Le groupe
Biographie :

Tourniquet est un groupe de metal chrétien américain, originaire de Los Angeles, en Californie. Formé en 1989 par Ted Kirkpatrick, Guy Ritter et Gary Lenaire, le groupe est connu pour incoprorer des éléments sonores de thrash, de néo-classique et de progressif à sa musique. Depuis sa formation, le groupe a sorti neuf albums studio. Il utilise fréquemment des termes médicaux dans ses titres.

Discographie :

1990 : "Stop The Bleeding"
1991 : "Psycho Surgery"
1992 : "Pathogenic Ocular Dissonance"
1994 : "Vanishing Lessons"
1995 : "Carry The Wounded" (EP)
1997 : "Crawl To China"
2000 : "Microscopic View Of A Telescopic Realm"
2003 : "Where Moth And Rust Destroy"
2012 : "Antiseptic Bloodbath"
2014 : "Onward To Freedom"


La chronique


Même si Tourniquet ne fait pas partie des groupes les plus connus ou les plus vendeurs, ils n'en ont pas moins le statut de groupe culte auprès de certains amateurs de thrash, même si la musique du groupe a toujours été assez particulière. Mélangeant allègrement le thrash old school, le heavy et quelques touches prog, Tourniquet ne facilite pas la vie des gens qui aiment coller des étiquettes. Si on ajoute à ça le fait que le groupe est ouvertement chrétien, on comprendra aisément qu'il ait parfois du mal à trouver sa place chez les métalleux.

Et pourtant si ce n'est pas encore fait, ces derniers devraient écouter attentivement la musique de Tourniquet, surtout sur ce neuvième album qui présente un peu le syndrome du Monsieur Plus à tous les niveaux. Le son qui pouvait éventuellement présenter quelques faiblesses sur la plupart des albums est cette fois bien plus gros, plus puissant. Au niveau des guests aussi c'est festival, citons entre autres Marty Friedman, Chris Poland ou encore Doug Pinnick ! Mais l'album n'avait même pas besoin de tout ce beau monde pour briller, dès le premier morceau éponyme on passe des gros riffs thrash à un refrain très mélodique et accrocheur avant de voir le morceau repartir sur de la double et poursuivre avec un riff de bûcheron typique des groupes modernes avec un chant proche du growl derrière, bref en un morceau le groupe montre qu'il n'a aucune limite. "Let The Wild Just Be Wild" cumule lui aussi plusieurs visages différents, chant hurlé et riff bien agressif au début, chant féminin par la suite, solo de guitare de tueur, bref on ne sait même plus où donner de la tête ! Et juste derrière on se prend un "No Soul" groovy à souhait et limite bluesy avec Doug Pinnick au chant, si on faisait un blind test, il y en a une paire qui prendrait tous ces morceaux comme venant de groupes différents (les habitués du groupe me diront que ce n'est pas nouveau chez eux mais quand même). En tout cas, peu importe ce que Tourniquet à décidé de faire sur tel ou tel morceau, il faut avouer que c'est presque toujours une réussite, il n'y a quasiment rien à jeter.

Si on devait vraiment pointer un petit défaut, on pourrait à la limite parler des mélodies au piano qui sont parfois un peu mielleuses avec un son un poil cheap, mais bon pour le peu qu'on les entend ça ne risque pas de gâcher l'écoute de l'album. "If I Had To Do The Killing" est un peu en dessous du reste aussi, loin d'être mauvais mais un peu moins inspiré, à moins que ce ne soit sa place dans le tracklisting qui me fait penser, il faut dire que l'album démarre sur les chapeaux de roue. A noter aussi que "Stereotaxic Atrocities" fait un peu penser au vieux Megadeth, il est étonnant que Marty Friedmand ait accepté d'y apposer un solo étant donné qu'il n'a plus trop envie de retourner sur ces terres. En tout cas on reconnaît tout de suite l'animal qui n'a rien perdu de sa personnalité ni de son talent. Et techniquement parlant, sans jamais être démonstratif, c'est toujours relativement impressionnant, et à ce titre il suffit d'écouter Ted Kirkpatrick au début de "Drowning In Air", morceau qui sonne très moderne d'ailleurs une fois de plus. Précisons aussi que contrairement aux derniers albums qui atteignaient voir dépassaient allègrement l'heure, ce nouvel essai se contente de 48 petites minutes, ce qui permet d'éviter certaines longueurs et rend le tout plus direct. On pourra quand même éventuellement trouver la première moitié de l'album plus percutante ou inspirée que la deuxième, mais globalement ça reste quand même du très bon.

En dehors de deux ou trois petits détails, ce nouvel album de Tourniquet est une réussite, moins frondeur et moins thrash old school mais plus puissant, plus varié et plus accrocheur. Les thrasheurs les plus puristes auront peut -être un peu de mal avec certains morceaux, les plus ouverts apprécieront la variété de la bête et les amateurs de shred et de bons soli de grattes seront aux anges.


Murderworks
Décembre 2014


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.tourniquet.net