"Fragrance"
Note : 20/20
Voilà un album qui m’aura considérablement marqué et dans le bon sens, Uncolored Wishes met la barre haut avec "Fragrance" qui commencera sans ambages sur "Penitents On The High Wire" et d’emblée je suis plus que séduit par le son fourni par Uncolored Wishes, un équilibre instrumental très propre, la production est très soignée et la composition de grande qualité, une voix particulière, des sonorités plus que novatrices, je me retrouve à écouter et écrire avec un sourire indescriptible que je ne contrôle pas. C’est puissant et envoûtant à la fois, et sur l’aspect composition, c’est du grand art.
Des surprises ! Des surprises ! Jamais un son comme on l’attend, voilà ce qu’est "Fragrance", je suis clairement conquis par "Dear Adelie"... avec ses nappes orchestrales magnifiques, un torrent de talent, d’émotion et de profondeur sur ce titre qui te prend directement dans les tripes, de la composition de haut vol ! On jongle sur les passages où toute l’intensité émotionnelle s’élève et prend son essor avant de retomber dans ce qui semblerait être de la noirceur et la tristesse sur les passages plus sombres avec ce côté assez dérangeant, j’adhère totalement !
Uncolored Wishes a de l’énergie à revendre, à l’image de "Stars & Stripes On Iwo Jima" et "Spiritual Food" à l’efficacité certaine, les gaillards s’énervent un grand coup et nous balance des riffs monstres bien saisissants, la basse est submergeante, les guitares sont affûtées comme des lames de rasoir et l'efficience de ces morceaux ne s’en trouve que décuplée par la puissance délivrée par la batterie, ces soli guitares absolument bien écrits et le piano venant relever le tout, au final, voilà simplement de la composition vraiment impressionnante.
Un savant mélange qui ne peut laisser indifférent, dans la lignée de "Dear Adelie...", "Paradoxical Dream", nous relance une fois de plus dans un flot de sentiments avec une passion dévorante, très aérien, on plane parmi ces variations de tempo, ces lignes orchestrales et la voix de Marc qui est magnifique, des morceaux vraiment bien écrits et travaillés au millimètre près, Uncolored Wishes a décidé de frapper très fort avec "Fragrance".
Morceau éponyme de la galette, "Fragrance", morceau très recherché comme la plupart de leur titres d’ailleurs, je dirais sans hésiter qu’Uncolored Wishes est une belle équipe de zicos bien barrés, et ce qui fait tout le charme de leur musique. Ce morceau évoque ici la Shiva Lingam qui posa le doigt là où le Gange prend sa source, ce qui fit sourire Siddharta et d’où naquit une fleur et la joie de Bouddha qui lui donna le parfum. A chaque souffle du vent fragrance descend le grand fleuve et quand un voyageur respire l'effluve, il abandonne alors ses chaînes qui le ferre à ses peurs et s'envole vers.... le nirvana le temps du charme... oui oui... barré mais tellement bien recherché !!
Voilà ce qui vraiment fait toute la différences chez Uncolored Wishes en plus de l’indescriptible originalité dont fait part leur morceau musicalement parlant, c’est qu’il y a une recherche intense et une culture énorme par dessus la composition, à l’image de "Red Roll Romanov" s’inspirant de l’histoire tragique de la famille Romanov exécutée sous ordre de Lénine où Anastasia fut abattue à coups de crosse de fusil et achevée à la baïonnette. "Red Roll Romanov" évoque cette histoire au regard d’une poupée mécanique offerte à Anastasia par la régente mère de Nicolaï. Qui aurait pu imaginer que cette histoire en viendrait à inspirer une composition dans un registre metal ?! Et le titre est plus que réussi que ce soit par les choeurs au début mettant bien l’ambiance en place que par l’émotion transmise au travers de ce titre, on revit clairement la tragédie des Romanov.
Dernière envolée de l’album, "Hudson Lowe", très envoûtant, l’introduction me fait un peu penser à du Rammstein, sûrement les choeurs qui donnent cet effet sur ce morceau bien percutant évoquant le phénomène de la fascination irrépressible que l’on peut éprouver pour un personnage même si celui-ci s’avère être abject, sur "Hudson Lowe" il s’agira de Napoléon Bonaparte. Une composition très bien ficelée, très épique, un talent énorme mis à l’oeuvre ici, Uncolored Wishes nous emporte une dernière fois dans une spirale infernale qui leur est propre. Je n’ai franchement pas grand chose de "négatif" à dire à leur sujet, pour ne pas dire rien du tout, leur travail est colossal et je n’en suis que plus admiratif.
Uncolored Wishes livre un second album qui te met une claque PHE-NO-ME-NA-LE, une belle équipe de gaillards au talent énorme que ce soit par la composition comme par l’histoire qui se cache derrière chaque morceau, un album que je ne suis certainement pas près d’oublier et qui risque fort de s’user que bien trop vite dans la platine à force de tourner en boucle. A recommander et à faire vivement tourner.
Encore un grand merci à Uncolored Wishes qui m’a fourni avec "Fragrance" un plaisir que je n’avais pas éprouvé depuis déjà bien trop longtemps à l’écoute d’un album.
"World Under Control"
Note : 11/20
Trois ans après leur formation, Uncolored Wishes nous sort enfin son premier album, "World Under Control", que l’on pourrait qualifier de heavy metal d’emblée, avec des touches de rock et de progressif par ci par là, pour varier le ton. En effet, le ton est on ne peut plus varié, trop même, ne laissant percevoir aucun fil conducteur.
On commence fort avec "End Of Time", une chanson énergique, avec un refrain puissant et accrocheur à la Nightmare, pour enchaîner avec une intro… assez mauvaise idée, en plus des morceaux heavy se succédant à des morceaux s’étirant en longueur sans grande logique.
Il est évident que le groupe tente de faire de son mieux pour offrir des compositions de qualité. Les guitares s’en sortent plutôt pas mal, accélérant le rythme, donnant la cadence, laissant même apparaître un solo de temps en temps. Les claviers quant à eux se montrent très variés, même si les effets électros donnent un résultat franchement douteux. Et là où le bât blesse surtout, c’est au niveau du chant. Un rendu pas toujours très juste, des effets de voix loin d’être convaincants, allant même parfois à tirer vers le rap…
Par contre, niveau production, c’est assez bon. Le son est propre, tout est bien net, c’est un bon point positif. Il est clair que le groupe possède de bons éléments, mais se cherche encore trop pour le moment, leur premier album étant par ce fait bien incohérent.
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