Le groupe
Biographie :

Upheaval est un groupe de death metal technique parisien composé de Stephen (chant), Luigi (guitare), Brendan (basse) et Vince (batterie). Le premier EP, "Incubate The Wasteland", sort courant 2011 chez Galy Records. Le groupe enregistre par la suite son premier album, "Cathegrism", à Paris, durant 6 mois. Il est ensuite mixé et masterisé par Antoine Lussier (357 Productions - Canada).

Discographie :

2009 : Démo
2011 : "Incubate The Wasteland" (EP)
2015 : "Cathegrism"


Les chroniques


"Cathegrism"
Note : 18/20

En ce début d'année 2015, il n'est point aisé de se faire une place au sein de la grande famille du metal. Pire, nous sommes débordés, envahis et encerclés par les groupes de technical death. À l'heure où des gosses de 7 ans s'avèrent déjà plus talentueux qu'un Satriani sous ecstasy, le déballage de talent semble avoir balayé d'un coup d'un seul les groupes qui valent vraiment le coup. Bref, en 2015, toute la Gaule est occupée par le talent sans queue ni tête. Toute ? Noooooon, un charmant groupe peuplé d'irréductibles sauvageons résiste encore et toujours à l'envahisseur. Voici donc Upheaval, groupe de technical death déchaîné qui en plus d'un talent fou sait faire du bon gros death technique des familles bien comme on l'aime !

Oubliez immédiatement cette pochette qui semble assez peu travaillée et plutôt classique, oubliez également que le groupe a fait la première partie de Eths ("le groupe avec une chanteuse qui passe à la télé"). Dès les premières secondes de cet album, la couleur est annoncée, les grands coups de blast nous mitraillent la tronche sans pitié et vous n'aurez pas la moindre seconde de répit durant une quarantaine de minutes. C'est cela qui m'a immédiatement marqué avec ce groupe, ils sont là pour faire du bruit, et ils y vont à fond. Faire du bruit, c'est facile me direz-vous, mais ici, c'est fait avec la manière. Le niveau technique est tellement élevé qu'on a parfois l'impression que c'est un clavier qui nous scie les tympans et non une guitare. Un clavier psychédélique de toutes les couleurs qui joue en expert à "Guitar Hero" sur une chanson de Tetris. Chaque note est millimétrée, chaque mélodie semble plus travaillée que la précédente, ça envoie du pâté, mais pas le pâté de merde de chez Auchan non, le bon gros pâté de terroir qui traîne dans la cave de votre grand-mère et que personne n'ose entamer tellement il est bon ! On trouve également une énorme voix, très imposante, qui se mélange parfaitement au reste telle une bonne épice. On arrive à apprécier chaque instrument, chaque ingrédient, au bon moment, et les nombreux solos, loin de ralentir la cadence, permettent d'accélérer encore un peu plus la pénétration vers l'ultra violence propre au groupe. J'avoue avoir rarement entendu du death français qui soit à la fois aussi technique mais également aussi bourrin.

On pourrait presque comparer ce groupe à des pointures comme Nile ou Origin, mais à la française, avec un petit côté deathcore parfois, une petite pointe de Carnifex ou de Whitechapel. On peine à trouver des reproches à ce groupe parisien. Alors je vais faire comme souvent quand je n'ai pas de reproche à faire : c'est répétitif. Bah ouais, c'est tellement violent, qu'on a parfois du mal à différencier les pistes, vu qu'elles sont toutes bonnes (ça c'est de la critique !).

Au final, après un premier EP qui aura servi de coup d'essai, Upheaval nous offre un véritable album, masterisé par Antoine Lussier (357 Productions, rien que ça…), qui tient toutes ses promesses. Espérons que le groupe trouvera des dates qui sauront le mener sur le devant de la scène.


Grouge
Février 2015




"Incubate The Wasteland"
Note : 14/20

Il faut avouer que le metal extrême s'est "extrêmement" développé ces dernières années, imposant des figures de styles de plus en plus complexes, de plus en plus techniques où seule la démonstration de talent devient parfois plus importante que la mélodie en elle-même. Et ce que l'on peut appeler maintenant le death brutal et technique est sans doute à des années lumières de ce qu'il était à l'aube de sa création. Dans toute cette fourmilière de groupes plus talentueux "techniquement parlant" les uns que les autres, parce que les drôles maintenant ont appris à jouer à la guitare ou à faire des patterns de la mort avant même de savoir marcher ou de tenir une petite cuillère, on a de plus en plus de mal à distinguer qui en vaut la peine, qui n'en vaut pas la peine, qui saura tirer son épingle du jeu et arriver à faire un bout de chemin sur les rails de la reconnaissance...

Upheaval, en restant tout de même à distance raisonnable de la scène encore plus bouchée de brutal death technique US, avait réussi malgré tout à faire un petit peu parler d'eux en 2009, lors de la sortie de leur démo. Une démo dont je ne sais même pas si elle a vu le jour de manière physique et pas seulement num...p utain je n'arrive même pas à dire le mot tellement j'exècre le MP3. Et je l'avoue une fois n'est pas coutume, c'est bien ici un format MP3 qu'il m'a été permis d'écouter, obligeant ainsi ma vieille carcasse de barbare en fin de conditionnelle à passer plus de temps devant mon PC que je ne devrais en passer légitimement... Mais bordel, les CDs, ça prend de la place, mais il n'y a que ça de vrai, et je ne parle même pas des vinyles !!!!

Enfin en tous les cas, on avait eu l'occasion d'apercevoir par les écoutilles un peu du talent de Upheaval. Un talent dans les doigts et les pieds pour Guiller, et dans les doigts pour ses acolytes, un talent pour ce groupe Français qui a l'air d'avoir envie de s'investir corps et âme dans la course à la popularité. En attendant c'est par l'efficacité et la dextérité que Upheaval se fera connaître. En effet, "Incubate The Wasteland" est un EP ou démo, appelez ça comme vous voulez, qui bien que ne révolutionnant aucunement l'équilibre métallique actuel, a malgré tout un potentiel de destruction. Et il faut se dire que c'est là et que ça existe. Rien que de se rendre compte de l'existence d'un tel groupe, permettra à celui-ci d'évoluer positivement.

Je commencerai d'abord par les endroits où ça fait mal. Le registre défini comme tel aujourd'hui de brutal death technique, met tellement en avant cet aspect technique pour en mettre plein la vue, que la musique elle même en oublie d'avoir de l'aération, et on arrive à quelque chose de compulsé. C'est ce que je reprocherai en priorité à Upheaval. Cette manière d'envoyer du bois dans la gueule, à la vitesse d'une kalashnikov, sans jamais laisser un peu de temps à l'auditeur pour respirer tranquillement et prendre le temps d'apprécier vraiment le style.

Après mis à part le fait que l'approche brutale est effectivement dans l'air du temps avec des petites touches de ce que l'on pourrait assimiler à des machins à peine core, ce groupe est plein de promesses... D'abord commençons par le commencement. Le visuel est très important et cette pochette est tout simplement géniale. Le travail du détail, le thème futuriste, apocalyptique m'a scié le cul, et quand on aime une pochette c'est déjà pas mal dans la poche... Ensuite, il n'y a rien à exiger de plus sur la production. Le son cristallin donne aux guitares cette sonorité particulièrement chirurgicale utile à mettre en exergue la virtuosité des guitaristes, à la manière du son de groupes comme Gorod. Je parle de cette compréhension audible du son des guitares et non de la manière dont les notes sont jouées. Et donc, oui, c'est vraiment bien produit, avec la voix de Benny un grogneur qui nous envoie des vocaux bien sales, bien grizzly, en évitant les erreurs de ses congénères perdus quant à eux, dans les méandres de de la porcherie... Le style de Upheaval, au delà de la technique, si je ne l'ai pas dit, je ne l'ai jamais dit hein ? Donc le style de Upheaval est intense, proche dans sa direction tassée de celle de groupes tels que Nile, le groupe Nephren-Ka (Français), Daggerspawn... Mais dans cet esprit très démonstratif on se sent plutôt à la rencontre de groupes tels que Jack Slater ou Hiroshima Will Burn. Ce genre de groupes qui envoie constamment du bois, sans jamais s'arrêter, en vous mettant la tête à l'envers juste en les regardant jouer à vous faire pleurer de ne savoir gratouiller que "Les Jeux Interdits"...

Mais dans toute cet enchevêtrement de notes, il ressort malgré tout une mélodie bien présente, une mélodie qui arrive à se faufiler au dessus de tout ça pour donner à la musique de Upheaval la flamme qui peut faire la différence avec pas mal de monde. Oui c'est cette mélodie qu'on apprécie vraiment sur les titres comme "Nargis" ou encore "Gardens Of Babylon". Et de plus sur "Nargis" où la rythmique vient enfin à se ralentir le temps d'un battement de cil, donne à se morceau la palme du plus "poutreux" du EP.

A l'arrivée ces cinq titres qui nous semblaient au départ difficilement buvables, se révèlent finalement être assimilés par notre corps ; et même si l'intense brutalité peut être un frein à la compréhension de l'auditeur / acheteur, la fluidité de la mélodie de Upheaval fait pencher la balance du bon côté. Au final, on en retire une conclusion largement positive et ce "Incubate The Wasteland" mérite un peu d'attention, une super prod, un magnifique artwork, de la qualité d'interprétation, font de ce CD quelque chose de pas mal. Alors vous qui avez pris le temps de lire cette prose (oui, je n'ai pas pu faire plus court), prenez aussi le temps d'écouter et si jamais vous vous sentez d'apprécier, soutenez et investissez...


Arch Gros Barbare
Juin 2011


Conclusion
L'interview : Brendan

Le site officiel : www.facebook.com/upheavalofficial