Le groupe
Biographie :

Tsjuder est né en 1993 à Oslo en Norvège. Le but était de créer la forme de black metal la plus brute possible et de la perpétuer tout le temps que vivra le groupe. La première démo officielle est sortie en 1995 avec Nag, Drauglin et Berserk dans le line-up. Depuis ce moment, Tsjuder a connu de nombreux changements de line-up, mais Nag et Drauglin ont toujours fait partie du groupe. Nag et Drauglin sont aussi toujours resté les compositeurs principaux, ce qui amena à ce son unique. Le line-up permanent arriva avec Anti-Christian en 2000. Victime de nombreuses tendinites dans les deux bras, il fut temporairement remplacé en 2002 par Jontho. Il réintégra définitivement Tsjuder en 2003. En Avril 2004, Tsjuder signe avec le label Season of Mist et y sort son troisième album studio, "Desert Northern Hell", en Novembre de la même année. En Décembre 2005, Tsjuder donna son dernier concert, et pour de multiples raisons, le groupe fut mis en stand-by. Ce que peu de gens savent, c'est que Tsjuder recommença à répéter en 2009. Nag et Drauglin avaient alors beaucoup de nouvelles inspirations pour faire un nouvel album et "Legion Helvete" vit le jour en 2011. Quatre ans plus tard, Tsjuder a sorti un cinquième album, "Antiliv". Le sixième album, "Helvegr", sort en Juin 2023.

Discographie :

2000 : "Kill For Satan"
2002 : "Demonic Possession"
2004 : "Desert Northern Hell"
2006 : "Norwegian Apocalypse" (DVD)
2011 : "Legion Helvete"
2015 : "Antiliv"
2023 : "Helvegr"


Les chroniques


"Helvegr"
Note : 19/20

Tsjuder fête ses trente années de blasphème. Créé à la base sous le nom d’Ichor en 1993, le groupe mené par Nag (basse / chant, Krypt) et Draugluin (guitare / chant, Tyrann), complété par Frederick Melander (basse, Dampf, ex-Bathory) et Jon "The Charn" Rice (batterie, Uncle Acid And The Deadbeats, ex-Job For A Cowboy…) en live, sort "Helvegr", son sixième album en 2023 chez Season Of Mist.

Le groupe attaque sans attendre avec "Iron Beast", une composition très brute aux riffs tranchants, qui accueillent quelques parties vocales tout aussi agressives. L’approche sauvage du groupe m’avait manqué, et ses riffs sans compromis sont toujours aussi efficaces, s’apaisant à peine avec le break inquiétant qui nous mène à la dernière vague de rage, suivie par "Prestehammeren" et son introduction malsaine complétée par un son pesant qui va finalement accélérer. La rythmique acérée se marie parfaitement à l’approche martiale et directe du groupe tout en réservant une bonne place au chant dans le mix abrasif avant de laisser "Sutr" nous offrir une introduction plus apaisante mais toujours glaciale. Les racines norvégiennes intransigeantes reprennent possession de la rythmique pour lui donner des sonorités imposantes tout en restant extrêmement agressives et entêtantes, puis "Gamle-Erik" revient sur l’approche sauvage du black metal avec des sonorités old school furieuses qui alimentent à la fois le blast frénétique tout comme les riffs et les parties vocales déchaînées.

"Chaos Fiend" ne nous laisse littéralement qu’une seconde avant de nous tirer une salve de riffs en plein visage, autorisant à peine quelques éléments plus aériens à s’intégrer à la charge pour temporiser la déferlante, alors que "Gods Of Black Blood" lui redonnera vie tout en s’appuyant sur quelques sonorités sombres et inquiétantes en arrière-plan. Le final glacial propose également des choeurs intenses avant de laisser "Helvegr", le long titre éponyme, développer une mélodie mélancolique qui nous mène aux riffs lancinants et dissonants surmontés de hurlements viscéraux, mais également une longue partie lead plus vive avant une partie accrocheuse, suivie par les crépitements d’un feu, puis par "Faenskap Og Død" qui renoue avec les influences les plus agressives. Blast et riffs rapides se répondent entre deux grognements, mais le titre reste assez court, tout comme "Hvit Død", la dernière composition, qui referme l’album avec un son froid, lancinant et relativement mélodieux sans que le chant n’entre en jeu.

Tsjuder n’a pas perdu la main, proposant sur "Helvegr" un son sombre, direct et sans compromis qui nous agresse en permanence. Leurs racines norvégiennes sont exploitées à la perfection pour faire de cet album un véritable joyau brut.


Matthieu
Juillet 2023




"Antiliv"
Note : 16/20

Tsjuder est un groupe norvégien de black metal que j’espère ne pas avoir à présenter, tant ils ont fait du bruit ces dernières années. Leur album "Desert Northern Hell" avait été encensé, que ce soit par les critiques ou par les fans, et à juste titre, et "Legion Helvete" avait marqué un retour plus que convaincant selon moi. C’était du sacrément bon black metal, fidèle aux racines norvégiennes et qui, si je puis dire, flanquait sérieusement la pétée. C’est d’ailleurs cet album qui m’avait fait aimer le groupe, et qui m’avait décidé à suivre leur actualité. J’attendais donc cet "Antiliv" avec impatience, avec une anticipation telle que si on m’avait demandé de faire des scoubidous, j’aurais sans nul doute cassé les fils tellement j’étais tendue. Hé oui, ça sent la pratique. L’attente ayant été longue, plongeons-nous sans plus attendre dans ce nouvel album.

Et avec "Kaos", on comprend tout de suite ce que cet album va nous donner : le chaos, purement et simplement. Pas de temps pour des fioritures, Tsjuder attaque directement et ce sans introduction. Cela annonce directement la couleur, on va en prendre plein les oreilles pendant tout l’album. Mais je suis là pour ça, pas de souci ! "Krater" conforte cette première impression. On y retrouve toujours les vocaux tranchants et brutaux de Nag, et la batterie qui ne faiblit JAMAIS. A noter pourtant, quelques instants qui sonnent assez thrash mais qui ne viennent jamais submerger les racines black de Tsjuder. Et il y a toujours ce côté hantant qui ne quitte pas le titre, qui rajoute à son intensité, et qui m’a donné envie de retourner ma table. Littéralement. Le titre suivant, sobrement intitulé "Norge" m’a fait sourire. Franchement, il n’y a que les groupes de TNBM pour intituler un morceau "Norvège". Le mot doit résumer tout le projet artistique : il suffit de dire Norvège, et on a directement compris ! Et j’ai été très étonnée de la tournure qu’a pris ce morceau justement, je l’ai trouvé relativement accessible même aux oreilles de non initiés. Non pas que Tsjuder a limité sa brutalité, mais ... il y a cette impression de facilité, comme si ce titre était suffisamment entraînant pour être présenté à une population plus large. Mais je dois probablement divaguer.

Avec "Djevelens Mesterverk", je commence à discerner une caractéristique redondante de cet album : le manque de frontières visibles entre les morceaux. On pourrait facilement croire qu’on a à faire à un bloc compact sans réelle séparation. Je ne suis pas spécialement fan de ce titre d’ailleurs, je l’ai trouvé un peu linéaire. Il était bourrin pour dire d’être du bourrin, mais même si c’est la patte de Tsjuder, je n’ai pas vraiment accroché à ce titre en particulier. J’ai davantage retrouvé le Tsjuder que j’apprécie sur "Demonic Supremacy". L’agression sonore se poursuit sur "Slumber With The Worm" qui de nouveau ne nous laisse pas le temps d’en placer une. Tsjuder n’a rien perdu de sa superbe, au contraire. Et le titre suivant, "Ved Ferdens Ende", en rajoute une nouvelle couche. J’admire particulièrement ce côté rentre-dedans du groupe, mais qui pour autant ne lasse pas. Il serait pourtant simple d’en avoir assez de ce martèlement incessant, mais cette brutalité est addictive. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais Tsjuder maîtrise son sujet. Et sur ce titre en particulier, la batterie prend une nouvelle dimension, accompagnée par une guitare majestueuse. Il n’y a rien à jeter selon moi. Et avec "Antiliv", l’album se termine sur une note des plus agréables. Ce titre est une véritable bombe qui sera un hymne en live, j’en suis persuadée. Tout le talent de Tsjuder s’y exprime. Le titre à retenir de l’album selon moi.

Après cette longue attente, je dois avouer ne pas être déçue du résultat. Tsjuder nous propose ici un album qui est, selon mon avis, bien meilleur que Legion Helvete. Toujours avec la violence qui les habite, les norvégiens nous en mettent plein les oreilles, et restent fidèles à leur définition du black metal. Bon sang, que ça fait du bien de retrouver Tsjuder et leur manière de ne pas s’emmerder avec des fioritures inutiles. Du black norvégien et rien d’autre ! La preuve que les vétérans de la scène ont toujours des choses à apporter et qu’ils ne doivent pas être mis de côté. Et mention spéciale à Season Of Mist pour cette magnifique box contenant l’album, un patch et ce magnifique drapeau. C’était tellement bien présenté que ça méritait d’être souligné franchement.


Velgbortlivet
Octobre 2015




"Legion Helvete"
Note : 14/20

Enfin, voilà le venu le temps pour une des figures emblématiques du black metal Norvégien de revenir sur le devant de la scène. Mis en stand-by en 2005 après la sortie d'un DVD plutôt sympathique, "Norwegian Apocalypse", c'est peu dire que la moindre nouvelle du trio infernal était attendue comme le messie !!! Que dire alors de l'engouement autour du groupe lorsque la sortie d'un nouvel album a été confirmée par Season Of Mist... 7 ans se sont écoulés depuis la sortie de l'excellent "Desert Northern Hell" et tout le monde se demande donc si le retour de Tsjuder est justifié !!! Je vais donc tenter de vous donner ma vision des choses dans ces quelques lignes en tentant de décrypter pour vous ce brûlant "Legion Helvete"...

Dès les premières notes, dès les premières secondes de "The Daemon Throne", on reconnaît le style, la fougue et le son propres à Tsjuder !!! De ce côté là, par de surprise, on est en terrain connu... Pas de claviers, pas de chant clair, pas de doute, Tsjuder est toujours fervent défenseur d'un black metal raw et sans compromis. Le son bien old-school confirme d'ailleurs cette impression en nous replongeant dans la Norvège du début des années 90, ce qui est un réel plaisir quand la modernité a élu domicile sur le moindre sillon du plus insignifiant CD sortant à l'heure actuelle !!!

Et ce qui est rassurant, c'est que Tsjuder n'a pas perdu de sa verve et de sa hargne !!! Même si ce "Legion Helvete" nous offre quelques riffs thrash fort bien amenés et quelques passages bien groovy à souhait, l'ensemble reste quand même brutal et froid comme le blizzard et nous plonge sans aucun mal dans un enfer blanc dont chacun d'entre vous imaginera ne jamais sortir indemne. Le chant de Nag et l'excellent jeu du batteur Anti-Christian y sont bien évidemment pour beaucoup, apportant aux morceaux du groupe une dynamique et une rage dévastatrices !!! Malgré toute cette violence sonore, le trio Norvégien aura eu l'intelligence de donner du relief à son album en misant sur des changements de rythme salvateurs, ce qui permet à l'ensemble de respirer et à l'auditeur de headbanguer joyeusement !!!

Pourtant, même si ce nouvel album présente de nombreuses qualités, il n'atteint pour moi jamais les sommets qu'on était en droit d'attendre d'un messie comme Tsjuder. Tout d'abord, sur cet album en particulier, la fougue du groupe est son principal défaut !!! Principalement en ce qui concerne la guitare de Drauglin dont le son old-school fort sympathique fait aussi ressortir toutes les approximations, surtout sur certains leads mélodiques ou sur certains riffs saccadés... Certes, j'imagine que cet album a été enregistré selon des techniques propres aux années 90, mais là où un certain charme nostalgique pourrait s'opérer, c'est plus un aspect brouillon qui nous saute aux oreilles !!!

Si l'on associe à cela le fait qu'au final Tsjuder n'apporte pas grand chose de neuf par rapport à "Desert Northern Hell", on se retrouve face à un bon album de black metal Norvégien, mais qui reste en deçà de ce qu'on attendait du trio. Sorti dans la foulée du précédent, il aurait été élevé au rang d'album culte, mais il est vrai qu'après 7 ans d'attente, la pilule risque d'être difficile à avaler pour certains !!! Non pas que cet album soit mauvais, mais il n'est pas la claque attendue, seulement la suite logique d'un album de 2004 qui serait sorti avec un peu de retard... "Legion Helvete" marque bien le retour de Tsjuder sur le devant de la scène, mais un terme a été oublié en route !!! Car ce retour aurait mérité d'être TRIOMPHAL, mais il n'est au final qu'un parmi tant d'autres... Croisons donc les doigts pour que Tsjuder remonte vite sur son piédestal !!! En attendant, ma platine va goûter à nouveau au plaisir d'un petit "Desert Northern Hell"...


Carcharoth
Décembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/tsjuderofficial