Tractopelle In Versailles… sincèrement je m’attendais à tout… surtout au côté tractopelle pour ne rien vous cacher. Finalement, je peux affirmer que je n’ai aucun dont de voyance puisque c’est le côté Versailles qui m’attendait ! Baignant dans un post-rock séduisant, TIV c’est une douce sucrerie, avec le moelleux du marshmallow. Dès "Cavernique", il est difficile de rester insensible aux mélodies, aux rythmes, à la voix, et l’ambiance ainsi posée rappelle quelque peu celle d’un "Montuenga" d’Aussitôt Mort (même avec un piano en plus). On retrouvera un univers sensiblement proche sur la fin du disque avec "Sweet Words". Le plaisir ne faiblit pas avec "I Don’t Want To", où le piano domine les cordes de la basse tout en se l’appropriant et où la batterie qui s’y joint ne peut faire penser qu’à MOPA. Oui, je sais, aujourd’hui dès qu’un groupe balance du piano sur une batterie on a tout de suite droit à cette comparaison, mais une fois n’est pas coutume j’avoue y avoir pensé pendant l’écoute, je suis toutefois convaincu que je ne serais pas le seul. Ceci étant, les chaudes cordes s’entremêlent harmonieusement insufflant une autre personnalité au couple batterie-piano avec en plus, un final armé d’une très belle montée en intensité offerte par une basse qui veut reprendre le dessus. "Endless Beauty" quant à lui, est un peu plus brut de décoffrage, un peu plus lourd, mais est adouci par un synthé qui sait se faire oublier sans pour autant qu’on ne cesse de l’entendre puis par la suite par les deux voix du groupe à savoir une masculine et une féminine. Le morceau se termine sur des sonorités qui aurait très bien pu accompagner les images du film Enter The Void et laisse place à "Thon Rouge" et "Pull Rayé", deux titres assez progressif, le premier laissant s’exprimer une basse simple mais au son très agréable et le second étant doux et à la voix posée. Tractopelle In Versailles nous redépose chez nous avec "Chatte !" - c’était inévitable avec un titre aussi terre à terre- dans un cocon de mélodies plutôt sages mais très troublées. Tout comme l’auditeur d’ailleurs, qui se retrouve face à un album où ni le nom du groupe ni les titres des pistes n’en disent très long sur le contenu auditif. Un très bon moment, un très beau voyage, à vivre à tête reposée, bien calé sur (ou dans) ce que vous avez de plus confortable chez vous.