Le groupe
Biographie :

Après quelques années d'existence en compagnie de Patrick Delmas (batterie) et Stéphane Melou (basse), la formation se stabilise en 2010 avec Emmanuel Blattes (batterie), Christian Bocande (basse) et Claire Lafage (chant). Yves Corvez (guitare), l'un des plus anciens membres du groupe, et Jean-Marc Gobat (claviers), son fondateur, en constituent le noyau dur. Cette formation est à l'origine de "Déserts", premier album officiel du groupe. A partir de 2014, les deux nouveaux musiciens Patrice Barreau (batterie) et Martin Henry (basse) participent à la création de "Samsara".

Discographie :

2012 : "Déserts"
2016 : "Samsara"


Les chroniques


"Samsara"
Note : 14/20

Retour de Transbohêm avec un deuxième album nommé "Samsara" et qui fait suite à "Déserts" dont je vous avais parlé en ces pages en 2012. Le groupe pratiquait alors un metal progressif teinté d'influences orientales ou plus généralement de sonorités venues des musiques ethniques et un chant féminin très agréable.

C'est le premier changement que auquel nous sommes confrontés sur "Samsara", ce fameux chant féminin a disparu, le chant tout court a disparu d'ailleurs en dehors de quelques chœurs traditionnels. C'est donc un album instrumental que nous livre Transbohêm cette fois-ci, exercice toujours délicat et demandant une cohérence à toute épreuve. Sachant que le premier album avait été enregistré live je ne me fais pas de soucis sur les capacités du groupe. "Argos" qui ouvre l'album prouve d'ailleurs qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter, le groupe s'aventure en effet dans un metal progressif teinté de sonorités orientales et le tout est aussi entraînant et accrocheur que technique, Dream Theater n'est vraiment pas loin sur certains plans. Comme sur "Déserts", la musique de Transbohêm est relativement variée, passant d'une ambiance à l'autre ou variant les rythmiques et les genres. On peut y entendre du metal progressif, de la world music, des passages plus groovy voire funky pour certains, bref le groupe ne s'impose aucune limite et n'en fait qu'à sa tête sans jamais verser dans l'expérimental débridé non plus. On trouve une fois de plus ces soli de guitare tout en feeling qui apportent un vrai plus aux morceaux et qui prouve que le niveau technique des membres du groupe est assez élevé, pour ceux qui en doutaient encore.

Comme pour "Déserts", ce nouvel album risque de ne pas plaire aux métalleux purs et durs, il y aura évidemment trop de mélodies et pas assez d'agressivité sur "Samsara" pour trouver grâce à leurs oreilles. Par contre, les amateurs de prog pourraient y trouver leur compte sachant que même si Transbohêm n'est pas là pour ruer dans les brancards, le côté metal prog ressort assez souvent pour plaire aux amateurs du genre, notamment sur "Pavillon Noir" qui sonne même carrément heavy à la Maiden par moments ou "Argos" qui, comme je le disais plus haut, évoque parfois Dream Theater. La plupart des morceaux tournent d'ailleurs autour des six minutes, de quoi proposer des composition à tiroirs qui prennent le temps d'installer leurs ambiances. Et en parlant d'ambiances, celles distillées par "La Montagne Magique" qui clôturent l'album sont superbes, un morceau feutré et mélodique teinté d'une certaine mélancolie qui termine "Samsara" en beauté avec un excellent solo de guitare en prime. Niveau production, ça sonne très bien avec une basse bien présente, même si l'on peut sentir que l'on n'est pas en présence d'une production énorme avec des moyens gargantuesques, le tout est largement assez propre et clair pour que l'écoute soit agréable.

Nouvel album pour Transbohêm sans chant autre que ceux qui ont été samplés, une évolution que l'on peut ajouter à un côté metal un peu plus prononcé que sur "Déserts". Une preuve que le groupe a des choses à proposer et que nous ne sommes pas à l'abri d'autres surprises à l'avenir.


Murderworks
Avril 2017




"Déserts"
Note : 14/20

Vous n'avez pas pu partir en vacances au soleil cette année ? Qu'à cela ne tienne, Transbohêm pense à vous avec son premier véritable album "Déserts". Le groupe a été fondé en 2004 par Jean-Marc Gobat, multi-instrumentiste de son état et officie dans un mélange de metal, de fusion et de world music.

L'approche est plutôt soft forcément, les influences du groupe côté metal se portent plutôt vers le prog. Donc si des fans de Nile ou Melechesh se sont égarés ici ils risquent d'être quelque peu décontenancés, Transbohêm préfère le voyage musical et les ambiances éthérées. Les claviers occupent d'ailleurs une place assez importante dans la mise en place des atmosphères plutôt planantes qui parsèment ces "Déserts", le tout régulièrement surmonté par le chant de Claire Lafage qui ne phagocyte pas les morceaux en intervenant judicieusement. On est loin bien entendu du traditionnel couplet-refrain, et la tentation est grande pour certains de placer du chant un peu partout. Ecueil parfaitement évité, les lignes de chant sont belles et véhiculent pas mal d'émotions. Niveau ambiances comme le titre du l'album l'indique, on est surtout entouré de mélodies proches des musiques orientales, de quoi se laisser facilement embarquer dans le voyage.

On trouve pas mal de surprises dans cet album au niveau des sonorités employées et des influences, les membres viennent tous d'horizons musicaux divers et ça s'entend ! On trouve un passage carrément reggae au milieu de "Hun's Parade" par exemple, pendant que le reste de l'album flirte plutôt avec le rock et le prog. Sur le dernier morceau de l'album, "Flam", c'est le flamenco qui s'invite par petites touches. C'est d'autant plus sympa de constater une telle variété que l'album ne dure que 35 minutes, et malgré cette courte durée le groupe arrive à nous montrer plusieurs visages différents. Ce qui serait sympa serait bien entendu d'entendre à l'avenir l'intégrations d'instruments traditionnels, c'est le genre de choses qui renforcent encore l'immersion. Mais pas d'inquiétudes, les sonorités world qui habitent l'album devrait déjà suffire à embarquer facilement les metalleux qui traînent par ici.

Mais c'est déjà du bon boulot en l'état, on entend clairement un certain travail sur les harmonies guitares - basse - claviers. Il faut d'ailleurs préciser que l'album a été enregistré live en studio, à l'heure des albums triggés et recalés à mort ça fait du bien d'entendre quelque chose de plus spontané et organique. C'est vrai que ce n'est pas à la portée de tout le monde de le faire, les musiciens de Transbohêm ne sont pas des débutants et leur bagage technique leur permet largement de ne pas subir les contraintes de temps ou de moyens. Faites un comparatif albums - lives avec certains groupes qui donnent l'air de maîtriser leur sujet, vous vous rendrez vite compte de toutes les illusions que peuvent apporter de gros moyens. Du coup le son est un peu brut forcément, mais rien qui ne puisse rebuter du monde.

Transbohêm fait clairement partie de ces groupes qui créent un univers, pas pour rien que Magma est cité dans les influences. Alors bien sûr le délire ne va pas aussi loin, mais on sent bien que le but est de nous emmener en voyage ailleurs. Les membres du groupe le font d'ailleurs au sens propre du terme, de quoi nous ramener pas mal de surprises musicales dans le futur. Pas de révolutions à l'horizon, mais de toute façon ça commence à devenir difficiles d'en amener, mais au moins un bon album dans le genre. De quoi nous changer de nos déluges de décibels habituels, et autres groupes de brutes à blast.


Murderworks
Août 2012


Conclusion
Le site officiel : www.transbohem.com