Le groupe
Biographie :

Novembre 2009, la rencontre entre les cendres de Slow Motion Trail et Enhuma ont lieu. Expérimentant divers horizons, vacillant entre stoner, noise, electro et rock, le quatuor brestois va s’isoler, pour composer et s’imprégner des univers de chacun. Après un an de gestation Valse Noot sort de terre et enchaîne les concerts afin d’aiguiser son set et d’amener ses compositions à maturité. Le groupe rentre en studio de Janvier à Février 2012 pour enregistrer une démo trois titres de 25 minutes. Valse Noot se voit donc muni d’une nouvelle arme pour propager son free rock noise psychotrope. Sur scène le groupe multi-genre et schizophrène, dégage une atmosphère lourde et tendue à la fois. Après deux ans d’une nouvelle gestation et un passage en studio, voici le premier album des Bretons, "So Straight Architecture".

Discographie :

2012 : "Valse Noot" (EP)
2014 : "So Straight Architecture"


Les chroniques


"So Straight Architecture"
Note : 18/20

Valse Noot, voici un nom qui me parle. Et en effet, il y a deux ans, j’avais chroniqué leur premier EP autoproduit qui m’avait laissé partagé, entre une musique surprenante mais intéressante et un chant tantôt très bon, tantôt sur-joué. Evidemment le tableau ne donne pas envie d’y retourner mais il faut savoir laisser aux groupes le temps de laisser mûrir la graine qu’ils ont semé.

On retrouve donc les Brestois avec "So Straight Architecture" où on note une qualité apparente de ce qui est proposé. On retrouve une signature visuelle propre avec une couleur unique dominante et une géométrie en filigrane. Jusqu’ici nous sommes en terrain connu mais avec "Delta", la musique se dérobe sous nos pieds et se fond en une lave qui se répand lentement mais sûrement, tout en gagnant en intensité. Je suis subjugué, hypnotisé. J’ai presque envie de dire qu’ils auraient pu s’arrêter ici. Extrêmement bien construit, le morceau se propage dans nos oreilles avec davantage de force à chaque seconde qui passe, saupoudré d’une voix juste, simplement pour souligner l’ambiance déjà follement installée. Le truc, c’est qu’il reste quand même six pistes et qu’après une entrée en matière aussi réussie le reste a intérêt à être à niveau. Dans un style tangent au premier titre, on se fait bousculer par "Out Of My Mouth" et sa noise décalée, musicalement et vocalement. Décidément ! Si le reste de l’album garde ce cap on risque d’être en présence d’un second album bien plus personnel et abouti que le premier. Utilisant le synthé avec subtilité et chirurgien de l’effet, Valse Noot nous inflige "Run Off The Main". D’ailleurs, si le tout fonctionne si bien, c’est aussi grâce à un enregistrement studio de qualité. Chaque son ressort individuellement tout en se mêlant parfaitement à ses congénères. Enfin, il y a un autre art dont Valse Noot se délecte, celui de crescendos interminables et pourtant trop courts à l’image de "Delta" mais également de "To Smithereens". Je dois dire que le groupe m’impressionne et finit par imposer avec "My Eyes Will Not Dry" la dictature de la structure alambiquée. Il n’y a aucun moment de répit sur cet album qui s’achève sur "The Forbidden Garden" où le groupe nous surprend une dernière fois. Et je vous laisse le plaisir de la découverte.

Que dire. Ce second effort de Valse Noot m’a beaucoup plus convaincu que son prédécesseur, et j’irais même jusqu’à dire qu’il m’a carrément conquis. Très bien construit, intense du début à la fin sans longueurs ni redondance, "So Straight Architecture" porte bien son nom. Voici une très belle surprise de ce début d’année. Encore ! Encore !

Blague à part : les premiers sons de "Be A Better Man" m’ont fait penser au groupe Salut C’est Cool et notamment au titre "Comprendre". Allez les écouter, c’est cool !


Kévin
Mars 2015




"Valse Noot"
Note : 13,5/20

Une pochette rouge sang avec des personnages au regard vide peu rassurant, le tout tamponné du bien connu signe peace & love… de quoi être aussi inquiet qu’intrigué. Pour ce qui est de l’inquiétude, elle passe assez vite avec un son d’assez bonne qualité et un premier titre de bonne facture. En revanche, après "Run Off The Main" je suis toujours intrigué. D’une musique noise, à la basse intrépide, aux mélodies burlesques et videuses de crâne avec une voix tantôt chantée et maniérée, tantôt hurlée, on passe à "Young Epic People". Ce second morceau est beaucoup plus progressif et pose avec lui un univers différent, très agréable. Le groupe travaille beaucoup ses différentes ambiances, peut-être un peu trop parfois, mais cela lui permet de tirer un titre de plus de dix minutes sans que cela ne paraisse trop long. Les musiciens maîtrisent leur sujet entre accalmies et explosions mais le chant, à vouloir jouer la carte de la polyvalence, se perd dans un déballage de styles, certains très bons, d’autres beaucoup moins renversants, à l’image d’un chant à gorge déployée proche de celui de Serj Tankian. Après un larsen bien piquant, Valse Noot revient avec "Forbidden Garden", plus percutant, plus énervé, avec également des tendances noise pas désagréables du tout. Trois titres, c’est ce que le groupe nous offre aujourd’hui, mais quand on sait que cela fait 24 minutes de musique, on ne s’en plaint pas. Valse Noot signe un premier essai concluant au niveau musical mais bancal concernant le chant. Si les musiciens parviennent à se disperser dans tous les styles pour pondre quelque chose de finalement cohérent, on ne peut pas en dire autant de la voix qui s’éparpille et qui ne propose jamais la même chose, d’autant plus que quelques pistes envisagées par le chanteur ne sont pas forcément séduisantes. Pour faire simple, je retrouverai le groupe avec plaisir pour un futur album, leur musique propose un vrai melting-pot de genres avec un rock noise dérangé pour pilier central mais je pose un bémol sur ce chant qui doit faire un choix dans le ton employé et s’y tenir, sans quoi l’auditeur n’a pas un seul repère pour plonger dans leur univers et y rester.


Kévin
Janvier 2013


Conclusion
Le site officiel : www.valsenoot.bandcamp.com