Le groupe
Biographie :

Twilight Force est un groupe de power metal symphonique suédois formé en 2011 et actuellement composé de : Born (basse / ex-Mandrake, ex-Follow The Cipher, ex-Black Ladies, ex-SkyRide), Blackwald (clavier, piano, violon / Ages, ex-Evangeli, ex-Magog), Lynd (guitare / guitare acoustique / luth), Aerendir (guitare), Allyon (chant / Lione / Conti, Trick Or Treat, ex-Luca Turilli's Rhapsody, ex-Empty Tremor, ex-Lost Breed, ex-Opera) et De'Azsh (batterie). Twilight Force sort son premier album, "Tales Of Ancient Prophecies", en Juin 2014 chez Black Lodge Records, suivi de "Heroes Of Mighty Magic" en Août 2016 chez Nuclear Blast, de "Dawn Of The Dragonstar" en Août 2019, et de "At The Heart Of Wintervale" en Janvier 2023.

Discographie :

2014 : "Tales Of Ancient Prophecies"
2016 : "Heroes Of Mighty Magic"
2019 : "Dawn Of The Dragonstar"
2023 : "At The Heart Of Wintervale"


Les chroniques


"Dawn Of The Dragonstar"
Note : 16/20

Douze ans aprèsla sortie de son tout premier album, Twilight Force n’est pas encore le premier nom qui me vient en tête lorsqu’il est question de power metal symphonique. Encore à ce jour, les noms de Fairyland, Freedom Call et bien sûr Rhapsody arriveront en tête de liste. "At The Heart Of Wintervale", quatrième album de la formation suédoise, fera sans doute changer la donne pour de bon.

Au risque de passer pour quelqu’un frappant une personne déjà au sol, disons en toute honnêteté que les premières secondes de ce nouvel album m’ont procuré le même plaisir instantané que lorsque j’ai écouté il y a fort fort longtemps, les meilleurs albums de Sonata Arctica. La sainte-trinité des guitares furieuses, de la batterie frénétiques et des claviers exaltés m'a immédiatement collé un sourire franc au visage. En seulement dix-sept secondes, j’ai ressenti un véritable espoir naître en moi…. Et si le power metal était enfin sauvé !

Plus l’on suit la scène metal au fil des années, et surtout, comme dans mon cas, où plusieurs de celles-ci furent exclusivement consacrées au power metal, plus il devient difficile d’être émerveillé comme aux premiers instants. Que ce soit avec "Return To Heaven Denied" de Labyrinth, "Legendery Tales" de Rhapsody ou la saga des "Keeper Of The Seven Keys" de Helloween, disons que les surprises sont de plus en plus espacées. J’ai ressenti donc ce même engouement antérieur avec ce nouvel album de Twilight Force, ce qui est peu dire.

Celui-ci est d’ailleurs le deuxième à mettre en vedette l’incroyable Alessandro Conti, aussi connu pour son groupe Trick Or Treat, plus particulièrement. Véritable émule de Michael Kiske, il est exactement le type de chanteur boosté à l’hélium que j’apprécie dans le power metal. Sa performance sur cet album est magistrale et ses mélodies sont sublimes. Il m’en fait presque oublier le très décevant dernier album de Trick Or Treat justement. Aucun problème avec la production cette fois-ci. Sous les mains de maître de Simone Mularoni (DGM), disons seulement, sans que je sois un expert, qu’il a donné les outils nécessaires au groupe pour que le son soit à la hauteur de leurs ambitions. Le produit final est puissant, grandiose, la voix bien en avant-plan comme il se doit. Les arrangements symphoniques, quoique nullement nouveaux dans le genre, sont ma foi fort réussis et épiques.

Dans l’ensemble, vous aurez donc affaire à du power metal survitaminé, sans doute peu inventif, mais d’une efficacité redoutable, comme les albums "Imaginations From The Other Side" et "Somewhere Far Beyond" de Blind Guardian l’était. Twilight Force se permet quelques surprises par contre comme le côté un "polka" de "Dragonborne" ou bien l’effet "blast beat" dans le refrain de "Skynights Of Aldaria". Le summun est atteint dans l’imposante "Highlands Of The Elder Dragon" (Ah... ces titres power metal….) qui débute comme une ballade de broadway pour monter en un crescendo épique disproportionné.

Twilight Force réussit le tour de force d’allier à la fois des éléments de power metal classique à des arrangements symphoniques modernes. "At The Heart Of Wintervale" se veut un album totalement assumé et c’est sans gêne que je prédis que celui-ci rejoindra les rangs des classiques du genre très bientôt.


Mathieu
Février 2023




"Dawn Of The Dragonstar"
Note : 16/20

"May the power of the dragon guides us" et sans avertissement, dès les premières secondes, la table est mise. Clairement, nous n’aurons pas affaire ici à du black metal païen. Et qui dit "Force" dit jouons vite, vite et encore plus vite. C’est donc sous une immense et bien chaude couche mielleuse qu’évoluent les dix pièces de ce troisième album.

Banjo, vous avez bien dit banjo ? En effet, l’étourdissante "Thundersword" n’est pas à ses dernières surprises. C’est rapide, ultra mélodique, et comporte même son petit passage de banjo, subtile certes, mais il ne faut pas le manquer. Ce qui est fabuleux également ici, c’est que l’on a l’exemple parfait de ce qui pourrait être complètement ridicule comme power metal, mais c’est tellement bien fait, et c’est tellement grandiloquent que ça en devient presqu’ingénieux ! Honnêtement, je l’avoue, j’adore ce genre de power metal. Ça va dans tous les sens, c’est sans vergogne, et malgré que je demeure certain que le groupe fait le tout avec sérieux, cela navigue toujours sur la ligne mince entre ridicule et raisonnable.

Le talent est indéniable par contre. Tous les membres du groupe sont maîtres de leurs instruments respectifs, malgré que la musique n’ait rien de véritablement technique. Cependant, parvenir à maintenir ce rythme effréné pièce après pièce et qui plus est, réussir à maintenir un haut niveau d’intérêt sans jamais lasser l’auditeur, cela témoigne de la qualité des morceaux. Allyon, le chanteur (oui, lorsque vous jouez dans une formation de power metal extrême, vous vous devez d’utiliser un pseudonyme) apprécie sans doute beaucoup Michael Kiske tant il émule à la perfection son approche et son timbre de voix. C’en est parfois bluffant, surtout dans les couplets, où le célèbre vibrato du "seul" véritable chanteur d’Helloween est imité de manière absolue.

Autant Twilight Force s’inspire sans remord de la bonne vieille époque de Rhapsody, autant la formation m’en rappelle une beaucoup plus obscure du nom d’Aquaria, qui proposait exactement le même style de power metal symphonique plus grand que nature. Je crois qu’avec ce "Dawn Of The Dragonstar", Twilight Force a tout pour devenir le véritable héritier du trône lorsque les multiples version de Rhapsody auront rendu la couronne aux futures générations. All Hail Mighty Dragons !!!!! 


Mathieu
Novembre 2019




"Heroes Of Mighty Magic"
Note : 16/20

Deuxième album pour ces Suédois qui ne font pas dans la demi-mesure. Costumes et attirails, univers "dragonien" et un titre d’album qui ne laisse personne dans le doute, les premières notes de "Heroes Of Mighty Magic" confirment le tout : on a affaire ici à du power metal dans la pure tradition européenne. Double grosse caisse et duo de guitares évoluant à la vitesse de la lumière (le riff sur "Powermind" est d’ailleurs sublime) et des mélodies vocales à faire fondre le plus dur des fromages, fruit de M. Chrileon (mélange de Michael Kiske et Joacim Cans), sont au rendez-vous pour vous faire passer un moment des plus "cheesy".

Suivant les traces de Rhapsody, de nouveaux groupes ont émergé, comme Pathfinder, DragonForce et Trick Or Treat. Ne faisant nullement exception à la règle, Twilight Force en rajoute une couche avec ce nouvel album. Curieusement, ce que je reproche le plus à Rhapsody ces dernières années (à part le dernier album, je ne voudrais pas contredire mes propres critiques), c'était le manque de "vitalité" dans leur musique. Tout semblait robotique et sans âme. Twilight Force parvient à insuffler un semblant de vie dans un style ô combien exploité jusqu’à la moelle. On saluera d’ailleurs au passage l’introduction "Disney" fort réussie sur la plus longue pièce de l’album "There And Back Again". Si bien réussie que je m’attendais à voir arriver Ariel au tournant. Blague à part, rendons à César ce qui appartient à César (c’est quand même un peu grâce à son empire et le déclin de celui-ci que naîtra la période médiévale, et l’apparition de tous ces groupes valeureux) et mentionnons au détour le talent de Twilight Force dans l’écriture de chansons accrocheuses.

La production, malheureusement, laisse à désirer. Pourtant tout y est, les guitares, la batterie, les orchestrations. J’aurais préféré un son plus lourd, plus grandiose, pour réellement rendre hommage à la musique du groupe, Twilight Force sachant, malgré que les Suédois demeurent sur la voie rapide, écrire d’accrocheurs morceaux. Sans nécessairement cautionner la "guerre du volume" (une petite recherche sur Google vous renseignera avec soin sur le sujet), j’aurai préféré un volume plus élevé dans ce cas-ci.

Comme tout bon album de power metal qui se respecte, l’ensemble des pièces totalise près de 1h11 de musique, ce qui saura satisfaire les gros appétits des fiers guerriers et chevaliers qui, sur leur monture et à l’assaut des plus périlleux donjons, auront de quoi se régaler.


Mathieu
Septembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.twilightforce.com