Le groupe
Biographie :

Unflesh est un groupe de death metal technique américain formé en 2014 et actuellement composé de : Ryan Beevers (chant, basse, guitare / Solium Fatalis), Orin Hubbard (basse / ex-Excrecor) et Jeff Saltzman (batterie / Aversed, ex-Solium Fatalis). Après un EP sorti en 2016, Unflesh sort son premier album, "Savior", en autoproduction en Mai 2018, suivi de "Inhumation" en Avril 2021.

Discographie :

2016 : "Transcendence To Eternal Obscurity" (EP)
2018 : "Savior"
2021 : "Inhumation"


Les chroniques


"Inhumation"
Note : 16/20

Nouvel album pour Unflesh. Créé en 2014 aux Etats-Unis en tant que projet solo par Ryan Beevers (chant / guitare, ex-Solium Fatalis), le musicien se décide finalement à recruter. Aujourd’hui, ce sont Orin Hubbard (basse, ex-Excrecor) et Jeff Saltzman (batterie, Aversed, live pour Allegaeon, ex-Solium Fatalis) qui l’accompagnent pour "Inhumation", son deuxième album.

Le style du groupe repose sur une base de death technique aux influences mélodiques très marquées, et c’est "Behold Nightfall" qui se charge de nous le faire comprendre. Cette introduction inquiétante ne tarde pas à ajouter une rythmique accrocheuse sur ce son clair, puis "Vast Forest Of Impaled Cadavers" prend immédiatement la suite. Pas le temps de respirer, les riffs nous tombent dessus à toute allure, mêlant technicité, violence et ces mélodies hargneuses qui nous prennent à la gorge, tout comme ces hurlements bestiaux. "To Renounce Flesh And Blood" propose ces harmoniques accrocheuses et ces mélodies dissonantes, tout en nous assénant des changements de rythme incessants, puis "Inhumation", le titre éponyme, prend la suite. Lourdeur, efficacité et riffs sanglants se côtoient sous des hurlements viscéraux pendant cette longue composition, qui nous violente de bout en bout avant un final doux.

L’introduction d’"Amongst Horrors Must I Dwell" prend la suite avec des tonalités sombres, puis finalement une rythmique pesante. La section rythmique propose un groove accrocheur, laissant à la guitare et au chant la possibilité de proposer des tonalités plus perçantes et dissonantes, puis la frénésie s’empare des musiciens. Il en sera de même pour "Holocaust Of Stars", un titre assez brut qui ne néglige absolument pas ces éclats de technicité, ni ces leads perçants, ou pour l’imposante "The Sepulchral Depths". Le morceau est massif, et nous écrase avant de lâcher les leads vicieux sur cette base rapide. Le titre ne souffre d’aucun temps mort, et nous lâche finalement sur "Dehumanized Legion". Le morceau prend des accents prog, tout en conservant son énergie impie, sa vivacité morbide et sa technicité puissante, mais les accélérations seront de la partie avant un final entêtant.

Unflesh grimpe lentement, mais le groupe progresse de sortie en sortie. "Inhumation" mélange technicité perçante, lourdeur morbide et énergie démoniaque pour proposer des compositions intéressantes qui plairont à tous les amateurs de death metal.


Matthieu
Avril 2021




"Savior"
Note : 15,5/20

Unflesh est un groupe de technical / melodeath américain assez peu connu, mais qui, j'en suis sûr, saura rapidement trouver une place. Principalement inspirés par Necrophagist, Arsis, Dissection et Dimmu Borgir ou bien Watain, ces musiciens nous ont déjà sorti un EP "Transcendence to Eternal Obscurity" qui donnait un avant-goût de leurs compositions qui mêlent agressivité et symphonie. Laissons-nous guider dans ces aléas de sonorités par cette faucheuse qui est, comme le décor l'entourant, assez ressemblante avec d'autres pochettes de mélodeath justement.

La prédominance symphonique et parfois orchestrale est bien présente. "Savior" arrive avec un léger piano et quelques cordes de violons qui me rappellent étrangement les musiques des films de Tim Burton. Suivront vite de légers blasts de batterie et une voix dynamique, empreinte de rage, et ça continue avec un choeur en fond sonore et des riffs parfois power ou bien à la sauce Necrophagist. Malgré ce dynamisme enjoué du début, "Bestowal Of Decay" laisse entrevoir une ambiance lourde : la basse est très présente de par ses riffs saccadés, et un growl plus marqué death. Par la suite, les riffs de guitare se la jouent violon et autres instruments classiques, s'ensuit une voix moins brutale qui nous laisse entendre la diversité musicale de cette chanson. L'inspiration de Dimmu Borgir arrive avec "Disintegration God", on sent une atmosphère plus méditative, avec une guitare moins présente et une batterie toujours aussi efficace. La présence du vocaliste y est moins importante et on commence à monter crescendo. Concluons cet aspect de la musique d'Unflesh par un léger coup de tonnerre et des airs faisant toujours penser aux oeuvres de Tim Burton, la diversité et le mixage de cette nouvelle production sont très intéressants mais je pense que s'il n'y avait que ce style de mélodies, on serait déçu de l'album. Quand on arrive à "Final Writhe", la musique se veut plus reposante. Une tempête de blasts surgit mais le chant ne se module pas beaucoup. On a l'impression d'entendre encore une fois ces morceaux de violon repris à la guitare, et le piano refait une apparition accompagné de quelques riffs power planants. Heureusement le groupe fait part d'une réelle complexité et d'une efficacité autres que ce qu'on pouvait discerner jusqu'à présent.

"Desecration Of Light" arrive avec des airs plus sombres et brutaux. La voix y est toujours aussi pesante et plus variée, accompagnée d'une guitare saccadée et d'une batterie aggressive, on ressent une inspiration thrash à la Revocation. "The Eradication Commenced" porte bien son nom car le growl se veut d'une violence beaucoup plus poussée et enragée. Une ambiance oppressante surgit avec des riffs très dynamiques et plus techniques. On ressent une légère inspiration plus brutal death, avec les instruments qui se veulent plus pesants et plus variés. On commence à rentrer vraiment dans le moule avec "Erosive Devotees" et un environnement plus sérieux et beaucoup moins mélodique. Il y a de l'écho sur le voix et la guitare se veut toujours aussi agréable que précédemment. Une petite bizarrerie intervient ensuite, "Caliginous" se veut plus distordu, cette composition ne ressemble pas non plus à la technicité et au côté orchestral qu'on pouvait entendre jusqu'à présent. Peut-être que ce morceau se veut plus rock car le growl et les blasts ne collent pas du tout à l'atmosphère, ce qui est dommage.

Je ne suis pas déçu de cette sortie malgré des coupures soudaines après certains morceaux, et quelques défauts cités précédemment. On y entend une réelle inspiration de nombreux artistes de talent et de la scène death et black. Il n'y aucun doute sur le fait que cet album sortira du lot et arrivera à en séduire plus d'un.


Pierre
Mai 2018


Conclusion
L'interview : Ryan Beevers

Le site officiel : www.facebook.com/unflesh