"Of Clarity And Galactic Structures"
Note : 18/20
The Spirit est prêt à sortir son troisième album. Créé en 2015 en Allemagne, le duo
composé de MT (guitare / chant, ex-Dethroned, ex-Melechesh en live) et MS (batterie,
ex-Agathodaimon, ex-Crimson Moon) nous propose "Of Clarity And Galactic Structures"
chez AOP Records.
L’album débute avec "Of Clarity And Galactic Structures", un titre qui prend à peine le temps
de placer trois frappes pour laisser une rythmique massive se déchaîner sous des
hurlements puissants. Des mélodies perçantes se joignent à la déferlante de rage sombre,
qui se pare parfois de pointes de technicité entêtantes, puis le titre nous mène finalement à
"The Climax Of Dejection", une composition plus courte mais tout aussi efficace. Les leads se
mêlent à une base solide et dissonante qui rappellera sans aucun doute des racines
suédoises, surmontées par ce chant brut et vindicatif. Des influences prog planantes font
également partie du mélange, tout comme sur la pesante "Repression" et ses leads
lancinants. Le titre est plus froid, plus lent et plus axé sur la puissance des harmoniques
lacérantes et incessantes, que ce soit dans les rythmiques brutes ou les parties plus
lourdes, puis "Celestial Fire" dévoile des éléments plus directs et énergiques.
Le titre ne
manque pas de ralentir pour proposer des parties plus majestueuses ou des accélérations
martiales avant que "Transition" ne vienne nous autoriser à souffler le temps de quelques
harmoniques enchanteresses. La rage renaît rapidement sur "Timbre Of Infinity", une
composition violente et abrasive qui laisse la noirceur infiltrer les riffs rapides, mais
également les breaks plus lents et mystérieux. Le son dissonant et les mélodies aériennes
se marient à la perfection avec la base plus brute, puis "Arcane Wanderer" prend la suite avec
des tonalités occultes mystérieuses, qui sont couplées à un groove sombre. Le titre reste
très efficace, et la progression nous mène à une certaine violence directe et ravageuse, qui
créera un contraste avec "Laniakea" et ses mélodies accrocheuses. Si la première partie du
morceau est plutôt lente, le reste de cette instrumentale lancinante enveloppe notre esprit,
accompagné par des tonalités plus modernes et accrocheuses pour clore l’album.
The Spirit affine son art. Avec "Of Clarity And Galactic Structures", le groupe conserve ses
racines brutes et mélodieuses, tout en développant une complexité abrasive et entêtante qui
va nous envelopper pendant un long moment avant de nous autoriser à respirer.
"Cosmic Terror"
Note : 14/20
The Spirit revient vers nous avec sa nouvelle sortie : "Cosmic Terror". A l’heure où
j’écris cet article, cette galette est 40ème du top des meilleurs albums germaniques ! Ce
qui n’est pas rien pour un album de ce style que de se hisser dans ce genre de top. Trois
années auparavant, le groupe avait réalisé "Sounds From The Vortex" qui sonnait bien
plus tortueux et malsain que le nouvel opus.
Le voyage stellaire débute par un gros vrombissement qui se démarque de beaucoup de
groupes de black metal en vogue, mêlé avec une atmosphère criarde. Un chant plutôt
classique donne le coup d’envoi à ces riffs qui s’élancent comme des chars armés
roulant à l’assaut. Cela donnerait presque envie de danser. Notons aussi quelques
notes originales qui rendent le tout fort agréable et qui ne cassent pas l’immersion de cette
première chanson.
L’ambiance musicale ne se détache pas trop au fur et à mesure du voyage stellaire.
Cependant, on y perçoit des passages de black mélodique moderne mêlés à un riff très
haletant, comme si un corps céleste voulait s’élever sur cette planète.
Un changement d’environnement survient ensuite avec "Repugnant Human Scum" qui
gronde beaucoup mais qui met du temps à décoller, nous mettant ainsi sous tension avec
une sorte de suspens mais qui ne se dénote pas assez selon moi. On peut noter que le
chant arrive à nous immerger dans cet univers, comme si on se tenait devant l’entité qui
déclame ces paroles.
Tout comme "Cosmic Terror", cela se répète beaucoup malgré ces blast beats en fond qui
contrebalancent. Toutefois ces étoiles sonores nous font imaginer que cette musique est
irrémédiable, irrévocable... et nous laissera courir sans fin sur cet escalier entourant la
planète centrale de la pochette.
Puis, après un temps mort, on se remet dans l’atmosphère du premier titre. A la manière
d’un tonnerre qui arriverait en trombe sur nos gueules. Apportant ainsi son lot de riffs
discontinus et montants, sonnant comme des ballades ma foi très agréables.
Je ne vais pas le cacher mais je préfère la première sortie du groupe. En effet, on était sur un
album en somme tout à fait classique mais qui apportait une réelle ambiance malsaine. The Spirit
nous fait vivre une aventure… trop aventurière à mon goût. Mais cette nouvelle galette apporte
aussi un lot de bonnes idées, et je vous laisse le soin à vos oreilles de vérifier cela.
"Sounds From The Vortex"
Note : 13,5/20
Nous voici devant The Spirit, formation allemande qui avait sorti son premier album, "Sounds From The Vortex" en Octobre dernier. Vint ensuite un rapide succès qui fit inscrire le
groupe chez Nuclear Blast. Redécouvrons ensemble cet album dans sa seconde
version avec d’ores et déjà une pochette plus chaotique et malsaine.
Un léger souffle nous envoie vers les mélodies éléctroniques et distordues du titre
éponyme. On ressent à travers les riffs de la guitare une inspiration très présente de
Mgla. La basse rajoute à cela des accords trébuchants. Mais les influences de ce
groupe de black mélodique qu’on ne cite plus sentent beaucoup le déjà-vu. On
retrouve cela dans "Illuminate The Night Sky" et "The Great Mortality". Les grattes y
sont plus énervées, et le chant strident fusionne avec elles. Les riffs sonnent un
tant soit peu des comme des airs de piano. On peut même y retrouver des airs plus
solennels et spirituels, avec un chanteur plus enragé.
Maintenant, rentrons dans les points plus positifs de cet album. C‘est-à-dire les
morceaux qui traduisent le plus d’émotions. "The Clouds Of Damnation" nous immerge dans un environnement sombre et torturé, avec une voix écorchée. Les
guitares nous tombent dessus comme des piques sur le dos, et au fur et à mesure vrombissent
comme un orage. Une petite touche Uadesque y pointe le bout de son nez. Clôturons
maintenant ce vortex de sons avec "Fields Of The Unknown". Le ton musical grimpe de
plus en plus en gravité puis débarque comme une armée en marche. Quelques
trémolos dans les mélodies rappellent la miséricorde du chanteur et ses douleurs. A
noter qu’un peu plus de batterie sur ce dernier morceau n'aurait pas été de refus.
Bref, peut-être que certains apprécieront cette nouvelle sortie mais je trouve que cela
surfe trop sur la vague Mgla / Uada. Cependant, je ne manquerai pas de suivre le groupe
pour y observer d’éventuelles évolutions.
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