Le groupe
Biographie :

Groupe crée en 2010, le quatuor vient des Etats-Unis, et possède des influences diverses, allant de The Dillinger Escape Plan à Meshuggah, proposant un metal progressif à tendance hardcore, parfois aéré par d’habiles passages atmosphériques. Toothgrinder sort son premier album, "Nocturnal Masquerade", en Janvier 2016 chez Spinefarm Records.

Discographie :

2011 : "Turning Of The Tides" (EP)
2012 : "Vibration - Colour - Frequency" (EP)
2014 : "Schizophrenic Jubilee" (EP)
2016 : "Nocturnal Masquerade"


La chronique


Que les amateurs de rock ou de metal progressif se méfient, si Toothgrinder est effectivement rangé sous cette étiquette, il fait partie des groupes qui y rajoutent de grosses louches de metal extrême, vous êtes prévenus. Dans la liste de leurs influences on trouve d'ailleurs Between The Buried And Me qui fait lui-même ce genre de mélange avec brio. Mais Toothgrinder a bien l'intention d'apporter sa pierre à l'édifice et "Nocturnal Masquerade" est leur premier album après de multiples EPs.

"The House (That Fear Build)" débute d'ailleurs l'album d'une façon quasiment death metal avec force, gros riffs de bûcheron sur un rythme plutôt soutenu. Même si une accalmie vient rapidement pointer le bout de son nez, ça reste quand même bien velu pour un groupe étiqueté prog ! On y trouve un peu de death, un peu de metalcore, un côté très américain dans les refrains mélodiques en chant clair qui risquent d'ailleurs d'en faire vomir plus d'un. Par rapport aux EPs qui ont précédé de premier album, le groupe a mis de l'eau dans son vin, sa musique se fait plus facile d'accès, moins tortueuse. On sent parfois que le groupe essaie de marcher sur les plates bandes d'un certain Mastodon par exemple, sur certaines parties mélodiques en tout cas. La puissance et les mélodies accrocheuses se font bien plus de place sur ce premier album, là où les structures tordues et le côté très mathcore dominait largement sur les EPs. Il en résulte un léger manque de substance, car même si la musique de Toothgrinder est encore assez technique, l'intégration de refrains en chant clair typiquement américains et surtout assez nombreux donnent un aspect plus banal à ces morceaux. Alors certes le tout est plutôt bien ficelé, l'album est plutôt efficace dans son genre mais je regrette un peu ce côté complètement foutraque qu'on pouvait retrouver chez eux par le passé. En tout cas, ce qu'on ne pourra pas leur reprocher, c'est un manque de variété, le groupe passe par pas mal de styles et de sonorités différentes en 42 petites minutes. C'est d'ailleurs peut-être aussi pour ça que sa musique se fait moins complexe, le format EP lui convient peut-être plus, parce qu'après tout ils ne sont pas si nombreux les groupes capables de faire un album complexe, difficile d'accès, cohérent et jamais chiant.

Comme je le disais, on retrouve quand même pas mal de choses différentes sur "Nocturnal Masquerade", du gros metal qui tache, des parties très accrocheuses en chant clair à chanter sous la douche, des parties acoustiques, un bon gros reste de structures tortueuses, bref il y a de quoi satisfaire pas mal de monde. Ce qui me gêne le plus encore une fois est l'apparition assez massive de ces riffs très américains, très metalcore dans l'esprit, qui sont certes très efficaces mais qui tranchent assez violemment avec le passé de Toothgrinder. On croirait parfois entendre du Lamb Of God, voire même du Slipknot et j'avoue que ça me chagrine un peu. Finalement le côté progressif est en net recul pour laisser la place à un gros metal limite mainstream, ce qui n'est pas à blâmer en soi mais une fois de plus la rupture avec le passé du groupe est tellement marqué que ça risque de mal passer chez pas mal de monde. On y trouvait déjà ces sonorités mais la dose de folie présente dans la musique du groupe était bien plus importante. Toothgrinder gagne donc en efficacité et en simplicité ce qu'il perd en personnalité. Une fois de plus le tout est très bian fait, mais j'avoue que ça a tendance à se répéter un peu malgré la durée de 42 minutes. Bon, il faut dire que tout ce qui est metalcore ou gros metal américain n'est pas forcément ce que je préfère, donc quand Toothgrinder remise ses influences progressives au placard pour faire du gros riff de redneck ça me parle tout de suite un peu moins.

Un premier album qui risque donc d'en décevoir certains, la faute à une personnalité en recul pour laisser plus de place aux gros riffs accrocheurs et aux refrains en chant clair.


Murderworks
Avril 2016


Conclusion
Note : 13/20

Le site officiel : www.facebook.com/toothgrinder.usa