Le groupe
Biographie :

Elu "Best New Band 2012" lors de la cérémonie des "Awards" du magazine anglais "Classic Rock", Tracer est l’un des fers de lance de la jeune génération des groupes australiens. Avec "El Pistolero" (2013) produit par Kevin Shirley (Led Zeppelin, Iron Maiden, Slayer), l'équipe des Brown Brothers a fait du chemin depuis le prometteur album, "Space In Between" (2011). Les Australiens oublient un peu leur stoner rock pour se focaliser sur des guitares massives 80’s, aux breaks astucieux, accompagnées par une voix intransigeante, mélangée aux teintes grunge des années 90. En 2015, ils sont de retour avec un troisième album, "Water For Thirsty Dogs".

Discographie :

2006 : "Into The Night" (EP)
2009 : "L.A" (EP)
2011 : "Spaces In Between"
2013 : "El Pistolero"
2015 : "Water For Thirsty Dogs"


Les chroniques


"Water For Thirsty Dogs"
Note : 18/20

Nous avons toujours eu un bon capital sympathie envers Tracer, groupe de hard / stoner australien qui, avec ses réalisations précédentes, faisait preuves de belles qualités mélodiques et rock'n'rollesques brutes de décoffrage, mais qui ne nous faisait jamais vibrer plus que cela. "Spaces In Between" montrait un jeune groupe qui en voulait et présentait un style très QOTSA. "El Pistolero" tentait de diversifier le style du trio mais bouffait un peu à tous les râteliers.

Mais aujourd'hui en 2015, Tracer revient avec ni plus ni moins qu'une bombe ! Ils ont dû bouffer du kangourou par camions entiers car jamais leur rock n'a sonné de façon aussi puissante, entêtante et intelligente que sur "Water For Thirsty Dogs". Chacun de ces dix morceaux est une véritable pépite de rock burné savamment écrite et arrangée. Les refrains sont énormes et font mouche à chaque fois, l'énergie déployée par le chanteur Michael Brown et la qualité mélodique des refrains décuplent le potentiel explosif des morceaux. En apparence, rien de nouveau ne transparaît de ces compos courtes et classiques mais la mine d'où elles ont été extraites doit certainement regorgé d'or tranchant et de diamants bruts.

Du Airbourne version stoner, du Alice In Chains version rock aternatif moderne, ce troisième album est un cocktail survitaminé de hard rock poussiéreux et incisif. On a du mal à résister à des titres comme "Water For Thirsty Dogs" et "We're Only Animals", immédiats, électriques et explosifs. Une seule écoute suffit pour que ces morceaux imparables s'installent durablement dans notre boite crânienne. Les écoutes successives et répétées ne font que renforcer cette impression que ces titres sont des petits chefs d'œuvre de rock aux arrangements subtils et travaillés. On sent que Tracer a passé du temps sur l'album, peaufinant chaque détail, chaque transition, pour un résultat dynamique, accrocheur etpalpitant. Le groupe semble y avoir mis tout son cœur et ses tripes.

Des titres plus sensibles et mélancoliques, non sans un côté abrupte et sauvage, sont également de la partie et donnent du relief au disque. "Lazy" est un très bon morceau, beau et envoûtant aux guitares cotonneuses. "Homeward Bound" pourrait très bien passer à la radio et faire un malheur. Le titre final "Tremors" est lui aussi excellent avec son riff acoustique aride et ses paroles poignantes. L'un des grands moments du disque, acoustique, habité et à fleur de peau.

Le véritable tour de force de Tracer sur ce disque est de parvenir à un résultat simple et efficace mais renfermant également de nombreuses petites subtilités guitaristiques (arpèges, leads évocatrices, sonorités floutées de grattes) et des lignes de basse rehaussant la qualité des compos. On ne s'ennuie ainsi jamais. "The Machine", à l'intro indus et aux guitares désertiques, est ainsi un très bon morceau qui montre que Tracer est un groupe capable d'exprimer des choses variées.

Il n'y a rien à jeter dans cette galette qui frise la perfection. Tracer a peut-être enfanté son disque majeur. Espérons qu'il saura trouver un public car ce "Water For Thirsty Dogs" le mérite. Ces chiens ont soif et quel meilleur moyen pour épancher leurs besoins en rock qu'en les soutenant ?


Man Of Shadows
Août 2015




"El Pistolero"
Note : 18/20

Première chose à souligner, la magnifique pochette façon latinos tattoos ! Les stoner rockeurs australiens de Tracer nous livrent ici un troisième opus de toute beauté. "El Pistolero" ouvre d’entrée sans fioriture, un riff envoûtant avec une voix teintée à la Zakk Wylde. "Lady Killer" est un titre groovy qui fait bouger la nuque, il est direct, la structure est impeccable et la cohésion batterie / basse est imparable. "Dirty Little Secret" frôle le QOTSA avec son rythme syncopé et ses voix en harmonie, ah ça le fait ! "Dead Garden" est aussi jumpant qu’un RATM musicalement parlant avec ce timbre de voix à la Alice In Chains envoûtant… Ce titre est une merveille. "Ballad Of El Pistolero", petite subtilité acoustique en intro à la frontière de Yodelice, pour enchaîner sur "Santa Cecilia", du pur stoner qui sent la sueur comme on aime, ambiance que l’on retrouvera sur "Manic For Ya" un peu plus loin sur l’album. "Wolf In Cheap Clothes" remet le niveau un cran au-dessus, on se sent dans une B.O de Tarantino chevauchant des bécanes furieuses dans un décor désertique… L’avant-dernier titre, "Until The War Is Won", a aussi ce parfum. "Scream In Silence" ouvre sur un autre registre, plus atmosphérique, avec un phaser / flanger sur la gratte et à nouveau cette voix prenante proche de Seether, et un refrain rageur surpuissant. "Hangman" pourrait être du Led Zeppelin formule "Kashmir" des temps modernes, la subtilité des sonorités et la profondeur de l’intensité m’ont énormément plu. "There's A Man" serait à mon sens la rencontre improbable de Jim Morrison et de David Coverdale tellement le titre est hypnotisant et large sur les refrains. Le bouquet final avec "Now I Ride", qui vient clôturer divinement cet opus, se veut riche en diversité, en intensité et en qualité.


Unam
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.tracer-band.com