Le groupe
Biographie :

Thulcandra est un groupe de black / death mélodique allemand formé en 2003 et actuellement composé de : Steffen Kummerer (guitare, chant / Dehydrated, Obscura, ex-Black Horizons, ex-Festering Saliva), Erebor (batterie / Haradwaith, Secrets of the Moon, ex-Grabak, ex-Lightningz Edge, ex-Nargaroth), M. Delastik (guitare / Haradwaith, The Soulscape Project, ex-Valgaldrar) et Carsten Schorn (basse / Battue, Nailed To Obscurity, ex-Monster). Le groupe a fait une pause de 2005 à 2008 suite au suicide de son guitariste Jürgen Zintz. Thulcandra a sorti son premier album, "Fallen Angel's Dominion", en Juin 2010 chez Napalm Records, suivi de "Under A Frozen Sun" en Septembre 2011, de "Ascension Lost" en Janvier 2015, de "A Dying Wish" en Octobre 2021, et de "Hail The Abyss" en Mai 2023.

Discographie :

2010 : "Fallen Angel's Dominion"
2011 : "Under A Frozen Sun"
2015 : "Ascension Lost"
2016 : "Perishness Around Us" (EP)
2021 : "A Dying Wish"
2023 : "Hail The Abyss"


Les chroniques


"Hail The Abyss"
Note : 19/20

Thulcandra ne craint pas la faucheuse. Créé en 2003 en Allemagne par Steffen Kummerer (guitare / chant, Obscura), puis ressuscité en 2008, le groupe désormais accompagné par Erebor (batterie, Ordeal & Plight, Haradwaith, ex-Secrets Of The Moon), M. Delastik (guitare, Haradwaith, The Soulscape Project) et Carsten Schorn (basse, Battue, Nailed To Obscurity, ex-Monster) annonce pour ses vingt ans la sortie de son cinquième album, "Hail The Abyss".

L’album débute sans prévenir avec "In The Eye Of Heaven" pour nous emporter immédiatement au sein de sa tornade sombre. Les mélodies sombres et tranchantes nous offrent un univers froid et mélancolique qui accueille à merveille les cris fantomatiques au sein de sa charge épique, mais également dans les passages plus lents avant de laisser la rage s’enflammer avec "Hail The Abyss", le titre éponyme. Riffs effrénés et leads lancinants se succèdent pour rythmer la composition avec une énergie intarissable, plaçant habilement quelques passages accrocheurs pour permettre au morceau de ralentir légèrement, mais la fureur gagne à nouveau les musiciens avant de leur permettre de nous offrir un moment de répit avec la courte "At Night". Les mélodies envoûtantes prendront rapidement fin, laissant "Velvet Damnation" nous dévoiler des sonorités martiales complétées par des leads froids et entêtants, qui collent parfaitement aux accélérations sauvages dont le groupe nous abreuve allègrement, mais également aux parties plus modérées qui nous mènent à l’énergique "On The Wings Of Cosmic Fire".

La rythmique saccadée dévoile d’évidentes racines black’n’roll efficaces sans négliger le contraste entre chant rauque et mélodies envoûtantes, puis le mystère s’installe avec l’introduction d’"Acheronian Cult" qui combine murmures et harmoniques douces. La saturation n’est jamais loin, enflammant peu à peu la composition pour lui insuffler ces touches énergiques encadrées par les leads travaillés et l’ambiance majestueuse, puis "As I Walk Through The Gateway" laisse à nouveau les musiciens se déchaîner en nous offrant une introduction massive. Rapidité et sonorités tranchantes fusionnent pour donner une dimension dévastatrice au morceau avant de laisser des racines old school oeuvrer sur "Blood Of Slaves", lui donnant une approche agressive pendant que les harmoniques entretiennent la noirceur des mélodies. Alors que l’on croit le titre terminé avec les quelques notes claires, la vague nous souffle à nouveau jusqu’au final apaisant, suivi par le tout aussi calme "In Darkness We Descend", un interlude assez rythmé qui conserve toutefois les sonorités distantes avant de nous lâcher sur "The Final Closure", une ultime composition qui met très clairement en avant la dimension majestueuse et imposante du son du groupe, alliée à une lenteur lancinante qui contraste avec les précédents titres plus agressifs.

Que ce soit dans la rage dévastatrice ou la quiétude glaciale, Thulcandra n’oublie jamais ses mélodies entêtantes. Avec "Hail The Abyss", le groupe nous montre une fois de plus que son héritage vit toujours plus intensément grâce à des riffs inspirés et diablement efficaces.


Matthieu
Novembre 2021




"A Dying Wish"
Note : 18/20

Thulcandra refait surface avec un quatrième album. Depuis 2003, et malgré une pause entre 2005 et 2008, Steffen Kummerer (chant 0 /guitare, Obscura, ex-Death DTA) mène ce recueil black / death mélodique. Rejoint par Erebor (batterie, Secrets of the Moon), M. Delastik (guitare, Haradwaith, The Soulscape Project) et plus récemment Carsten Schorn (basse, Nailed To Obscurity, Battue), le groupe sort "A Dying Wish". A noter que l’album a été enregistré avec Christian Kratzer, ancien bassiste du groupe décédé dans un accident l’an dernier.

On débute avec la mélancolique "Funeral Pyre", une composition glaciale qui saura s’enflammer progressivement pour lancer les parties vocales. Les mélodies entêtantes volent autour de nous en nous lacérant, puis la rythmique reprend le dessus avant "Scarred Grandeur", une composition incisive et rapide qui dévoile des parties brutes et old school, mais aussi des passages lourds. Les mélodies perçantes nous accompagnent avant de nous laisser reprendre notre souffle sur la courte et douce "Orchard Of Grievance". Mais le son clair ne durera pas, puisque la saturation refait surface avec "In Vain" et sa noirceur évidente. Même lorsqu’un groove brut ou que des choeurs mystiques rejoignent la rythmique, le son est abrasif, alors que c’est la dissonance qui prime sur "Nocturnal Heresy" et sa rythmique lancinante. La violence ne tarde pas à rejoindre le mélange, créant un contraste hypnotique qui perdurera même lorsque le tempo s’apaise ou augmente à nouveau. "The Slivering Silver" propose une introduction sombre mais calme qui ne durera pas, puisqu’une fureur brute s’empare quasi immédiatement des musiciens et de leurs instruments. Le mélange avec des mélodies déjà agressives ne fera que renforcer une rage viscérale qui explosera avant le final, puis qui nous mène à "In Bleak Misery", une deuxième et dernière interlude au son clair.

La guitare nous ouvre les portes de "A Shining Abyss", une composition au chant plus profond, créant un contraste avec les harmoniques planantes. L’angoisse se mêle à la noirceur pour un break au son clair avant d’exploser à nouveau dans cette vague de puissance qui nous envoûtera à nouveau, tout comme "Devouring Darkness" et ses leads glaciaux. Le chant reste pesant, tout comme cette rythmique lourde aux harmoniques tranchantes, puis comme le titre l’indiquait la noirceur devient de plus en plus forte avant d’investir entièrement les riffs du groupe. L’intense partie finale donnera naissance à "A Dying Wish", l’ultime titre de l’album. Une introduction dissonante et hypnotique, puis la rythmique se joint au vortex de froideur avant qu’un chant oppressant ne vienne renforcer cette lourdeur intense. Le titre ne joue pas sur la rapidité, mais sur une puissance brute que l’on retrouve à chaque instant jusqu’à ce que le son ne se noie dans les ténèbres.

Bien que Thulcandra ait moins de vingt ans, on retrouve ses racines musicales dans le passé. La froideur, la noirceur et l’intensité font d’"A Dying Wish" un album aussi brut que mélodieux, aussi dissonant qu’entêtant et aussi puissant qu’intéressant.


Matthieu
Novembre 2021




"Ascension Lost"
Note : 11/20

Alors que seulement un an séparait le très sympathique "Fallen Angel's Dominion" et un "Under A Frozen Sun" en demi-teinte, Thulcandra a décidé de prendre son temps afin de sortir son troisième opus intitulé "Ascension Lost"... Quatre années de maturation devraient permettre au combo allemand mené par Steffen Kummerer, leader du groupe Obscura, d'atteindre des sommets !!! Alors, Thulcandra est-il bel et bien le digne successeur de Dissection ou bien se contente-t-il d'être une pâle copie des légendaires Suédois ??? Réponse dans ces quelques lignes bien évidemment...

De manière assez peu surprenante, le premier titre de ce nouvel album, intitulé "The First Rebellion" commence par une intro ultra mélodique amenant au bout d'une minute au premier véritable riff et autant le dire tout de suite, le dit riff est plutôt bien ficelé et nous plonge directement dans l'ambiance glaciale du black mélodique suédois... Un chant écorché, quelques blasts, tout est là pour que l'auditeur prenne son pieds !!! Malgré tout, ce morceau est avant tout orienté mid-tempo, avec l'arrivée d'un passage assez mielleux autour de la quatrième minute... Certes, ça joue, les guitares s'en donnent à cœur joie, c'est très musical et assez joli à entendre, et la montée en puissance est assez intéressante avant de revenir sur le riff principal... Mais avec une durée de plus de sept minutes, ce premier titre a quelque peu tendance à tourner en rond !!!

"Throne Of Will", lui, montre un Thulcandra cherchant à prendre ses distances avec Dissection. Le black metal du groupe reste mélodique, typé suédois, mais le terme est là utilisé de manière plus générique... Là encore, le morceau est avant tout mid-tempo, et même si le riff principal bénéficie d'un groove sympathique, l'ensemble manque cruellement d'inspiration !!! C'est on ne peut plus plat, à l'image du son d'ailleurs, de bonne facture, mais sans âme ni véritable relief... Encore un ralentissement pour laisser le temps aux guitares de délivrer leurs mélodies comme on déroule de la guimauve !!! Je ne cherche pas à être méchant, loin s'en faut, mais à ce stade, je n'ai qu'une envie, c'est celle de donner un coup de pied au cul de Steffen et sa bande !!! Ce n'est pas très littéraire, certes, mais ça fait du bien...

Le morceau suivant, "Deliverance In Sin And Death" commence heureusement par un riff assez énergique, mais malgré une double pédale bien présente, l'ensemble reste une nouvelle fois bien trop moût à mon goût... Où est la fougue ??? Où est l'envie, la folie, la puissance ??? L'âme de Dissection n'est en tout pas dans ces morceaux... Alors bien sûr, c'est bien de chercher sa propre personnalité et de ne pas toujours copier un groupe aussi illustre qu'influant, mais malgré la qualité des musiciens, l'inspiration n'est pas au rendez-vous et le travail semble beaucoup trop scolaire !!! Quand on connaît un peu la scène suédoise, il apparaît évident que ce "Ascension Lost" est bien terne comparé aux album de Dissection, ou même au "Far Away From The Sun" de Sacramentum ou au "Enter The Moonlight Gate" de Lord Belial... Bref, sur ce coup, Thulcandra manque sincèrement de tripes !!!

Encore une intro mélodique avec "Demigod Imprisoned", mais heureusement, ce morceau nous offre un sursaut d'énergie à l'aide d'un excellent riff accompagné d'un blast parfaitement placé... Mais ce moment de grâce n'a qu'un temps, et la suite oscille entre le bon et le moins bon, le curseur se positionnant finalement sur "moyen" !!! Malgré tout, un des morceaux les plus intéressants jusqu'à présent : c'est pour dire... Toujours est-il que ce premier riff fait partie des coups de génie bien trop rares sur ce nouvel album, le genre de riff où tu sens comme une petite flammèche brûler... Il suffirait d'un petit souffle pour que les partitions de Thulcandra s'enflamment pour de bon !!! Suivra un joli interlude empreint de nostalgie et de mélancolie avant d'arriver sur "Exalted Resistance", manquant encore cruellement de... De couilles, disons le mot comme il vient !!! Et là encore, à part un riff sympathique ici ou là, on s’ennuie ferme... Dommage !!!

On passera "The Second Fall" là aussi sans grand intérêt pour s'attarder sur le trop court "Sorrow Of The One"... Une énième intro mélodique, certes, mais elle nous entraîne ici vers la perfection !!! Un riff principal qui pourrait simplement être tout droit sorti de l'esprit torturé de Jon Nödtveidt, et le reste du morceau, plus posé, rappelle par certains aspects le sous-estimé "Reinkaos"... De là à dire que Thulcandra ne retrouve son souffle épique que lorsqu'il est musicalement parlant proche de Dissection, il n'y a qu'un pas... Que je franchis sans sourciller tellement le plaisir est au rendez-vous !!! Bien que plus faible, le morceau éponyme qui conclut ce nouvel de Thulcandra reste assez intéressant, jouant plus sur la corde émotionnelle avec des riffs et des mélodies purement black metal, belles et glaciales à la fois... Comme un sursaut d'honneur histoire de redorer un blason quelque peu terni !!!

"Ascension Lost" nous présente donc au final un Thulcandra en quête d'identité... Le groupe allemand a la velléité de se départir de ses premières amours, en laissant de côté Dissection, bien qu'en restant ancré dans le black mélodique suédois... Mais n'est pas Suédois qui veut !!! La maîtrise instrumentale ne fait pas tout, et la mélodie non plus !!! Il faut cette énergie, cette fougue, il faut un sens quasi inné du rythme pour donner force et relief à ses morceaux, et puis il y a ce souffle épique venant du Nord... Tout cela, il semble que Thulcandra ne le retrouve que lorsqu'il puise son inspiration directement dans l’œuvre de Nödtveidt !!! Reste à savoir ce qui prime : avoir un nouveau groupe de black mélodique d'une qualité très discutable sur le marché ou bien avoir un excellent clone de Dissection qui sait parfaitement faire survivre la flamme ??? Même si la légende se suffit à elle-même, je préfère le deuxième choix à la médiocrité... Et vous ???


Carcharoth
Février 2015




"Under A Frozen Sun"
Note : 13/20

Il y a un tout petit peu plus d'un an, une pochette similaire me donnait une impression de déjà vu... Étonnamment, il s'agissait déjà des Allemands de Thulcandra, la bande à Steffen Kummerer, formidable maître à penser d'Obscura, s'étant adjoint les services du cultissime Necrolord, responsable des pochettes les plus marquantes de feu Dissection. Même si certains avaient crié au scandale, l'âme de Jon Nödveidt était tellement présente tout au long de ce premier "Fallen Angel's Dominion" qu'on était finalement prêt à pardonner beaucoup... Qu'en est-il alors de ce petit nouveau visuellement très proche et lui aussi produit par V. Santura ? Réponse dans ces lignes gelées...

Ce qui est sûr, c'est qu'on est en terrain connu : Steffen Kummerer est toujours au commande du vaisseau Thulcandra, Necrolord est toujours responsable de l'artwork (d'un bleu glacial comme on pouvait le voir chez Dissection) et V. Santura est toujours derrière les manettes, donnant à "Under A Frozen Sun" le même son que son prédécesseur, lui même calqué sur le celui de Dissection. Alors, me direz-vous, en quoi ce nouvel album pourrait-il devenir meilleur que son prédécesseur ? Je n'ai malheureusement pas de réponse à ce jour... Autant le choc avec "Fallen Angel's Dominion" avait été violent car il semblait parfaitement utopique d'entendre ce genre de sonorités de nos jours, autant aujourd'hui, l'effet de surprise n'est plus là pour jouer son rôle...

Et c'est bien là que se trouve le principal problème de ce nouvel album... On ne peut rien reprocher à l'artwork qui colle parfaitement à la musique des Allemands, on ne peut rien reprocher au son qui nous replonge dans la Suède des années 90, et que dire du niveau technique des musiciens, parfaitement impressionnants. Tous font preuve d'une grande maturité musicale et maîtrisent tellement ce style qu'on pourrait parfois penser entendre des riffs venant tout droit du génie artistique de Jon... Même le chant tant à se rapprocher de celui de Jon !!! Comme des fils rendant un glorieux et émouvant hommage à leur père disparu !!! Mais par rapport à leur premier album, la bande à Steffen a perdu un élément essentiel en route qui fait que la mayonnaise ne prend pas...

Peut-être cet élément est-il tout simplement la fougue parfois propre à un premier album... La dynamique de "Fallen Angel's Dominion" était implacable, nous offrant sur un plateau de purs riffs mélodiques suédois agrémentés de blasts furieux. Mais un an après, nos Allemands semblent s'être calmés et on pourrait y voir un souhait de leur part de poser un peu leur musique. Certains parlent de sagesse, de maturité... Mais malheureusement, là où le groupe avait réussi à s'approprier le style "Dissection" tout en le modernisant, Thulcandra donne aussi l'impression, avec ce nouvel album, de vouloir offrir à ses ancêtres un hommage encore plus (trop ?!) vibrant, mais ce choix a un prix... Le groupe fait ainsi les erreurs qu'on attendait sur le premier album en oubliant de se détacher de ses principales influences !!!

On a donc ici affaire à un album dans l'ensemble assez mid-tempo, parfois limite atmosphérique, qui atteint trop vite sa vitesse de croisière. Point de surprise au long de ces 8 morceaux, faisant ainsi de "Under A Frozen Sun" un album trop linéaire manquant cruellement de relief... Seul vrai moment de grâce, "Life Demise", la reprise des sous-estimés Unanimated, exécuté avec fougue, plaisir et professionnalisme. Ce morceau aurait d'ailleurs été une reprise parfaite pour l'album précédent, "The Somberlain" étant un choix peut-être un peu facile pour un groupe autant inspiré par Dissection. Je ne mets pas en doute les qualités musicales du groupe, et Thulcandra nous a quand même replongé par deux fois dans la froideur de la Suède des années 90, mais peut-être est-il temps pour Steffen et sa bande de trouver sa propre voie... Il pourra ainsi continuer à rendre hommage à ses aïeux, mais d'une autre manière peut-être plus surprenante et intéressante pour l'auditeur !!!


Carcharoth
Novembre 2011




"Fallen Angel's Dominion"
Note : 17/20

Voilà une chronique qui commence avec une étrange impression de déjà vu... Cette pochette dans les tons bleutés, glaciale et au style si reconnaissable... Cette signature : Necrolord... Une ombre noire plane maintenant sur cette galette... Mettons la dans un lecteur histoire de voir ce qu'elle a à nous dévoiler... Une intro guitare / basse / batterie... Hum, ces accords, ce son... Désormais, c'est sûr, Dissection s'est invité dans ma chronique !!!

Car oui, cette pochette signée Necrolord aurait pu être une pochette de Dissection, première période s'entend... Eh oui, ce son est à s'y méprendre celui des premiers opus du groupe !!! Aussi glacial que puissant, ce son si caractéristique d'une époque s'immisce à nouveau dans mes oreilles en deuil... Et elles en sont reconnaissantes !!! Malgré une scène Suédoise très active qui nous propose d'excellent palliatifs à Dissection avec des groupes comme Necrophobic toujours en grande forme, Unanimated qui fait son come-back et Lord Belial, paix à son âme, cela fait depuis "Storm of the Light's Bane" qu'on avait pas entendu cela !!!

La principale différence vient d'un jeu de batterie plus direct et qui apporte par ses blasts une vitesse d'exécution propre à Thulcandra... On reconnaîtra là la touche du batteur de Dark Fortress !!! Mais sinon, le style vraiment unique de Dissection se retrouve dans les moindres riffs du combo Allemand et transpire par tous les pores des musiciens... Les froides mélodies propres au style sont présentes d'un bout à l'autre de l'album, avec leur lot de leads majestueux, d'harmonisations à pleurer et d'arpèges planants permettant à l'âme de l'auditeur de s'évader un instant avant de revenir au vif du sujet, fait de rage ancestrale et de tristesse mélancolique...

Cet album est aussi riche de nombreux changements de tempo, alternant passages rapides, mid-tempos très connotés heavy-metal et plans atmosphériques qui en rendent l'écoute très agréable, l'auditeur ne s'ennuyant à aucun instant, se laissant porter par cette musique aussi riche que captivante, son âme vagabondant avec plaisir dans ces paysages glacés, si beaux et ténébreux qu'ils possèdent votre esprit à jamais !!! De tels riffs vous tourmenterons tels des démons pour toujours, reprenant le dessus quand vous les croyez oubliés, mais tout en vous procurant à chaque retour une jouissance infinie...

Mais alors, qu'est-ce que Thulcandra a à nous apporter de neuf me direz-vous ? Quel est l'intérêt d'une telle formation qui ne fait sa réputation que sur le fait qu'il font en quelque sorte "du Dissection" ? De neuf, les Allemands n'ont rien à nous offrir, et clairement, le groupe n'a pas plus d'intérêt que Dissection, loin s'en faut... Mais en s'appropriant le style, en le remettant un minimum au goût du jour et en modernisant quand même un peu le son original, Thulcandra nous donne sur un plateau ce qu'aucun groupe n'avait osé nous offrir depuis la disparation de Jon Nodtveidt.

Au final, je ne dirais pas que les Allemands font du Dissection ni qu'ils sont inspirés par la fabuleuse musique de Jon. Ils sont véritablement possédés et hantés par son esprit aussi génial que tourmenté faisant de ce premier album une pure merveille qui sonne comme un véritable hommage à Dissection... Thulcandra nous sort là un pur hymne de black / death-metal bien old-school, dans la grande tradition du début des années 90, et même s'ils sont Allemands, leur esprit sur cet album est bel et bien Suédois !!!

Seule petite déception sur la reprise de Dissection "The Somberlain", un peu en demi-teinte car à trop vouloir égaler le maître, on finit par se brûler les ailes et il est dur de rivaliser avec Jon sur son propre terrain... Mais cet album reste un magnifique premier album, faisant montre d'une grande maîtrise et qui saura ravir tous les fans qui n'en pouvaient plus d'attendre qu'un groupe reprenne enfin le flambeau, qui plus est avec brio... C'est chose faite, mais espérons malgré tout que le prochain album nous montre une facette plus personnelle !!!


Carcharoth
Juillet 2010


Conclusion
Le site officiel : www.thetruethulcandra.com