Le groupe
Biographie :

Twitching Tongues est un groupe de metal hardcore créé en 2009 à Los Angeles en Californie, actuellement composé de Colin Young (voix), Taylor Young (guitare et chœurs), F. Sean Martin (guitare), Alec Faber (basse) et Cayle Sain (batterie). Après avoir sorti deux albums chez des petits labels de metal hardcore locaux – "Sleep Therapy" en 2011 et "In Love There Is No Law" en 2013, le groupe signe chez Metal Blade Records en 2015 et sort pour l’occasion un nouvel album intitulé "Disharmony". "Gaining Purpose Through Passionate Hatred" sort en Mars 2018.

Discographie :

2011 : "Sleep Therapy"
2012 : "Preacher Man" (EP)
2013 : "In Love There Is No Law"
2015 : "Disharmony"
2018 : "Gaining Purpose Through Passionate Hatred"


Les chroniques


"Gaining Purpose Through Passionate Hatred"
Note : 14/20

Twitching Tongues, c’est un peu le Chirac californien. Toujours bien placé selon les sondages, mais toujours avec cette image de perpétuel looser. Enfin si en politique Chirac a fini par être élu, en musique Twitching Tongues n’a toujours pas tiré son épingle du jeu. Alors peut-être que l’ultime campagne gagnante est venu avec ce "Gaining Purpose Through Passionate Hatred". Ou peut-être qu’il faudra attendre bien plus qu’un quatrième album pour que le sort arrête de s’acharner sur la bande de Los Angeles. Donc, si toi aussi ta langue a des tics (pas la bestiole hein), accompagne-moi le temps de ce disque. À moins que ta langue fait des lives sur Twitch et que, dans ce cas, t’en as strictement rien à cirer d’un groupe qui se vante de rendre hommage aux tics de langue.

L’enfer est pavé de bonnes intentions, Twitching Tongues également. La voix se fait plus mélodieuse que par le passé, les harmoniques plus présentes, l’agressivité un peu moins ("Kill For You", "Forgive & Remember"). Dans ses musicalités, Twitching Tongues évoque le metalcore sauce Light The Torch ou Killswitch Engage époque Howard Jones. Mais le principal souci est que les fans de Light The Torch ou de Killswitch Engage préféreront largement rester sur leurs groupes de prédilection justement plutôt que de dévier sur Twitching Tongues. Peut-être par manque d’efficacité ou simplement par le fait que des groupes de cette trempe stylistique se trouvent par milliers, Twitching Tongues ne retient que très peu l’attention malgré quelques morceaux prometteurs. Finalement, bègue et dyslexique pour le plus grand malheur des orthophonistes, ce "Gaining Purpose Through Passionate Hatred" ne se voit confier que très peu de reconnaissance. Il n’est pas mauvais, il lui manque simplement un petit quelque chose. En fait, comme des pâtes sans pesto, cet album manque un poil de saveurs. Pourtant, la cuisson est al dente et le steak l’accompagnant est saignant. Ne manque donc que cette foutue sauce et c’est quelque peu dommage...

Si certains titres font mouches ("Harakiri", "T.F.R."), l’ensemble de cet opus est très inégal et parfois insipide. Pourtant, je continue à croire en Twitching Tongues (depuis "In Love There Is No Law" de 2013 en fait) et je ne désespère pas de les voir un jour récompensés. En attendant, après la comparaison avec Jacques “The Thug” Chirac, un parallèle entre l’équipe de France de rugby et Twitching Tongues peut également aisément être dressé. Certaines compositions inscrivent un bel essai, mais la suite nous offre une transformation complètement ratée. À l’instar de ce naufrage en règle qu’est la prestation du XV de France dans l’actuel tournoi des six nations, Twitching Tongues est bien parti pour se taper une demi cuillère en bois.


Rm.RCZ
Mars 2019




"Disharmony"
Note : 13/20

Twitching Tongues est un cas particulier dans le metal hardcore moderne, tandis que tous les groupes puisent leurs inspirations dans les classiques du NYHC ou dans des groupes plus modernes comme Terror ou Hatebreed, Twitching Tongues va puiser autre part et va remonter dans le temps en fouinant vers les groupes de doom metal, avec en tête Type O Negative et Candlemass notamment, avec le chant si particulier de Colin Young. Une inspiration loin des caractéristiques habituelles du hardcore mais le groupe réussit à créer une musique très singulière et prenante, l’album "In Love There Is No Law" en est la preuve, ce qui leur a permis de signer par la suite chez Metal Blade.

Ayant bien apprécié "In Love There Is No Law", j’attendais donc quelque chose de ce "Disharmony" et au final, j’ai quand même apprécié cet album en demi-teinte. Le problème majeur avec cette production étant le rythme que je trouve mal géré entre les morceaux et qui me fait même perdre le fil de l’écoute de l’album, tout semble très répétitif, sans apport de passages marquants ni même de personnalité, et tombe dans du metal hardcore plutôt générique. Pourtant, le spectre musical est plus que varié, avec des passages axés death metal old school, thrash, crossover et doom bien sûr, et même beatdown, il y en a donc pratiquement pour tous les goûts, seulement la sauce ne prend pas. Mais tout n’est pas si mauvais non plus, le chant de Colin Young est très bon, notamment dans les titres "Love Conquers None", "The End Of Love" et "Cruci-Fiction". Le titre majeur de l’album, "Insincerely Yours", est super entraînant avec sa mosh part écrasante.

Ceci étant, cet album puise tellement dans les groupes des années 80-90 qu’au final, quelque chose de kitsch et de récupéré à l’air d'en ressortir, ce qui est à la fois intriguant et original, mais ce processus est-il intéressant avec ce "Disharmony" ? Pas vraiment, on en tire quelques passages sympathiques mais tout le reste est à réviser et est donc à remettre en cause de la part du groupe.


Herizo
Janvier 2016


Conclusion
Le site officiel : www.twitchingtongues.com