Le groupe
Biographie :

Throne Of Heresy est un groupe de death metal suédois formé en 2009 et actuellement composé de : Mathias Westman (batterie / King Of Asgard, Spiritus Sancti, ex-Souls Of Emptiness), Tomas Göransson (guitare / Spiritus Sancti, Svartsippa), Björn Ahlqvist (basse / ex-Ceremonial Execution, ex-Demons To Prefer), Thomas Clifford (chant / Abscession, Zombie Destrüktion) et Lars Björkens (guitare / ex-Dominus, ex-Lucifer, ex-Carcaroht). Throne Of Heresy sort son premier album, "The Stench Of Deceit", en 2012 en autoproduction, suivi de "Antioch" en Février 2016 chez The Sign Records, et de "Decameron" en Novembre 2017.

Discographie :

2012 : "The Stench Of Deceit"
2013 : "Realms Of Desecration" (EP)
2016 : "Antioch"
2017 : "Decameron"


Les chroniques


"Decameron"
Note : 17,5/20

Alors que les groupes deviennent de plus en plus techniques pour sortir du lot dans le milieu du death metal, Throne Of Heresy se distingue grâce à un son assez unique. A mi-chemin entre le death old school et le death atmosphérique, Throne Of Heresy se forme en 2009 en Suède grâce à Tomas Göransson (guitare) et Mathias Westman (batterie, aussi dans King Of Asgard). Le line-up bougera quelque peu, mais Björn Ahlqvist (basse) les rejoint en 2010 et participera à l'enregistrement du premier album en 2012, alors qu'il faudra attendre 2013 pour voir l'arrivée de Thomas Clifford au chant. Le dernier venu est Lars Björkens (guitare) en 2016, et depuis les albums s'enchaînent. Cette année, c'est "Decameron", le troisième, qu'ils nous présentent, et la recette est toujours la même. Prenez garde.

On débute avec "The Shores Of Issyk-Kul" et son introduction planante qui contraste avec la voix de Thomas tout en restant malsaine, puis enchaîne sur une rythmique plus puissante. Le groupe plante ici le décor de l'album entier. On passe un peu trop vite sur "Pax Mongolica" qui ne prendra pas le temps d'une introduction pour envoyer des riffs imposants et un blast furieux. Les choeurs assurent une ambiance particulière qui plaira (ou non) à bon nombre d'entre nous, mais c'est "Siege Of Caffa" et son thème guerrier à la corne de brume dès l'entrée qui créera la surprise. Encore une fois c'est une rythmique atmosphérique qui s'infiltrera de gré ou de force par tous les moyens possibles que le groupe propose. Vous voulez du son old school ? Alors vous allez être servis avec "The Plague Ships", car ce titre tape en plein dedans. Que ce soit le son de basse, les riffs ou même la voix malsaine, tout y est. Après ce petit voyage dans le temps, "Decameron", le titre éponyme calmera le jeu avec une introduction en son clair. Lorgnant presque sur du metal progressif, j'ai eu l'impression d'entendre une voix similaire à celle de Nemethanga de Primordial, ce qui est grisant sur ce style. Le titre finira sur des invocations rituelles pour aboutir à "Liber Secretorum", un autre titre planant et magique. La voix se renforce réellement, mais les ambiances sont intactes. Une petite transition instrumentale bienvenue avec "Jartecken" fera replonger ceux qui avaient éventuellement décroché à un death metal plus ethnique et intriguant, pour déboucher sur "A Silent Vigil", une composition plus massive. On reprendra également un peu de vitesse avec "Alvastra" et ses riffs sombres, plus aptes à déclencher des headbangs frénétiques au fur et à mesure que le titre avance. Un final réussi, qu'est-ce que c'est pour vous ? Pour Throne Of Heresy, c'est visiblement un mélange de toutes leurs influences. C'est ce qu'incarne "The Pale Burden", un titre qui prend le temps d'arriver avec une introduction planante qui explose finalement grâce à la batterie. Des parties atmosphériques, des riffs massifs et sombres, une voix puissante... Oui, il y a tout. Le titre se coupe en plein milieu puis finit sur du chant clair. Pas besoin d'explications.

Throne Of Heresy est un groupe qui mériterait plus de reconnaissance que la petite notoriété underground dont il bénéficie. La richesse de leurs compositions suffit en elle-même à expliquer pourquoi ce groupe se doit de sillonner les routes européennes, puis mondiales.


Matthieu
Décembre 2017




"Antioch"
Note : 16/20

Né en 2009 dans les profondeurs infernales des terres suédoises, le pays par excellence en ce qui concerne le death metal, Throne Of Heresy vient à nous pour nous présenter son second album studio, "Antioch". Découvrant le groupe avec ce disque, c'est une véritable révélation qui s'impose à nous. Le death / black de Throne Of Heresy, old school dans son approche, mais moderne dans ses détails et sa production, n'a pu être écrit que par des démons. Ces cinq suppôts du mal ont accouché d'un véritable tour de force. "Antioch" est d'une grande intelligence d'écriture et, pour un second album, reflète une grande maturité.

Lourde, sinistre, rageuse, Throne Of Heresy insuffle dans sa musique sulfureuse et satanique une bonne dose de groove rendant le tout irrésistible et foutrement efficace. La recherche d'ambiances est étayée par des leads glauques et inspirées et par une science du rythme intelligente. La preuve en est "Nemesis Rising", véritable hit (sic) en puissance : mélodique, puissant, groovy, au rythme entraînant tel le meilleur d'un Dark Fortress. Combien de chanson de black / death aussi entêtantes et au potentiel fédérateur existe t-il ? Pas des masses... Le mid-tempo règne ici donc en maître et produit un effet dévastateur orgasmique même si de nombreuses accélérations ("Phosphorus") et des blasts beats furieux sont également au programme.

Superbement enregistré et produit par Magnus "Devo" Andersson, le bassiste / guitariste de Marduk, "Antioch" fait vibrer les neuf cercles de l'Enfer avec un son massif et précis tout en faisant résonner les strates les plus occultes et noires du spectre musical. Comprendre par là que les guitares ont une dimension crade et "true", que les mélodies macabres à la Immolation et le chant possédé sont englués dans le mix. Distants mais proches, tapis dans une ombre partielle, on sent leur présence et leur influence maléfique, le danger et la mort effleurent nos épaules mais on ne peut le matérialiser entièrement (l'instrumental "Exordium"). Le son global et un chaos électrique maîtrisé et élaboré.

Lorsqu'on ne s'attend à rien de spécial, la claque est d'autant plus violente. Throne Of Heresy est une découverte géniale et ravira les amateurs de metal noir, sophistiqué et pertinent et les fans d'Immolation, Dismember et Dark Fortress.


Man Of Shadows
Mars 2016


Conclusion
Le site officiel : www.throneofheresy.bandcamp.com