Ce n’est pas parce qu’un musicien regorge de talent que ses tentatives d’albums solo se révèle réussies. Un nom n’est pas synonyme de qualité à lui seul. C’est pourquoi on a beau apprécier un artiste, lorsque l’heure de la première tentative est arrivée, la crainte se manifeste. Parfois, on se rend compte, non sans accablement, que celle-ci était justifiée ; d’autres fois, on a le plaisir de la voir s’annihiler aussi promptement que possible. "Mercury Down", le premier album solo de Toby Hitchcock (Prides Of Lions) fait partie de cette admirable seconde catégorie. Pour sa réalisation, Monsieur Hitchcock s’est octroyé la présence du talentueux Erik Martensson, à qui on doit non seulement l’intégralité de l’instrumentation, mais également la production. Réussie, il faut le dire, même si on l’aurait sans doute préférée un peu plus étoffée. Le duo n’a pas semblé manquer d’idées une seule minute, comme en témoigne… quoi, l’intégralité du disque ? Effectivement. Rien de moins. Bon, puisqu’il paraît que "rien n’est parfait" et que donc il y a toujours place à quelques mots placés sous le signe funeste de la ronchonnerie, on pourrait critiquer une manque de prise de risques certaine : en effet, les fans de Toby le retrouveront ici dans ce qu’ils ont déjà l’habitude d’entendre de sa part (en moins sirupeux, ceci dit !). Je répondrai à ces pleurnicheries potentielles en citant feu Jean Nohain : "La réussite, c’est un peu de savoir, un peu de savoir-faire, et beaucoup de faire-savoir". Le "faire-savoir" de Toby Hitchcock et son comparse est sans aucun doute celui de se redresser fièrement en clamant haut et fort ce pour quoi ils ont décidé de sortir "Mercury Down" : pour offrir gracieusement (ou presque, d’accord) de l’énergie, de l’énergie, et de l’énergie encore. Et une dose incomparable de la voix absolument superbe du chanteur, toujours puissante, en évitant par bonheur toujours l’erreur grossière de virer dans le trop-plein, ce fameux trop-plein inconvenant qui fait friser l’overdose à l’auditeur. Aucun risque à ce faire ici, que du contraire ! Même la ballade au titre à l’eau de rose "One Day I’ll Stop Loving You" échappe aux très nombreux clichés figés par le hard rock ! Vous l’avez compris, le label ne mentait pas quand il définissait "Mercury Down" avec le terme "immanquable". Vous savez donc maintenant ce qu’il vous reste à faire !
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