Le groupe
Biographie :

Traitor est un groupe de thrash metal fondé en 2004 à Balingen (Allemagne) sous le nom Patricide. Après deux démos enregistrées sous le nom de Premature Burial, le groupe enregistre en 2009 sa première démo et son premier CD live sous le nom de Traitor. Après une autre démo parue en 2010, le groupe sort son premier véritable album en 2012 intitulé "Thrash Command". Trois ans plus tard, le groupe nous revient avec un second album, "Venomizer" chez Violent Creek Records. En Avril 2018, Traitor sort son troisième album, "Knee-Deep In The Dead". "Exiled To The Surface" sort en Juillet 2022. Depuis 2013, le groupe est constitué de Andreas Mozer (chant et batterie), Gerd Hery (guitare et chœurs), Matthias Koch (guitare et chœurs) et Lorenz Kandolf (basse et chœurs).

Discographie :

2012 : "Thrash Command"
2015 : "Venomizer"
2018 : "Knee-Deep In The Dead"
2022 : "Exiled To The Surface"


Les chroniques


"Exiled To The Surface"
Note : 13/20

Fondé en 2009, le quatuor germanique Traitor sort avec "Exiled To The Surface" son quatrième LP, quatre ans après "Knee-Deep In The Dead" (2018). Originaires du Bade-Wurtemberg, les teutons (toujours signés sur le label Violent Creek Records basé à Hambourg) restent fidèles à leur style de prédilection, à savoir un thrash-old school dans la lignée de Kreator avec une pincée de thrash ricain tendance Bay-Area et un soupçon de hardcore-crossover bien sauvage et punkisant.

Après une courte intro d’ambiance ("Rura Penthe"), les Allemands ouvrent les hostilités en poussant le volume au maximum grâce au titre éponyme de l’album, aussi speed que virtuose : "Exiled To The Surface". Dans la foulée, le très agressif "Total Thrash" enfonce le clou en rajoutant une petite touche crossover dans l’esprit de DRI ou Municipal Waste. Avec le morceau "66 Exeter Street" puis l’ultra-speed "Zordrak", le groupe retourne à ses racines avec un son très inspiré du Kreator époque "Pleasure To Kill". De même, l’influence du Sodom des années 80 époque "Agent Orange" se fait ressentir.

Par la suite, les Allemands jouent la carte de l’humour (si on peut dire ça ainsi) en signant une reprise hilarante de George Michael ("Careless Whisper"). Même si le résultat est, avouons-le, bien éloigné de l’original, cela donne néanmoins un morceau pas piqué des hannetons ! Grâce à un son implacable entre Destruction et Anthrax, le morceau qui suit ("Teutonic Storm") balaie tout son passage, ne laissant aucun répit à l’auditeur. Infatigables, les thrashers en remettent une couche en enchaînant des morceaux tous aussi speeds et brutaux les uns que les autres de "Metroid" à "Space Seed" en passant par "Into The Nightosphere". On atteint alors le paroxysme de la brutalité avec le titre "Decade Of Revival" qui clôt l’album en beauté.

Bien que tourné vers le passé, le thrash de Traitor mise néanmoins sur une production irréprochable. Enfin, l’originalité n’est certes pas au rendez-vous mais l’ensemble est néanmoins prometteur et d’une efficacité à toute épreuve. Up the horns !


M.B.
Janvier 2024




"Knee-Deep In The Dead"
Note : 15,5/20

Il y a trois ans, je découvrais Traitor à l'occasion de la sortie de leur troisième album, "Venomizer". Aujourd'hui, les thrasheurs allemands nous reviennent en grande forme avec un quatrième opus intitulé "Knee-Deep In The Dead".

A la vue de la pochette bien old school, on pressent que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et qu'il défend toujours un bon vieux thrash metal à l'ancienne. On y voit une sorte de combattant de la jungle au visage défiguré qui trône au milieu d'un charnier humain avec une machette à la main et entouré d'une sorte d'esprit maléfique verdâtre. Pas de surprise au programme, le groupe nous balance toujours son excellent thrash metal pur jus à travers une dizaine de morceaux endiablés. La batterie tabasse comme il se doit, les riffs sont très efficaces et on a même droit à quelques solos très bien sentis. Pour parfaire le tout, la voix venimeuse du chanteur / batteur sert toujours aussi parfaitement la musique du groupe. On note cependant une utilisation un peu trop redondante des chœurs qui gueulent systématiquement le nom du morceau sur presque tous les refrains.

Le principal défaut vient finalement, encore une fois, du mastering trop compressé qui a la fâcheuse tendance à faire cracher le son de l'album. Il n'y a qu'à écouter les premières secondes du titre "Xenomorph" pour se rendre compte de l'étendue du problème. A ce niveau-là, on se demande comment les producteurs de l'album ont pu passer à côté d'un défaut aussi flagrant ! Dommage que ce problème de mastering vienne en partie gâcher l'écoute de cet album qui, sans cela, aurait été quasiment irréprochable. En effet, sans révolutionner le style, Traitor parvient tout de même à offrir encore une dizaine de morceaux toujours aussi accrocheurs. Ma préférence personnelle va au troisième morceau, "Nuke 'Em All", avec son groove tout à fait excellent. Le groupe s'offre même un petit plaisir pour terminer l'album avec une reprise bien rock'n'roll de l'hymne punk "Blitzkrieg Bop" des Ramones.

Bref, avec ce "Knee-Deep In The Dead", Traitor nous livre encore une petite bombe thrashesque qui est, malheureusement, sérieusement entachée par un défaut flagrant de production. Dommage !


Zemurion
Juillet 2018




"Venomizer"
Note : 15,5/20

Venomizer, quel bon titre pour un album de thrash ! Il faut dire que les Teutons de Traitor ne cherchent pas à réinventé le genre. C'est en tous cas ce que laisse présager l'illustration de ce CD qu'on dirait tout droit sortie des années quatre-vingt.

L'album débute sur une intro assez classique intitulée "Chernobyl" qui donne tout de suite à l'album ce petit goût de catastrophe nucléaire cher à de nombreux groupes de thrash. On reste dans la thématique avec le premier vrai morceau de l'album, "Reactor IV". Traitor nous propose ici du bon thrash bien foutu avec un Andreas Mozer aussi hargneux au chant qu'à la batterie. Bien qu'un peu trop compressé, le son général de l'album reste correct avec, notamment, une basse bien présente.

Les Allemands nous proposent une douzaine de titres assez courts et très efficaces. Alors que la plupart des albums de thrash ont tendance à me lasser au bout de quatre ou cinq morceaux, c'est plutôt l'effet contraire qui se produit chez moi à l'écoute de ce "Venomizer". En effet, plus on avance dans l'album et plus on se laisse prendre par l'énergie de ces compos qui s'avèrent être toutes très bien ficelées. C'est notamment dans le deuxième tiers de l'album qu'on trouve une grande partie des meilleurs titres. La sausse retombe peut-être un peu à partir de la neuvième piste mais le morceau bonus "Hexenmeister" saura venir mettre le coup de grâce pour conclure l'album. Au final, on aura l'impression d'arriver bien vite au bout de ces quarante-cinq minutes de bon thrash old school.

Derrière des allures modestes, "Venomizer" s'avère au final être une des meilleures sorties thrash de 2015. Les fans du genre ne devraient pas s'y tromper !


Zemurion
Janvier 2016


Conclusion
Le site officiel : www.traitor-band.de