Le groupe
Biographie :

Ulcerate est un groupe de death metal néo-zélandais, aussi connu sous le nom de Bloodwreath à ses débuts, formé en 2000. Le groupe est composé actuellement de trois membres, Paul Kelland au chant et à la basse, Michael Hoggard à la guitare et Jamie Saint-Merat à la batterie. Après trois premiers albums, "Of Fracture And Failure" en Février 2007 chez Neurotic Records, "The Destroyers Of All" en Avril 2009 chez Willowtip Records, et "The Destroyers Of All" en Janvier 2011, ils reviennent en 2013 avec "Vermis" sorti chez Relapse Records et enregistré aux MCA Studios. Toujours chez Relapse Records, le groupe sort son cinquième album "Shrines Of Paralysis" en 2016. "Stare Into Death And Be Still" sort en Avril 2020 chez Debemur Morti Productions.

Discographie :

2007 : "Of Fracture And Failure"
2009 : "Everything Is Fire"
2011 : "The Destroyers Of All"
2013 : "Vermis"
2016 : "Shrines Of Paralysis"
2020 : "Stare Into Death And Be Still"


Les chroniques


"Stare Into Death And Be Still"
Note : 17/20

Ulcerate est de retour avec son sixième album, "Stare Into Death And Be Still", donc si vous aviez prévu une petite sortie au soleil, sachez que le ciel va se couvrir. Rien que la pochette et le nom de l'album laissent deviner que le groupe n'est pas moins torturé qu'à l'accoutumée et qu'on va très vite suffoquer là-dedans.

Le groupe n'est plus à présenter et si vous n'avez pas vécu dans une grotte ces dernières années vous savez que vous allez tomber sur un death technique, malsain, dissonnant et destructuré qui a tout du magma sonore. Si on les surnomme parfois les Deathspell Omega du death, il ne faut pas oublier que c'est surtout le "Obscura" de Gorguts qui a pavé la route de tous ces groupes qui jouent avec les dissonances et la déstructuration dans le death. Bre,f c'est "The Lifeless Advance" qui ouvre l'album et si la patte Ulcerate est reconnaissable très vite, on ressent quand même un groupe un peu plus contrôlé qui donne moins l'impression d'être sujet à des spasmes sonores. Les structures se font un peu plus posées et reconnaissables, le rythme est moins épileptique même si les accélérations brutales sont toujours de la partie et on sent globalement un Ulcerate plus épuré, moins chaotique. Certains vont hurler à la trahison en lisant cela mais le groupe ne verse pas l'easy listening pour autant, loin de là, c'est toujours le même univers et les mêmes ambiances mais disons que le courant de cette rivière de magma n'est plus aussi agité que par le passé. Le groupe ne s'est pas vraiment adouci mais on distingue mieux ce qui se passe et sa musique a gagné en clarté et en nuances. Probablement une recherche d'impact et d'efficacité qui amène à moins d'esbrouffe technique et à ne pas surcharger l'espace sonore outre mesure. Par contre, on sent que la basse est très épaisse et ajoute une sacrée couche au son de l'album qui bénéficie d'une production parfaite pour ce style et assez proche de ce que le groupe a pu proposer jusqu'à maintenant.

Pour le reste, c'est du Ulcerate et l'ambiance générale est toujours aussi torturée, sombre et malsaine donc pas de panique, vous allez bien retrouver ce que vous venez y chercher. Cela reste un death metal très dense, épais, brumeux et relativement destructuré sans compter que les blasts sont bien là et que le rythme s'emballe encore plus d'une fois même si cela arrive moins souvent. Cela ne devrait pas poser problème puisque le point fort d'Ulcerate n'est pas forcément sa violence mais l'ambiance qu'il arrive à dégager et l'univers qu'il crée à chaque album avec cette force d'évocation et cette rage désespérée qui suinte par tous les pores. D'ailleurs, les morceaux sont toujours aussi longs et continuent à tourner autour de six ou sept minutes donc là encore on voit que le fond n'a pas changé. La mélodie se fait certes plus de place sur ce nouvel album mais Ulcerate ne renie jamais son passé et "Stare Into Death And Be Still" est une variation d'un même thème plus qu'un véritable changement. Je ne suis d'ailleurs pas certain que ceux qui étaient hermétiques à la musique d'Ulcerate jusqu'à maintenant trouvent une porte d'entrée avec ce nouvel album. Le groupe change juste ce qu'il faut pour éviter de se répéter et sortir le même album trois fois d'affilée mais on reconnaît tout ce qui constitue sa patte sans problème. L'album se fait plus atmosphérique, plus porté sur les ambiances et moins frénétique mais tout est là.

Un nouvel album sur lequel Ulcerate se fait plus posé, plus aéré et contrôlé mais qui ne renie absolument pas la personnalité du groupe. Par conséquent, si sa musique ne vous a jamais parlé plus que ça, il y a peu de chances que cette accalmie suffise à vous convaincre.


Murderworks
Juin 2020




"Shrines Of Paralysis"
Note : 17/20

Si je pouvais résumer la discographie d’Ulcerate en seulement deux mots, ce serait tortueux et torturé. Ulcerate est un de ces groupes dans la scène metal actuelle qui ne peut être véritablement défini par certains codes du genre. Si on peut considérer leur musique comme du death metal typé technique, qualifier ce groupe ainsi serait quand même très réducteur.

En effet, ce "Shrines Of Paralysis" emmène l’auditeur dans un voyage d'une heure dans les profondeurs d’un enfer sonore distordu et brut mais aussi supplémenté de quelques temps morts atmosphériques qui ne gâchent en rien le rythme effréné et cru de l’album. Jouant sur plusieurs plans rythmiques à la fois, les morceaux ont beau avoir une structure qui affiche des techniques musicales propres au groupe, on n'a en aucun cas une impression de répétitivité dans la lecture des titres, ni d'avoir une mauvaise sensation de déjà-vu par rapport aux albums précédents. Si "Vermis" dégageait une sensation de froideur et de saleté, "Shrines Of Paralysis", lui, montre un aspect pire que son prédécesseur avec une atmosphère de mal-être et de souffrance qui se manifeste sur la quasi-totalité des titres.

Dissonant, criard, agressif, dépressif... Il n’y a pas assez d’adjectifs pour définir tout le tourment que ce disque nous envoie en pleine figure. Afin d’apprécier cet album à sa juste valeur, le cinquième des Néo-Zélandais, vous devez l’écouter dans son entièreté sans coupure ni temps mort. Véritable monolithe créé par Ulcerate, cette production est sans conteste un immanquable du death technique de 2016.


Herizo
Janvier 2017




"Vermis"
Note : 15/20

L'album "Vermis" compte huit chansons pour une durée de quasiment une heure, ce qui est vraiment bien car lorsque la musique est lancée, on ne veut plus qu'elle s'arrête. En effet, après "Odium", l'introduction très atmoshpérique et sombre, on se lance dans le gras avec "Vermis", la musique est rapide et assez violente.

Les riffs de guitare sont vraiment recherchés et s'enchaînent très bien, il y a eu un très bon boulot de ce côté, de même pour la batterie qui envoie vraiment ce qu'il faut au gré des riffs, c'est très agréable. La double pédale fond sur les morceaux toujours aussi durement, et le blast ne ralentit pas du tout les titres. Au niveau du chant, on peut noter quelques passages où le timbre de voix fait beaucoup penser à celui de Joe de Gojira, même dans la prononciation. Globalement, la voix se situe dans les médiums voire un peu les graves. On trouve quelques moments, notamment avec les down-tempos, où le rythme est considérablement ralenti pour laisser place à des passages soit très lourds soit très dissonants et déstabilisants. Néanmoins, on peut entendre des semblants de mélodie par-ci par-là lors de ces passages, où même dans les chansons en général, c'est assez feutré, il faut donc bien tendre l'oreille. Au fil des titres, on s'aperçoit que l'album est bel et bien du death metal mais que les Néo-Zélandais ont trouvé un style propre à eux-mêmes, et cela ajoute énormément d'attrait à "Vermis". On s'en rend compte en constatant le nombre impressionant de coupures pendant les compos, voire même certaines notes à la guitare que l'on a pas l'habitude d'entendre. Rassurez-vous, cela reste bien du death metal dans l'âme ! C'est juste un peu différent. En tout cas, c'est un bon album selon moi.

Le seul "problème" est qu'en live, je pense que le public ne bougera pas trop à cause de toutes ces coupures et tous ces contre-temps. Mais sur CD, l'ambiance est là en tout cas. Pour finir, la pochette de l'album est plutôt sobre, mais sympa, elle est spéciale, tout comme la musique. Pour les fans de Ethereal Omen, Necromation, Acheron, Malachite et Psicodeath.


Black Beer
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.ulcerate-official.com