Le groupe
Biographie :

Originaire des Iles Féroé, Týr est un groupe de viking metal formé en 1998 par Heri Joensen (chant et guitare) et Kári Streymoy (batterie). Ils seront rejoints plus tard par le bassiste Gunnar H. Thomsen et le guitariste Terji Skibenæs. Týr est le nom d'un dieu de la religion germano-scandinave ancienne, les paroles et les visuels sont généralement axés sur la mythologie nordique, mais la musique est plutôt heavy metal. Le groupe est particulièrement apprécié dans les Iles Féroé et en Islande.

Discographie :

2002 : "How Far To Asgaard"
2003 : "Eric the Red"
2006 : "Ragnarok"
2008 : "Land"
2009 : "By The Light Of The Northen Star"
2011 : "The Lay Of Thrym"
2013 : "Valkyrja"
2019 : "Hel"
2022 : "A Night At The Nordic House" (Live)


Les chroniques


"A Night At The Nordic House"
Note : 17/20

Plusieurs groupes de metal vous le diront, faire un concert avec un orchestre symphonique demeure dans le top des accomplissements rêvés. Cela donne des résultats souvent magistraux, comme par exemple l’excellent "Black Symphony" de Within Temptation.

Týr, formation reconnue de metal folklorique nous offre donc ici son premier album live de sa carrière, avec rien de moins que l’orchestre symphonique des Îles Féoré. Normalement, on ne fait pas grand cas d’un album live, puisqu’il est rare que le tout ne soit pas retravaillé en studio. On se retrouve ainsi avec une performance similaire à l’album, des bruits d’applaudissements en bonus. Album live donc, avec orchestre symphonique, rien de nouveau sous le soleil. Bien des groupes l’ont fait avant Týr, Metallica me venant principalement en tête. Cet effort des thrashers était louable, mais l’impression générale que j’en avais était que l’orchestre servait plus d’accompagnateur qu’autre chose, sans réelle valeur ajoutée aux chansons du groupe.

C’est tout le contraire qui se produit avec "A Night At The Nordic House". On entend vraiment tout le travail d’arrangements qui a été fait pour que l’orchestre s’amalgame de manière transparente à la musique de Týr. C’est la plupart du temps réussi, et rajoute une couche épique à des morceaux déjà hyper efficaces comme "Hold The Heathen Hammer High" et "By The Sword In My Hand". Cet album aurait été parfait si tous les arrangements avaient été du niveau des deux morceaux précédemment nommés, cependant, certaines pièces semblent enterrer l’orchestre, ce qui est dommage. Au final, le groupe peut se vanter d’avoir livré une performance remarquable, l’orchestre également. Sous plus de 1h27 minutes, "A Night At The Nordic House" couvre avec brio l’ensemble de la carrière du groupe, la plupart des morceaux majeurs de la formation sur chacun de ses albums étant couverts.

Si tout comme moi, vous n’êtes pas habituellement intéressés par les albums live, je vous recommande chaudement celui-ci. Je vous conseille même de visionner ce concert, c’est encore plus grandiose, et cocasse à la fois, surtout lorsque la chorale entonne avec puissance "BY THE SWORD IN MY HAAAAAAAAAND!".


Mathieu
Août 2022




"Hel"
Note : 16/20

Matelots de tous bords, arrêtez-vous quelques instants ! Týr, le bien connu groupe féroïen vient nous livrer son huitième album ! Formé en 1998 aux Îles Féroé, les seuls fondateurs restants sont Heri Joensen (guitare / chant) et Gunnar Thomsen (basse / choeurs). Leur line-up subit quelques changements au fil des années, surtout suite au départ de Kári Streymoy (batterie) en 2013, qui sera remplacé définitivement en 2016 par Tadeusz Rieckmann (ex-Dalriada) en 2016, alors que Terji Skibenæs (guitariste de 2001 à 2018) laisse son poste à Attila Vörös (Strength Of Will, Satyricon, Wendigo, ex-Sanctuary, ex-Nevermore). Mais avant que Terji ne quitte la formation, le groupe enregistre "Hel", que je vous laisse découvrir tout de suite !

L’album débute par "Gates Of Hel", un titre très mélodique à première vue, mais dont la rythmique va se renforcer progressivement pour finalement devenir une véritable machine de guerre, soutenue par des hurlements en plus du chant clair. A noter la place de la basse, véritable arme de destruction massive, qui encadre le riff principal sous une batterie martiale. Mêlant heavy, prog et death metal sous des influences folk, les Féroïens frappent un grand coup dès le premier titre ! Comment suivre avec la même intensité ? La rapide "All Heroes Fall" et sa rythmique saccadée va s’en charger. Le chant de Heri est à nouveau clair, mais les riffs eux tirent sur les sonorités épiques, en particulier la guitare lead. Comme habités par un esprit guerrier, les quatre gaillards ne vont pas s’arrêter en si bon chemin, et c’est la dépaysante "Ragnars Kvæði" qui va vous le prouver ! Chantée dans une langue assez inhabituelle pour nous autre européens, il est impossible de ne pas accrocher à ce titre folklorique à souhait, sur lequel il est facile de taper du pied. On repart sur une composition plus martiale avec "Garmr", ponctuée de choeurs aussi motivants que les riffs sont bourrés d’harmoniques entraînantes.

Si vous avez soif d’aventure, c’est assurément le morceau dont vous avez besoin aujourd’hui, alors que "Sunet Shore" est plus un titre atmosphérique qui fédérera une foule en festival. Très prenante et pourtant très douce, la composition rassemblera les vikings venus de tous horizons avant de lancer la bataille sur "Downhill Drunk". A nouveau, la rythmique est plus puissante, les guitares plus tranchantes et la batterie plus belliqueuse. La combinaison des différentes voix motivera d’ailleurs sans souci une assemblée de milliers de personnes à headbanguer ensemble. De nouveau, la chevauchée épique reprend avec "Empire Of The North" et ses mélodies aussi endiablées qu’inspirées pour retranscrire à la perfection une épopée dans le Nord en compagnie des vikings. Si la rythmique va vous faire vous décrocher les cervicales, les harmoniques vont assurément vous faire danser ! Mais ne dépensez pas toute votre énergie, car "Far From The Worries Of The World" prend immédiatement la suite, et c’est à nouveau une mélodie très entraînante qui est à l’oeuvre sur ce morceau, dont le titre laisse rêveur. Et je ne saurais que trop vous conseiller de profiter du final.

On continue lentement sur "King Of Time" et son introduction folklorique au son clair, rapidement rattrapée par des riffs intransigeants qui restent tout de même dans cet esprit. Secouez votre tête en rythme avec les assauts du groupe, et on se retrouve pour l’épique "Fire And Flame". La recette du groupe frappe à nouveau en plein dans le mille, avec des riffs réfléchis, qui s’emboîtent à la perfection, et qui motiveraient un mort ! Bien qu’assez longue, cette composition laisse vite la place à "Against The Gods", un morceau plus sombre mais tout aussi épique qui nous conte une épopée, imaginaire ou non, mais avec un message rempli d’espoir, et qui transcrit parfaitement grâce à la musique les impressions du personnage. Le titre suivant est "Songs Of War", et j’ai littéralement eu l’impression de me retrouver sur un champ de bataille en fermant les yeux. Les notes jaillissent de toute part, et la rythmique ne s’arrête que pour faire place à "Álvur Kongur", le dernier morceau. L’introduction très tranquille de cette longue composition débouche finalement sur une véritable tempête que l’on traverse en compagnie du groupe, grâce encore une fois à ces choeurs dont la puissance est définitivement indiscutable.

Quoi que l’on dise, Týr est une machine roadée au possible, et "Hel" ne déroge pas à la règle. Les morceaux ont tous leur âme, et s’ils s’enchaînent pendant plus d’une heure, ils ne se ressemblent pas ! Les influences multiples du groupe leur permettent des libertés que d’autres ne pourraient avoir, car rappelons-le, le groupe n’aime pas être enfermé dans un style. Malheureusement pris dans la tourmente suite aux activités du chanteur, la tournée du groupe est maintenue, et leur musique demeure un plaisir à écouter et à vivre.


Matthieu
Avril 2019




"Valkyrja"
Note : 16/20

"Blood Of Heroes" ouvre l'album sur un ton épique et revêt des allures de chant guerrier. L'ambiance de l'opus est ainsi définie dès le début et persiste au fil des chansons. Le chant nous porte tel un appel à la charge, et les parties de guitares sont particulièrement efficaces tout au long de l'album. Les riffs, thèmes et solos sont bien pensées et d'une technicité parfaite. Chaque titre nous accompagne avec une énérgie clanique et une puissance vraiment positive ("Lady Of The Slain").

Union de metal et de folkore viking, "Hel Hath No Fury" ou "Fanar Burfur Brandaljoo" sont les exemples parfaits du chant de guerre. La ballade "The Lay Of Our Love" apaise les mœurs avec l'ajout d'un chant féminin et un refrain s'enchevêtrant sur le solo de guitare, qui nous procurent la sensation de planer langoureusement au son du mélange des voix et des notes. Le groupe s'offre un clin d'oeil à Iron Maiden en s'appropriant le titre "Where Eagles Dare" ainsi qu'à Pantera avec "Cemetery Gates", qui ne détonnent pas du tout au sein de la playlist.

L'album ne présente en lui-même rien de particulièrement révolutionnaire ou de jamais vu, mais Týr nous offre ici un beau voyage : une alliance de musique puissante, technique et mélodique à la production soignée et aux riffs ravageurs. Les amateurs de metal "épique" ou "viking" devraient être satisfaits par "Valkyrja".


Radien
Janvier 2014




"The Lay Of Thrym"
Note : 13/20

On le sait, le groupe Týr est passionné de paganisme nordique ancien. Rien d'étonnant donc, à ce que le nouvel opus, "The Lay Of Thrym", soit encore une fois placé sous le signe de la mythologie. La pochette tout d'abord, représente l'épisode mythologique où Thor reprend le marteau que le géant des glaces Thrym lui a volé, et tue ce dernier. Le géant est un peu caricatural, le groupe a eu de plus belles pochettes, mais le style reste bien celui de Týr.

En ce qui concerne la musique, on reste également dans la même veine que sur l'album précédent, il n'y a pas de grosse surprise. En effet, le son est très heavy metal, le groupe opte pour des compositions simples et directes, ponctuées de solos de guitares techniques et efficaces. Le premier morceau, "Flames Of The Free", nous plonge tout de suite dans le bain : c'est accrocheur et mélodique, mais aussi un peu répétitif, le chant clair de Heri Joensen est puissant mais pas très varié, l'atout majeur est sans doute la guitare principale. "Shadow Of The Swastika" est plus original, plus pêchu. Sur "Take Your Tyrant", la répétition est encore de mise, et malgré un bon morceau de guitare, on s'ennuierait presque... Heureusement, le titre suivant, "Evening Star", change de registre : c'est une ballade empreinte de douceur, du moins au début, car le son s'intensifie et le rythme s'accélère par moments, ce qui crée de la variété. On peut apprécier les parties de batterie plus diversifiées que sur les morceaux précédents. Avec "Hall Of Freedom", l'énergie revient, avec une touche épique plaisante. La part belle est laissée à la guitare, dont le solo est assez remarquable sur ce morceau. Vient ensuite "Fields Of The Fallen", et là, le son se fait plus agressif, avec une guitare toujours très présente. A l'inverse, le début de "Konning Hans" est bien plus doux, plus mélancolique, avec une influence traditionnelle marquée, notamment parce que Heri délaisse l'Anglais pour le Féroïen. Ce côté traditionnel se retrouve, dans une moindre mesure, sur "Ellindur Bóndi Á Jadri". Le défaut principal est là encore la répétition, comme pour le morceau "Nine Worlds Of Lore". Le titre final, l'éponyme "The Lay Of Thrym", est plus varié, plus puissant et plus épique, avec un excellent solo de guitare, ce qui permet à l'album de s'achever sur une note agréable.

En résumé, c'est un nouvel album intéressant, qui, sans révolutionner le viking metal, présente quelques bonnes idées. On pourrait cependant reprocher l'aspect linéaire, et donc un peu lassant, de certains morceaux, ainsi qu'un son un peu trop propre, qui manque parfois d'intensité. Mais l'opus a ses atouts, et l'impression générale reste positive.


Brünhild La Viking
Juillet 2011




"By The Light Of The Northen Star"
Note : 17/20

Quel plaisir de découvrir un nouvel album de ce groupe à l'univers si particulier. Le nom du groupe lui-même nous plonge dans l'ambiance : Týr est le dieu de la guerre dans la mythologie Scandinave. Au premier plan de la pochette, un guerrier pointant de son épée une croix celtique saccagée. Au fond, un drakkar naviguant au loin, entouré de superbes montagnes. Cet album nous plonge dans un univers particulier, que la plupart des métalleux apprécient tout particulièrement.

Bienvenue chez les vikings. Avec "Hold The Heathen Hammer High", on est littéralement plongé au plein coeur d'un combat, avec un rythme très rapide et un chant parfaitement maîtrisé. Cette chanson est déjà un hymne et représente, selon moi, la perle de cet album, une parfaite entrée en matière. Le chanteur blond (forcément), Heri, de sa voix claire puissante et si particulière maîtrise à merveille le chant en Anglais autant que dans sa langue maternelle.

Cet ensemble de 9 pistes s'écoute d'une traite, nous transcende et nous transporte, on se surprend à s'imaginer vivre à l'époque des vikings, affublé d'une côte de maille et levant fièrement une corne remplie d'hydromel en scandant les refrains de cet album. Un pur plaisir auditif, à écouter sans modération.


Fannie
Octobre 2009


Conclusion
L'interview : Heri Joensen

Le site officiel : www.facebook.com/tyrband