Le groupe
Biographie :

The Raven Age est un groupe de heavy metal fondé en 2009 à Londres par George Harris, le fils du bassiste Steve Harris. Le groupe est actuellement composé de George Harris et de Dan Wright aux guitares, Michael Burrough au chant, Matt Cox à la basse et de Jai Patel à la batterie. Le groupe enregistre son premier EP "The Raven Age" en 2014 avant de partir défendre celui-ci en compagnie de Steve Harris British Lion, de Tremonti ou encore d’Iron Maiden. En Août 2016, le groupe annonce son debut album, "Darkness Will Rise" dont la sortie est prévue pour Mars 2017.

Discographie :

2014 : "The Raven Age" (EP)
2017 : "Darkness Will Rise"


La chronique


L’âge des corbeaux viendra, et avec lui les ténèbres s’élèveront ! Ça fait frissonner, non ? Bon après, personnellement en pensant à "corbeaux", la seule image qui me vient est celle d’une de ces sales bestioles se régalant de quelques restes encore pendus au gibet. Certes certains auraient cité Hitchcock, mais bon, c’est du vu et revu, non ? Quoi qu’il en soit, pour en revenir à nos piafs, espérons que les charognards envoyés par les décibels ne finissent pas par dévorer autre chose que nos tympans ou nos cervicales. Ah oui ! J’allais oublier, The Raven Age ça passe ou ça casse à l’écoute. Donc en fait, ce serait à peu près normal que "Darkness Will Rise" fasse débat au niveau de la note en début de chronique (que celle-ci mériterait d’être augmentée ou diminuée d’ailleurs). Les avertissements, les questions de forme et tout le reste passé, il n’y a plus qu’à voir ce que ça donne, du moins en studio !

Pour rentrer dans le vif de la corneille, le moins que l’on puisse avancer est que dès "The Promised Land" (ouais, l’intro "Darkness Will Rise" ne compte pas trop), le menu proposé par ce debut album sent bon les riffs puissamment heavy et les mélodies modernes à souhait. Espérons juste que la galette ne soit pas trop indigeste et laisse de la place pour un dessert en apothéose (personnellement j’aime beaucoup les bons gros fondants au chocolat, mais bon une tartelette aux fraises raffinée c'est très bien aussi). Il fallait un peu sans douter, en ayant assuré notamment la première partie d'Anthrax lors de la communion mondiale les trente ans d’"Among The Living", The Raven Age ne pouvait être qu'un groupe de heavy avec des influences plus lourdes comme le thrash ou le power. Il fallait d’autant plus le deviner en sachant que The Raven Age n’est autre que le groupe de George Harris, fils de Steve Harris. En revanche, là où la devinette (ou la prédiction) s'avérait un poil plus ardue est que The Raven Age apporte également ce côté moderne (notamment par les mélodies vocales utilisées), ce qui rend le tout assez facile d'approche certes, mais non moins efficace. Pour simplifier, The Raven Age pond pas mal de riffs dignes des plus grands ("Promised Land", "Salem’s Fate") tout en s'annonçant comme les "héritiers" du genre ayant la douce mission de revigorer un peu le style à coups de metal "moderne" ("Angel In Disgrace", "Trapped Within The Shadows", "Age Of The Raven"). Cependant loin de rester peut-être trop lisse dans les compositions, comme les scénarios de Phénomène Raven, The Raven Age se plaît à varier les rythmes, mélodies ou encore ambiances, passant aisément des riffs percutant aux refrains mélodiques ou mélodieux ("Eye Among The Blind", "The Death March"). D'ailleurs outre les passages percutants, "Darkness Will Rise" propose également des phases dédiées à des émotions que les vocales expriment à merveille, à l'instar de "The Dying Embers Of Life" ou de "Winds Of Change". Quoi qu’il en soit, tout comme Raven, l’héroïne de comics, le "Best New Band in the Planet" des Rock Awards 2017 et son "Darkness Will Rise" jouent avec les émotions, les âmes et prennent leur premier envol avec ce debut album.

Et quand résonne le moment du dessert, s’avance "Behind The Mask", une piste de huit minutes qui, malgré ses premières minutes de gros fondant au chocolat bien gras, se mue rapidement en tartelette aux fraises soignée (notamment par sa variation d'ambiance et son aboutissement). Du coup, ce dessert se plaît à mettre un point (poing plutôt) d'honneur final à l'écoute de ce premier album. Loin de nous livrer en pâture ou d'exposer uniquement des charognes à des prédateurs plumés gobeurs d'yeux, ce "Darkness Will Rise" est plutôt raffiné et de haute gastronomie, et ce, malgré sa longueur qui aurait pu faire craindre une galette trop copieuse à ingérer. Les cinq britanniques montrent ici que tout cet engouement autour d'eux n'est pas vain et qu'on entendra assurément parler d'eux encore pas mal de temps. En fait, après l'écoute de ce disque, je suis même assez curieux de poursuivre l'expérience en live, d'autant plus lorsqu’un grand sage me fait part de ses doutes sur la qualité live ou encore sur la réelle authenticité des décibels. Quoi qu'il en soit, ne désacralisons pas plus le résultat : treize pistes, une heure et seize minutes d'écoute et au final un album mélodieusement heavy pas piqué des hannetons et franchement pas dégueulasse.

Alors est ce que le darkness s’est rise ? Ben ouais, d’ailleurs accompagnés de la voix de Michael Burrough, ils sont bien mélodieusement clairs les ténèbres, mais pas déplaisants ! Après certes, ce n’est pas non plus l’album qui éclipsera les Four Horsemen ou Osbourne en un claquement de doigts, mais "Darkness Will Rise" fait le taf. L’écoute se révèle être un bon moment, et c’est bien là tout ce qu’on lui demande. The Raven Age, tout comme "Darkness Will Rise", séduisent rapidement, leur univers et leur musique sont aisément accessibles et ce premier album est jalonné de riffs ou passages efficaces voire mémorables. Personnellement, mes tympans ont plaisamment laissé passer l’écoute, ma nuque a reçu avec engouement les titres de "Darkness Will Rise" et mon lecteur CD a avalé plus d’une fois ce premier album. Et chez vous, ça se passe comment ? Le disque est facilement avalé ou au contraire est-il vite recraché ?


Rm.RCZ
Juin 2017


Conclusion
Note : 15,5/20

Le site officiel : www.theravenage.org