Le groupe
Biographie :

Truth Corroded est un groupe de metalcore / thrash / death metal australien formé en 1997 et actuellement composé de : Damon Shaw (basse), Jake Sproule (batterie / Cyaneye, Whoretopsy), Chris Walden (guitare / Closed Casket), Jason North (chant) et Trent Simpson (guitare / The Plague Black, ex-Bowelmouth, ex-Humonic, Verminnihilation, ex-Here I Die). Truth Corroded a sorti son premier album, "Begin", en 2001 chez Chalterbox Records, suivi de "Our Enemy Is The Weapon" en 2005 chez Truth Inc. Records, "Upon The Warlords Crawl" en 2008, "Worship The Bled" en 2013 chez Ultimhate Records, de "The Saviours Slain" en 2013 chez AFM Records, et de "Bloodlands" en 2019 chez Unique Leader Records.

Discographie :

1999 : "Fuel The Chain" (EP)
2001 : "End" (EP)
2001 : "Begin"
2005 : "Our Enemy Is The Weapon"
2008 : "Upon The Warlords Crawl"
2011 : "Worship The Bled"
2013 : "The Saviours Slain"
2019 : "Bloodlands"


Les chroniques


"Bloodlands"
Note : 18,5/20

Je ne sais pas ce qui se passe là-bas, au pays des kangourous, mais la majorité des groupes qui proviennent de l’Australie sont de furieux techniciens de la musique. Truth Corroded ne déroge pas à la règle avec son metalcore mélothrashy aux relents death metalliques. Dans une veine assez proche de Revocation ou Rivers Of Nihil, ces mecs-là proposent un metal bien fait, très structuré, entraînant, technique et puissant.

Ce qui frappe dès la première écoute, c’est la prod’ gigantesque, solide et hyper compressée. L’intro de "The Storm" qui ouvre l’album possède un petit côté Gojira, notamment dans les lignes de chant, mais pas dans le timbre de la voix. Celle-ci est rageuse à souhait, hurlée, elle est parfois doublée par des chants féminins discrets, du coup, ça sonne plutôt bien. En règle générale, ça trace pas mal, l’album est couillu et alterne des passages rapides et d’autres plutôt lourds, ils restent cependant assez mélodiques tout du long.

Guitaristiquement, on a droit à des solos de haute voltige, très lyriques et virtuoses. C’est même une composante essentielle de "Bloodlands". Le drumming reste lui aussi pas mal impressionnant, de ce fait, chaque passage est réellement bien mis en valeur et confère à l’ensemble beaucoup de cohésion. Bon, quand on sait que le mec derrière les fûts a officié chez Suffocation et Dying Fetus, on se doute bien comment ça va sonner. Puisque on parle de Suffo’, Terrence Hobbs, principal compositeur de la légendaire formation new-yorkaise est présent sur le titre "To The Carnal Earth" mais ce n’est pas le seul invité, on a Ryan Knight, l’ex-Arsis et ex-The Black Dahlia Murder qui est un guitariste d’exception mais aussi Stephen Carpenter de Deftones, ou Mark Kloeppel de Misery Index. Malgré tout, ces invités ne font pas office de cache misère, bien au contraire, l’album n’aurait pas besoin d’eux pour bien sonner.

Ajoutez dans ce casting Gary Ronaldson aux manettes, responsable de la prod’ de certains Napalm Death ou encore Misery Index, et vous comprenez de suite qu’on tient là quelque chose de bien lourd ! Fraîchement signé chez Unique Leader, label qui ne se trompe jamais, ce disque a tous les atouts pour tout péter. Le son, l’interprétation, les compositions taillées pour le live, bref, on ne va pas tergiverser plus longuement, Truth Corroded a réussi son coup ! Ça fait du bien de s’enfiler une telle tranche de musique d’une traite, sachant qu’en plus, "Bloodlands" possède un petit goût de reviens-y, vous allez forcément y retourner. Truth Corroded pose le paquet sur la table avec ce skeud, et démontre tout son talent et sa science du riffing efficace. On voudrait en entendre plus souvent des sorties comme ça. Un metal intelligent, mature, puissant et addictif, que demander de plus ?


Trrha'l
Avril 2019




"The Saviours Slain"
Note : 12/20

Bonjour monsieur, pourquoi tu dis que Truth Corroded c'est du thrash / death australien ? Parce que c'est vrai qu'ils sont australiens ces Australiens, mais ils ne sont pas plus thrash / death que Manowar fait du black metal, si, si je t'assure, j'ai écouté Annihilator, Exodus, Testament, Nuclear Assault, Slayer, Destruction, Sodom, Tankard, Coroner... non non, c'est pas thrash du tout...

L'erreur d'étiquetage en rayon c'est monnaie courante il suffit juste de le signaler au chef de rayon c'est tout... Et même après quatorze ans d'existence et ce cinquième album, à moins que les prédécesseurs aient eu d'autres intonations, celui-ci, "The Saviours Slain", dernier en date de la fratrie sonne plutôt comme un metalcore hargneux qui y va gaiement avec ses petites ambiances transgéniques. En revanche il est vrai, reconnaissons-le, ne soyons pas bornés ni mauvaise langue, mais quelques passages comme sur le début de "The Saviours Slain" peuvent être assimilés à du death (core)... du death (core)... du death !!!!!! (core).... Bon oui, du deathcore... qui avec une régularité moderne et des ambiances sinistrement morbides donnent tout de même un aperçu très death metal qui en perd un peu cette connotation core, pour juste offrir ce côté death situé entre modernité et old school. D'ailleurs avec ses atmosphères, ce titre-là est un des titres phares de l'album.

Mais Truth Corroded s'adresse à ceux qui aiment la puissance actuelle lourde, celle qui joue avec une batterie énorme dans sa grosse caisse d'origine triggaine, tout en restant mid-tempo avec des guitares pesantes entrelacées de passages gratouillés comme tout ce qui se fait aujourd'hui. Ça nous donne un album violent, avec un vocaliste puissant mais violent, des chansons guidées par la violence à outrance sans temps mort (oui le terme violent est revenu souvent dans cette phrase mais ce n'est pas innocent) hormis lorsque l'ordre est donné de fabriquer ces fameuses ambiances hypnotiques pour poser un décor angoissant qui revient trop souvent à mon goût pendant l'album...

Et cinquante minutes qui tournent autour de ce schéma, c'est un petit peu long. Truth Corroded c'est pas vraiment du deathcore ou du metalcore, j'ai exagéré sur la caricature, car pas mal de fois on s'aperçoit que dans leur style, les mecs sont carrés, l'ambiance est chaude à s'en brûler le prépuce au second degré... Mais à part un Jason North qui hurle constamment dans tous les sens, des guitares bien branlées soit, que ce soit sur les leads ou les rythmiques, avouons que la puissance de production y joue pas mal et qu'à un moment on tourne en rond... Le core s'efface pourtant sur certains endroits sur la fin de l'album, comme sur "Last Of My Flesh" qui tient plus du metal hybride entre death et thrash du nouveau millénaire, ultra brutal, carré pointilleux... l'erreur est humaine on vous a dit, Truth Corroded joue sur plein de tableaux, c'est pas étonnant qu'il y ait des erreurs d'étiquetage, ce "Last Of My Flesh" respire le old school à plein nez, du bon death metal rugueux, avec une double au taquet, un lead guitare symbiotique à une rythmique comme Vital Remains les aime. Et c'est à ce moment-là qu'on se dit "mais pourquoi ils n'ont pas fait ça depuis le début ?". Un titre comme celui-ci qui vous propulse dans l'univers d'un Vital Remains, ça vaut 16/20 tout de suite !

Ouais, c'est vrai qu'un titre ne peut pas sauver tout un album, mais bordel, vitesse et non précipitation, calibrage des bombardements, gueulantes sauvages mais démoniaques fortement aidées par un doublage de crevards, ça change tout ça madame... Du coup, déstabilisé comme un ado qui a perdu sa virginité, on se prend à en pleurer de joie sur les mouvements de "I Misery" qui vont jusqu'à laisser la place à un solo qui commande tout le morceau, jusqu'à aussi proposer des changements de tempo qui ordonnent aux guitares de ralentir pour que la voix s'impose comme il faut... Mince, on arrive à se concentrer vraiment sur le dernier titre "Hallowed Black Sun" qui n'est autre qu'une montée en puissance d'une boucle satanique juste faite ici pour terminer l'album dans un esprit glauque...

Mais voilà, le problème c'est que les morceaux de la fin de l'album ont changé la donne, du coup on se repasse encore et encore l'album pour être sûr de ce qu'on écoute, pour ne pas rester dans l'expectative dérangeante... L'intro genre film de zombie, les rythmiques, la violence, le death, le core, le death, le lourdeur et on recommence, l'intro, les rythmiques... "It's Fear I Breathe" qu'on commence à vraiment apprécier... mais que faire alors ? On se perd dans les méandres de cette folie car Truth Corroded est aussi core qu'il peut être death, aussi moderne qu'il sait être old school, on n'a qu'à juste dire que c'est la faute de son chanteur et puis c'est tout... Du coup, on mettra douze pour leur apprendre à être précis car on ne sait plus quoi penser, et chacun fera ce qu'il voudra soit en rajouter, soit en enlever, vu qu'après tout, tout le monde s'en fout...


Arch Gros Barbare
Avril 2014


Conclusion
Le site officiel : www.truthcorroded.com