Un clavier et des chœurs rappelant la célébration d'une messe, une voix suppliante et une batterie martelante; dès l'introduction, l'atmosphère est posée. Fermez les volets, montez le volume sonore de votre chaîne HIFI et laissez-vous transporter au fond du gouffre. "One With The Darkside Eternal" a tout pour nous laisser présager le meilleur pour les minutes à venir, mais l'intro de "Allegiance To Thy Fall" commence d'emblée à faire tiquer un peu, tant les claviers sont appuyés et viennent effacer la violence précédemment installée. Quand vient "Omega Overcasts The Presence" avec sa guitare incisive à la Burzum, on se dit que l'on tiendrait presque notre hymne de guerre, mais la lourdeur et l'insistance de ces claviers dès le milieu de la chanson détruisent les espoirs qui commençaient à naître. C'est réellement dommage, tous les musiciens s'en sortaient à merveille jusqu'ici, sans parler d'Atterigner, le chanteur, et sa voix diabolique, mais quand un instrument vient couvrir tous les autres il est difficile de passer outre et, à force, on ne se focalise que là-dessus et ceci vient parasiter la bonne écoute d'un album pourtant prometteur. Aucune piste ne déroge à cette règle, on regrette ce mauvais dosage des instruments car, dès que l'on commence à décoller et à se prendre au jeu, les claviers, tels des boulets, nous empêchent de nous élever et d'apprécier la musique à sa juste valeur. Les instants où ils se font absents sont presque salvateurs et le potentiel que l'on découvre alors nous saute aux yeux. Les serbes de Triumfall ont tout de même un petit quelque chose, une haine propre au black metal qui parvient à ce dégager de certains morceaux, mais l'ensemble reste toujours trop lisse et n'atteint pas la grandeur des premiers Mayhem ou Emperor, dont ils sont inspirés.