"Datalysium"
Note : 18/20
Le soleil se lève pour The Zenith Passage. Le groupe mené depuis 2012 aux Etats-Unis
par Justin McKinney (guitare / choeurs / programmation de batterie, ex-The Faceless), et
complété aujourd’hui par Brandon Giffin (basse, ex-The Faceless), Derek Rydquist
(chant, Bereft, John Frum, ex-The Faceless) et Christopher Beattie (guitare, Dreamer)
annonce en 2023 la sortie de "Datalysium", son deuxième album, chez Metal Blade Records.
Après quelques secondes d’un silence inquiétant, "The Axiom Of Error" vient nous matraquer
avec un premier riff massif, complexe et précis, suivi des parties vocales brutes. Le son
saccadé laissera tout de même un solo aérien s’échapper en nous menant à "Algorithmic
Salvation" qui reprend sensiblement les mêmes éléments tout en développant l’approche
agressive ainsi que la technicité des différents des musiciens, mise en lumière par un mix
aussi lourd que propre. La composition est assez courte, et elle sera suivie de la tout aussi
efficace "Lexicontagion" qui ne perd pas un seul instant pour mêler ses mosh parts
accrocheuses aux riffs effrénés, mais également pour dévoiler un break planant avant de
revenir à la violence pure. Le groupe nous autorisera un court répit avant que "Synaptic
Depravation" ne vienne nous balayer avec un son millimétré qui sait également jouer avec la
dissonance brumeuse et inquiétante ou les sonorités cosmiques pour contrebalancer sa
rage qui resurgit naturellement, suivie par "Deletion Cult" qui mettra les parties les plus
extrêmes à l’honneur.
Quelques claviers viennent compléter l’agressivité en lui offrant des
touches de science-fiction en compagnie des leads transcendants avant que "Divinertia I" ne
propose un son beaucoup plus sombre et pesant, tout en conservant la vivacité des
morceaux précédents. "Divinertia II" va se montrer tout d’abord plus lente et étouffante, mais
les musiciens ne délaissent pas pour autant le côté agressif et syncopé complété par des
harmoniques de basse ou des leads épiques avant de laisser "Automated Twilight" accentuer
la sensation de malaise sur cette introduction abyssale. Claviers, chant clair et hurlements
coopèrent pour créer un son intense, qui sera finalement écrasé par le mélange brutal
habituel, puis les racines prog reprennent le dessus pour accueillir le duo vocal à nouveau,
avant qu’il ne laisse place à "Datalysium", le titre éponyme, qui viendra clore l’album avec
cette déferlante travaillée et violente qui offrira une place à chaque élément de manière très
naturelle.
The Zenith Passage est connu pour sa qualité musicale, autant dans les sonorités
complexes que dans la violence pure, et le groupe le confirme avec "Datalysium", un
deuxième album réfléchi qui pousse chaque note à l’extrême tout en restant incroyablement
cohérent.
"Solipsist"
Note : 14/20
Après la sortie de l'EP "Cosmic Dissonance", je ne trouve absolument pas étonnant que The Zenith Passage se soit retrouvé chez Unique Leader par la suite, je pensais même qu’ils étaient déjà dans leur roster compte tenu du line-up du groupe et de leur son si spécifique à la scène tech death actuelle.
Si l’EP était du gros tech death dans la même veine que "Planetary Duality" de The Faceless ou "Polarity" de Decrepit Birth, avec "Solipsist", les gars se sont dirigés vers un son qui dépasse ces frontières connues en y ajoutant quelque chose de moins "organique", avec des parties chiptune comme sur le titre "Holographic Principle II : Convergence" et sur "Deus Deceptor". Aussi, l’ajout d’effets sur le chant clair dans "Simulated Reality" nous donne l’impression qu’un robot est en train de chanter pour nous, ce qui, pour ma part, me laisse une impression étrange et confuse mais cela ne retire en rien à la qualité du morceau. Par contre, certains titres comme "The Dissension Conssensus" ou encore "Hypnagogia" m’ont un peu lassé à cause du contenu très prog qui est inséré par-ci par-là, les structures sont "cassées", ce qui retire d’un coup sec toute la puissance et la nervosité générées auparavant.
Globalement, ce "Solipsist" est un bon album de death metal moderne, les influences progressives sont bien sûr plus présentes qu’auparavant – le titre "Dreamsphere" parle pour lui-même - et c’est ce que je regrette un peu avec cet album. Il n’est pas mauvais mais, comparé à l’EP, j’attendais quelque chose dans la même veine que le titre "The Tenebrous Veil" sans se retrouver avec une partie tech death et une autre partie samplée... Enfin bref, cet album va ravir les déçus du dernier Cynic et les amateurs du label Unique Leader, ce qui est déjà un très bon point en soi.
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