Le groupe
Biographie :

Formé en 1986 autour de Marco Neves, Treponem Pal a d'abord créé un style original et dur, mêlant pour la première fois la musique industrielle, le metal et le hardcore. Premier groupe Français à être signé en 1989 sur Roadrunner Records, label Hollandais qui a accueilli des groupes comme Fear Factory ou Sepultura, Treponem Pal fut véritablement le représentant Français du metal industriel. Très vite, ils enchaînèrent les tournées et après trois albums finirent par évoluer vers quelque chose de beaucoup plus groovy. On peut constater cela sur le dernier album ("Higher"), qui a été produit par Sascha Konietzko de KMFDM et qui fut le seul à être sorti sur la major Universal / Mercury. Le groupe fut curieusement plus reconnu à l'étranger qu'en France, notamment en Amérique du Nord où il a accompagné l'un des pionniers du metal industriel : Ministry sur la tournée Lollapalooza en 1992 et Michel Bassin participa à l'album "Symbols" de KMFDM en 1997. L'Europe ne fut cependant pas en reste puisque Treponem Pal a joué sur les tournées de Prong (tournée Européenne / 1993), Carcass (tournée Européenne), The Young Gods (quelques dates), Pitchshifter (tournée Anglaise), Nine Inch Nails (quelques dates), Godflesh (quelques dates)… Parmi leurs prestations télévisuelles, on notera un passage très controversé dans l'émission "Nulle part ailleurs" de Canal+ dans laquelle un danseur travesti en femme, avec "Power" inscrit sur son abdomen et "Love" sur ses fesses, exhiba son sexe à une heure de grande écoute. Cet épisode vaudra au groupe les gros titres de la presse et une popularité accrue ainsi que, sans doute, finalement les regrets des instigateurs tant le grand public ne retiendra que ce passage télévisuel ainsi que quelques apparitions mémorables sur M6 (à l'époque où il y avait "Best of thrash"), Arte ("Tracks") ou France 2 ("Le Cercle de minuit"). Le groupe s'est dissout en 2001. Marco et Didier B. ont suivi un virage dub/reggae et sévissent au sein d'Elephant System. D'autres membres ont cependant préférés prendre une toute autre voie : Le batteur, Didier Serbourdin, est parti former le groupe de techno metal Fast Forward. Le bassiste, Goran Juresic a, lui, suivit l'aventure dub noisy de Lab°. 2006, l’appel du Ganesh metallurgique est plus fort que tout. Rechargé à bloc par ses diverses expérimentations percussives, Marco s’attèle avec Didier B. à l’écriture d’un nouveau virus vinylique. 2008 : le panzer "Weird Machine" est signé sur Listenable Records.

Discographie :

1991 : "Treponem Pal"
1991 : "Aggravation"
1993 : "Excess & Overdrive"
1997 : "Higher"
2008 : "Weird Machine"


La chronique


Plus de 10 ans après la sortie du fabuleux "Higher" qui avait vu la mutation des Parisiens passer du statut de précurseur industriel (les cultissimes "Aggravation" et "Excess & Overdrive") en maître du dub numérique, la bande à Marco nous fait le coup de la reformation avec toutes les interrogations que cela peut laissent entrevoir. S'acoquinant avec la crème du genre pour ce "Weird Machine", Paul Raven (Prong, Killing Joke et Ministry) à la basse et Ted Parsons (Prong) à la batterie, excusé du peu... le menu annoncé me faisait saliver les babines et une attente des plus grandes excitait mes sens, du moins pour les vieux fans dont je fais partie. Alors qu'à la base, la musique de Treponem Pal était faite d'explorations sonores et d'explosions rythmiques à coups de Bpm dopés aux amphétamines, il est triste de constaté que le temps a fait son chemin. On retrouve un groupe peu inspiré, dont les membres se sont certainement perdus dans les méandres de trop nombreux projets parallèles, choisissant la facilité, campant sur ses acquis, l'ennui arrivant rapidement tant aucune originalité ne transpire sur les 11 tires (+ 3 bonus sur la version chroniquée). Pourtant le disque démarre par "Dirty Dance", bande son idéale pour un strip tease, sensuel et langoureux, sur fond de nappes atmosphériques sales et crasseuses. Si les guitares sont relativement en retrait, c'est pour mieux les dynamiser sur "Planet Crash", titre au fort accent de Motörhead. Puis, plus rien (ou presque), l'ensemble tombant comme un soufflet, les morceaux s' enchaînent en roue libre, un sentiment soporifique découlant d'une audace qui ne semble pas la bienvenue, et ce n'est pas les parties chant de Marco et son fort accent franchouillard qui arrange notre sauce. Le constat est forcément amer, la production sauvant ce qu'elle peut, grâce notamment à la justesse du mix, mettant en retrait la pauvreté des riffs de guitare, misant plus sur l'oppression dégagée par les claviers. Un album donc trop moyen pour ce groupe culte qui espérons le, se rattrapera une fois l'envie retrouvée.


Lole
Avril 2008


Conclusion
Note : 11/20

L'interview : Didier

Le site officiel : www.myspace.com/treponempal