J’insère le joli CD promo dans mon mange-disque et la galette est lancée. On commence donc direct avec "Yen-Tirb", c’est free, ça part dans tous les sens, et devinez quoi ? C’est cohérent. Le morceau d’intro si je peux dire ça comme ça, on se fait souvent une idée d’un album à l’écoute de son premier morceau. Celui-là est plutôt finement choisi, entre des cris HxC écorchés surtout sur des ambiances à la Dillinger Escape Plan en featuring avec Converge, et un chant clair hypnotique me rappelant certains passages du "Silver" de Jesu (et là on se dit : "si ça c’est pas la classe…"). Ca va, ça calme, je suis même encore plus agréablement surprise que je ne l’aurais imaginé. Pour les avoir vus en live il y a maintenant deux ans, j’ai l’impression de redécouvrir un groupe avec une maturité acquise. Les cris aigus me rendent un peu barge j’avoue, les légers chuchotements, pareil. "…Pour hypocondriaque" est une petite mini-bombe à mon goût, je sais d’avance que ce morceau fera partie de mes préférés. Pourquoi ? C’est tout simplement déjanté, il y a tout ce que j’aime. Une sorte de folie, un subtil mélange entre Fantomas et Psykup. "Mer 11 Oct" se veut comme une sorte d’interlude, un passage mélodique calme mais qui provoque néanmoins un léger suspense ; On se demande : et la suite ? Que va-t-il se passer ? On est où ? En fait tout ceci n’est qu’illusion, la sauce part de plus belle, j’en aurais presque la chair de poule. Un petit côté à la Nostromo aussi d’ailleurs. "Les Enfants De Chengdu" me provoque des sensations inattendues, ces musiciens sont des fous, ils le savent, ils l’exploitent. Non, pas fous, ils sont tout simplement des sorciers, des artistes qui ont compris l’innovation dont a besoin la nouvelle scène metal en France. En fait, ce morceau est tellement indescriptible que j’en reste bouche-bée. Je crois d’ailleurs que si je les vois un de ces quatre en concert et qu’ils ne la font pas, j’irai réclamer justice. Et ça chiera dans les bermudats. Les riffs un peu lourds par contre dans le morceau suivant, "Cardinal", je suis beaucoup moins fan, je trouve que c’est trop du déjà-vu, heureusement que le côté free metal reste présent et que ça repart de gauche à droite, de haut en bas, cela évite que mes oreilles ne s’ennuient et soient déçues. Et une nouvelle sorte d’interlude, une. "3 :13 AM" se veut un peu plus inquiétante par contre. Tant mieux, ça fait un contraste avec le morceau suivant, très-happy-metal si je peux dire ça comme ça. Je sourie, et c’est là que je me dis que j’ai bien fait de les choisir pour les chroniquer. Survient enfin le dernier morceau, celui de la fin, celui de la conclusion. Une petite montée musicale, on send que ça va partir ; et cela part effectivement doucement, des petites voix lancinantes sont présentes, les cris arrivent. Et vas-y que l’on met le paquet pour la dernière, vas-y que l’on se lâche. Les voix partent dans tous les sens, je les imagine sur scène à fond dans leurs jeux de scène. J’ai les yeux écarquillés et je pense que s’ils me voyaient comme ça en train de chroniquer leur CD avec la tête que je dois tirer, ils se taperaient une belle hallucination, la même que la mienne sur cette galette. D’ailleurs, la piste cachée est bien sympathique mais sur ce coup-là, je crois que je m’en serais passée, un peu trop dans le n’importe quoi… Un peu trop quoi. En fait je dois avouer que cet album, ce "Puzzle" qui en est un, est un CD que tout bon adepte du metal barré devrait posséder. L’artwork n’est malheureusement pas à mon goût, je l’aurais vu carrément plus psychédélique, allez chercher pourquoi… Un album bien déluré, free à souhait, cohérent. Des musiciens carrés, on arrive à sentir leur hargne et la folie musicale qui les habite. Je pense que je pourrai simplement appeler cela : une réussite.

"Pudique"
Note : 13/20

Les V13 balancent dès les premières notes du néo à pleine couture, dans la plus pure lignée du néo Français. Après de nombreux chagements de line-up, les V13 semblent avoir trouvé leur rythme de croisière. A savoir un néo assez travaillé, autant au niveau des vocals qu'au niveau de la rythmique, entre braillage et mélodie. Une production irréprochable mais on sent encore un peu de jeunesse au niveau du style des compositions et quelques similitudes avec des groupes qui ont ou avaient fait leurs preuves, par exemple "La Peau" avec les No One Is Innocent. Un groupe suivre avec le temps, les concerts, le travail qui pourra un jour permettre de percer. L'avenir nous le dira... Pour la package promotionnel, entre le CD audio et le CD vidéo (qui ne font qu'un seul sur la version finale), un seul mot : chapeau ! Le clip de "T.M.O" est vraiment pas mal réalisé, situé entre les Deftones et Pantera qui met bien en avant la zic.

Keish Février 2004