Le groupe
Biographie :

The Wretched End est un supergroupe basé en Norvège, composé du guitariste Samoth (Emperor, Zyklon), du bassiste Cosmo (Mindgrinder) et du batteur suédois Nils Fjellström (Dark Funeral, In Battle, Aeon). Le premier album "Ominous" sort le 25 Octobre sur le label de Samoth, Nocturnal Art Productions, et sera distribué dans le monde par Candlelight Records. "Inroads" suit en Avril 2012, toujours chez Nocturnal Art Productions. Le troisième album, "In These Woods, From These Mountains", sort en Avril 2016 chez Indie Recordings.

Discographie :

2010 : "Ominous"
2012 : "Inroads"
2016 : "In These Woods, From These Mountains"


Les chroniques


"In These Woods, From These Mountains"
Note : 15/20

The Wretched End est de retour quatre ans après son dernier album avec "In These Woods, From These Mountains", troisième méfait de la bande qui va apporter quelques menus changements à sa musique. Rassurez-vous, ces derniers sont très légers et ne devraient pas vous dépayser, mais voyons ça de plus près.

L'entame de "Dead Icons" avec ses accents martiaux ne trompent pas sur la marchandise et prouve que nous avons toujours un black metal teinté de death comme sur les deux premiers albums, mais au niveau du feeling, il y a un léger changement. On note un retour à des riffs plus purement black metal avec quelques dissonances supplémentaires et l'absence de ce côté extrêmement froid voire même clinique qui pouvait laisser un feeling presque industriel sur les deux précédents albums. Pour le reste, on retrouve le même groupe, celui qui aime nous écraser sous des passages mid tempo et des riffs lourds et rampants entrecoupés de blasts rageurs. Une fois de plus, c'est simplement le côté black metal plus prononcé au niveau des ambiances et des sonorités qui distingue ce nouvel album des autres, même si "Inroads" annonçait déjà une évolution de ce type. La musique de The Wretched End n'est donc pas devenue moins froide, elle a simplement un côté plus humain en opposition au côté très mécanique et désincarné de "Ominous" et "Inroads". En dehors de ça, ceux qui ont apprécié les débuts du groupe ne devraient pas se sentir lésés avec ce nouveau venu, ce petit changement ne suffira pas à dérouter qui que ce soit puisque The Wretched End a bien gardé sa personnalité et sa patte. Je pense que c'est simplement la façon de traiter le son de l'album et éventuellement les arrangements qui lui donnent ce côté moins mécanique, pour le reste c'est bel et bien le même groupe qui s'exprime ici. Quelques guests viennent s'exprimer aussi, notamment Attila Csihar reconnaissable entre mille en plein milieu de "Old Norwegian Soul" ( histoire de confirmer encore l'orientation black metal plus prononcée ) et le tout aussi reconnaissable Einar Solberg sur "Dewy Fields" qui est une reprise du groupe norvégien Bel Canto.

Un changement dans la continuité comme on dit, le groupe évolue doucement mais sûrement et continue à construire son univers en l'enrichissant sans laisser les auditeurs sur le carreau par une évolution trop rapide ou brutale. Une bonne façon aussi de ne pas faire trois fois le même album car même si le lien de parenté est indéniable, nous n'avons pas l'impression pour autant que le groupe tourne en rond et c'est déjà pas mal. Après tout, on ne peut pas demander à tout le monde d'expérimenter à tout-va et The Wretched End a déjà une personnalité à part qui le démarque de toute façon de tous les autres groupes de metal extrême. On trouve aussi sur ce nouvel album un peu plus de chant clair, mais rien qui puisse faire croire à une volonté d'adoucir la musique puisque les lignes de chant qui habitent ces passages apportent la plupart du temps un côté assez glauque. A noter que sur la version dont je dispose, il y a un morceau supplémentaire placé en quatrième position nommé "Generic Drone", il ne se trouve apparemment que sur certaines versions de l'album mais je ne suis pas en mesure de préciser lesquelles sont concernées. Il ne se démarque pas trop du reste en tout cas ni musicalement ni au niveau du format, il tourne autour des cinq minutes comme quasiment tous les morceaux de l'album et évolue dans la même veine musicalement parlant en dehors de quelques voix claires peut-être un poil plus présentes sur ce morceau que sur les autres (quoique "Burrowing Deep" est assez fourni aussi à ce niveau-là).

Voici donc un troisième album présentant un feeling très légèrement différent de ses deux grands frères, de quoi lui permettre de s'en démarquer suffisamment pour ne pas en être une simple copie. Pas de quoi déboussoler les amateurs du groupe pour autant, c'est un changement dans la continuité et la personnalité de The Wretched End est bien reconnaissable.


Murderworks
Juillet 2016




"Inroads"
Note : 15/20

Même pas deux ans après la sortie du premier album "Ominous", voilà déjà le retour de The Wretched End ! Le premier album justement présentait une mixture death / thrash avec quelques relents d'Emperor de temps en temps. Dans le genre ça ratiboisait pas mal et ça restait relativement accrocheur, on va voir ce que Samoth et sa bande nous ont réservé cette fois.

Ce petit nouveau s'appelle donc "Inroads" et ramone la tronche du pauvre auditeur perdu là par hasard dès le départ, un gros riff bien thrashisant avec un soupçon de black pour ouvrir l'album. Pas de doutes je crois qu'ils ne se sont pas vraiment calmés depuis la dernière fois, et tant mieux parce que sans être le chef d'oeuvre du siècle, le grand frère faisait du bien par là où il passait. Par contre j'ai l'impression que les sonorités black justement s'imposent un peu plus cette fois, l'ambiance globale est plus froide que sur le précédent essai. C'est peut-être ce qu'a voulu illustrer la pochette d'ailleurs, là où celle du premier était majoritairement blanche, celle ci est noire et presque un négatif de l'autre d'ailleurs.

Mais en dehors de ce léger changement climatique dirons-nous, le reste de la formule reste très similaire à celle employée sur "Ominous". On a toujours un mélange de death / thrash agressif mais pas bourrin, le groupe sait lever le pied quand il le faut et nous balance régulièrement des passages bien pesants qui plombent l'ambiance encore un peu plus. En même temps avec le même line-up et en moins de deux ans ça ne risquait pas de changer drastiquement non plus, mais bon comme je le disais à l'instant c'est sympa d'entendre quand même quelques variations.

Le changement dans la continuité tout simplement, et c'est finalement la méthode la plus pertinente. A vouloir apporter des changements trop brusques certains se font lyncher, d'autres sont allumés pour leur immobilisme, donc le mieux est encore d'apporter quelques petites touches supplémentaires au fur et à mesure sans chercher à brusquer les choses. Et c'est réussi, rien d'étonnant à celà puisque les membres du groupes ne sont pas franchement des débutants. Le metal extrême ils connaissent, pas de surprises non plus donc au niveau de la prod' là aussi semblable à celle du premier album et qui colle toujours aussi bien à ce metal bien froid.

Si vous avez aimé le précédent album vous devriez pouvoir trouver votre bonheur ici aussi, dites-vous juste que The Wretched End a opté pour une formule moins frontale et un peu plus insidieuse. Un petit retour des sonorités et de l'esprit black metal en gros, une musique vicelarde et des ambiances de chambre froide. Encore une fois cet album ne révolutionnera rien, mais les morceaux qu'il contient sont clairement efficaces et c'est déjà pas mal.


Murderworks
Juillet 2012




"Ominous"
Note : 16/20

Vous vous demandiez sûrement ce que devenait Samoth depuis le temps qu’on ne voit plus Zyklon ? Hé bien il est de retour avec un nouveau groupe nommé The Wretched End avec Cosmo de Mindgrinder. Les deux bougres se connaissent bien pour avoir déjà bossé ensemble au sein de Scum, il n’est donc pas étonnant de les retrouver ensemble sur le même projet. Il ne manquait qu’un batteur pour compléter le line-up et c’est Nils Fjellstrom (Dark Funeral, In Battle) qui a décroché le pompom. Et tout ce beau monde s’est mis au boulot pour nous offrir leur premier album, "Ominous" chez…bah oui chez Candlelight.

Alors que font ces joyeux drilles quand ils se retrouvent ensemble sur le même projet ? Bah du metal extrême franchement, vous ne vous attendiez quand même pas à du "true zouk brutal musette" ? On pourrait même préciser qu’ils font un mélange de death / thrash avec quand même quelques réminiscences black metal, ce qui est tout à fait logique au vu des CV des gaillards. On sent clairement sur certains riffs ou mélodies l’héritage Emperor / Zyklon mais le propos est ici beaucoup plus épuré et direct. La grandiloquence des empereurs est très loin, ces trois furieux sont là pour faire parler la poudre. Et force est de constater que le pari est réussi (oui je casse le suspense direct, c’est chiant hein !) l’album tape dans les 45 minutes, ça passe tout seul et on headbangue comme un niqué du début à la fin. Dans le genre "on va tout foutre en l’air" ça se pose là quand même, pas franchement une avalanche de brutalité mais un côté frontal assumé et une envie d’aller droit devant sans trop se poser de questions. Et tant pis pour les pauvres âmes qui auront fait l’erreur de se trouver sur leur chemin. Pour preuve écoutez le morceau "Residing In Limbo", le début sent presque le punk hardcore et bordel ça fracasse toutes les cervicales qui dépassent ce genre de truc ! On sent aussi sur tout l’album une ambiance très apocalyptique, et après le cyclone vlà qu’on se prend un cataclysme dans la tronche !

Bon on ne se prend pas non plus une pluie de blasts sur la gueule (il n’y en a que quelques uns), on reste dans le death / thrash donc ça tape mais faut pas abuser non plus. Par contre les passages plus mid tempos sont carrément dévastateurs, et quand la double s’y met ça ratiboise bien comme il faut. On note même quelques mini soli mélodiques très sympa qui viennent un peu varier le propos de temps en temps, et dans ce genre de metal ça fait toujours du bien d’aérer un peu. Non mais c’est bon j’ai pas dis non plus que les mecs se faisaient vieux et qu’ils commençaient à sentir la naphtaline, commencez pas à faire les malins ! D’ailleurs vu la façon dont Cosmo gueule les textes on n’a pas trop envie d’aller lui souffler dans les bronches, c’est bien arraché comme il faut et ça colle parfaitement à la zic pratiquée par ses compères. Je sais que l’orientation death / thrash risque d’en effrayer certains, mais je vous rassure tout de suite on n’est pas dans la scène death/thrash pour minettes avec des mélodies mielleuses partout. Non non ici ça pue la rancœur et la colère à tous les étages, ça ne fait pas de prisonniers et ça tape là où ça fait mal. Normalement c’est bon j’ai épuisé tous les poncifs là.

Et puis comme les mecs ont quand même un minimum roulé leur bosse dans le milieu le son est tout bonnement excellent. Puissant, avec la dose syndicale de crasse sur les guitares et quand même un minimum de clarté pour nous permettre d’entendre distinctement chaque instruments (oui même la basse !). Et cette ancienneté dans le metal se sent aussi dans les compositions elles mêmes, on repère sans souci certaines influcences bien connotées old school sans être trop rétro. C’est la qu’on voit qu’ils sont doués ces cons, old school et moderne à la fois sans que l’un ne fasse tache par rapport à l’autre. Et puis merde c’est quand même sacrément accrocheur ce truc, pas moyen de rester sans bouger pendant l’écoute de l’album. Les morceaux s’enchaînent et le temps passe à une vitesse folle, et malgré le fait que l’ensemble soit très homogène on ne s’ennuie pas vraiment.

Donc voilà retour gagnant pour Samoth and co, pas étonnant me direz vous, bon c’est pas que je commençais à m’inquiéter mais quand même ! Il n’y avait vraiment pas de quoi, parce que cette mixture death / thrash avec un zest Emperoresque fait pas mal de dégâts et devrait faire des blessés pour peu qu’on retrouve ces nerveux sur une scène.


Murderworks
Septembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thewretchedend