occulte et plus simpliste. C'est d'ailleurs ce que l'on peut leur reprocher tout au long de l'écoute et notamment sur "Hellwitches Gathering" qui se trouve être pas très intéressant et bien trop basique. Cet opus reste en surface sans aller vraiment en profondeur. Les titres sont ainsi pour la plupart assez mous, à l'image de "Saturnian Sect", "Ouroboros Dweller (The Dweller Of Barathrum)", avec un réel manque de relief. Autre problème, le coeur ne semble pas y être et les morceaux tombent vite dans une certaine niaiserie dont on se passerait bien, comme dans "Orgasmic Nightmares Of Barathrum" ou encore "Luciferian Mystical Awakening" qui débute assez bien avec une atmosphère plus sombre et qui devient vite kitch à cause des chorus en fond.

Au final, seul le morceau "Remnants Of The Testament" est vraiment sympa car plus sobre avec moins de fioritures. "Tenebrous" n'est pas mauvais non plus mais un peu space, avec un curieux mélange folk mélodique. Quant à "Into The Absurd", il se veut plus black'n'roll / thrash, ce qui n'est pas une mauvaise chose mais la sauce est déjà vue et archi revue !

On a comme la mauvaise impression d'avoir perdu Varathron avec cet album qui est bien en-dessous de leurs capacités habituelles.


Nymphadora
Juin 2018




"Untrodden Corridors Of Hades"
Note : 15/20

Le temps passe et Varathron est toujours là ! Ou plutôt Stefan qui est aujourd’hui le seul membre d’origine. Il revient avec ses joyeux camarades pour un cinquième album, ce qui est un événement plutôt rare. En effet, cela fait peu d’opus depuis leurs debuts en 1988. Un peu plus de 25 années de carrière donc avec son lot de changements et d’évolutions.

Ce petit dernier de 7 titres nous présente un Varathron toujours mélodique mais un peu plus rentre-dedans. L’artwork de Mark Riddick est vraiment représentatif de l’album : haineux et lugubre. Le groupe travaille toujours avec minutie les ambiances et les divers passages plus orchestraux. On retrouve de la subtilité et la touche grecque rappelant parfois un Rotting Christ ou un Septicflesh. Comme dit précédemment, cet album est plus direct et couillu, à l'image de "Death Chant" et de certains autres morceaux plus rapides. On pense à "Delve Into The Past", "The Bright Trapezium" ou "Realm Of Obscure" qui est le titre le moins intéressant avec un manque d’originalité flagrant. L’opus en général est occulte et "Arcane Conjuring" l’est tout particulièrement, c’est un titre très black / doom avec des côtés malsains et bien glauques. "Kabalistic Invocation" l’est également mais ici c’est plutôt un black mélodique avec beaucoup de minutie sur les ambiances qui ressort. On a aussi des parties martiales bien poignantes et des petits côtés black'n'roll qui mettent de bonne humeur ! Cet album est riche en surprises puisqu'avec "Leprocious Lord", on a un titre qui sonne plus thrash et sale avec des parties de chant faisant penser à Nergal de Behemoth, durant les refrains.

L’attente valait le coup car c’est avec un bon album que l’on retrouve le groupe. Certes ce n’est pas très novateur mais c’est vraiment pas mal avec certains morceaux meilleurs que d’autres.


Nymphadora
Décembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.varathron.com