Six ans après "Untrue Like A Boss", les joyeux thrashers teutons de The Prophecy²³ remettent le couvert avec un nouvel opus à mi-chemin entre thrash et hardcore metal, "Fresh Metal" (Massacre Records). La nouvelle galette des Allemands porte d’ailleurs bien son nom car tout y est frais, sautillant et revigorant ! Prenez votre skateboard, arborez votre plus beau bandana sur le front et vous n’aurez ensuite plus qu’à vous laisser emporter par le tourbillon sonore que représentent les titres de "Fresh Metal".

A la croisée des chemins entre thrash crossover, hardcore et fusion, le tout sonne typiquement 90’s avec une production très moderne cependant. L’album commence sur les chapeaux de roues (de skateboard) avec le morceau "We Love Fresh Metal", véritable hymne groovy qui plante d’emblée le décor avec ses riffs entraînants évoquant notamment les extraordinaires Dirty Rotten Imbeciles (DRI) ou les non moins costauds M.O.D. L’ensemble de l’album transpire la joie et la bonne humeur comme en témoigne le morceau suivant, lequel sonne d’ailleurs plus hardcore, voire skatecore, que véritablement thrash : "No Deep Talks, Just Drinks". Ce slogan résume certainement à lui-même la philosophie des musiciens du groupe !

Certes, les Allemands n’ont rien inventé mais jusque-là, l’originalité du groupe consiste peut-être dans l’habitude qu’ils ont d’associer un chant rauque quasiment death avec des riffs typiquement hardcore voire fusion évoquant des groupes de NYHC comme Sick Of It All, Slapshot ou Agnostic Front. Les mélodies électrisantes de morceaux comme "I Wish I Could Skate", "Beach, Waves, Beer, Babes" rappelleraient même la bonne époque d’Infectious Grooves, Body Count ou Suicidal Tendencies. On frôle parfois le rap metal, notamment avec le morceau "We Kindly Ask To Shred", voire le thrashcore avec le titre "Mammon".

Le morceau "Mexico Maya Mosh" est un peu à part, contrastant avec le reste de l’album avec ses mélodies psychédéliques un peu planantes. Les titres suivants continuent sur une note bien groovy, comme en témoigne la chanson "P.Y.L.", ou plus sombre ("Prankster"). Enfin, l’album de The Prophecy²³ se termine en beauté sur une ballade mélancolique dont le chant clair et les riffs nettement plus heavy tranchent avec le restant. Bref, l’écoute de "Fresh Metal" se révèle tout à fait plaisante, ce qui fait de The Prophecy²³ plus que jamais un groupe à découvrir !

Le thrash, c'est un constat, connaît un véritable revival. Toutefois, The Prophecy²³ n'est pas le petit nouveau de la bande, la formation allemande originaire de Heilbronn officiant au sein de la scène thrash depuis le milieu des années 2000. Depuis, The Prophecy²³ a fait son petit bonhomme de chemin ! Un EP, deux albums et maintenant le petit troisième, intitulé "Untrue Like A Boss", qui voit le jour chez Massacre Records.

Personnellement, moi qui suis The Prophecy²³ depuis un petit moment, j'ai l'impression d'entendre dans leur musique : D.R.I, Exodus ou encore ce qui peut se faire dans le style hardcore ; The Prophecy²³ utilisant souvent dans sa musique le refrain à plusieurs comme savent si bien le faire Sick Of It All ou Biohazard. Je n'essaie pas de faire des comparaisons, j'essaie juste, si vous ne connaissez pas le groupe, de vous faire deviner à quoi leur musique peut ressembler. Dites-vous donc une chose : The Prophecy²³ c'est du thrash, du hardcore et même parfois du punk, et tout ceci assemblé donne un condensé de musique bien pêchue. "Untrue Like A Boss", ce n'est pas moins de 13 titres pour 38 minutes de gros son, c'est court mais intense. Si vous acheté la version limitée de l'album, vous aurez droit à un titre bonus, "Arriba Abajo", histoire de faire durer le plaisir un peu plus longtemps... Toutefois, rien de bien révolutionnaire dans la musique de The Prophecy²³ mais pour les amateurs de sensations fortes, de grosses guitares, de grosses voix, "Untrue Like A Boss" vous nettoiera bien les gencives. Comme tout groupe de thrash crossover qui se respecte, The Prophecy²³ a beaucoup d'humour, le groupe prend pas mal de recul sur de nombreux sujets à l'image des titres "Party Like It's 84", "Video Games Ain't Not Shame", "The Ballad Of S.O.D" ou peut-être le meilleur morceau de l'album, dont le titre rappellera beaucoup de choses aux personnes qui l'ont connu : "Tape Trading Like A Boss".

"Untrue Like A Boss" se laisse écouter sans que l'on sourcille, il se laisse écouter comme on pourrait boire du petit lait. Un album qui s'adresse aux fans de skate, de thrash old school tourné résolument vers la modernité. En conclusion, un album qui bénéficie d'un visuel très thrash, très humoristique, très sympathique. N'oubliez pas une chose : tape trading like a boss !

"Green Machine Laser Beam"
Note : 12/20

Les Allemands de The Prophecy²³ sont de retour pour un nouvel album, "Green Machine Laser Beam", qui comporte déjà un élément qui n'est pas à son avantage… 16 titres ! En effet, à première vue, n’est-ce pas un peu trop ? Malheureusement la pilule a du mal à passer sachant que le groupe officie dans un thrash / death, l’ensemble est assez difficile à suivre.

"Ice Road Trucker Vs The Sun", "Don’t Step Back" et "We Are The Pit Police" font partie des premiers titres qui plantent le décor. Et ce n’est pas si mauvais que ça ! En effet, malgré tout, les influences se mélangent très bien, et le côté échange de voix death et thrash permet d’élargir les sonorités et surtout, je pense que c’est un choix pour le live, il doit certainement donner plus de présence et de lourdeur lors des concerts. Les breaks sont multiples et permettent souvent de temporiser les compositions. En même temps, j’ai envie de dire heureusement, parce que pas mal de titres atteignent les 4 minutes, ils sont donc plus difficiles à suivre sur une longue durée. Quand un titre de 4 minutes s’enchaîne à un autre titre de 4 minutes qui est sensiblement du même calibre, c’est un peu de la sodomie auditive. "Wake Me Up For Lunch", "Captain Quick And The Pirates", "No Beer, What A Mess" et "Honor To Whom, Honor Is Due" sont les titres auxquels j’ai vraiment accroché et où j’ai trouvé un côté original et une structure différente. Je baignais dans cette lassitude provoquée par certains titres qui paraissent longs jusqu’au moment où un riff de fou est venu me frapper à la figure. En même temps, avec 16 titres, je pars du principe que chaque personne trouvera au moins un titre à son goût, et on peut apprécier le geste et la générosité du groupe pour cet effort !

Bref dans ces 45 minutes de thrash / death, vous trouverez bien un morceau qui vous restera dans la tête, et que vous chanterez probablement pendant plusieurs heures, mais pour ma part, même après quelques écoutes, j’ai du mal à accrocher. Surtout sur ce mixage qui me paraît un peu douteux, avec des parties death qui paraissent sous-mixées comparées au chant thrash, une basse présente mais pas assez ronde à mon goût qui donnera un aspect creux que les guitares rugissantes arriveront à recouvrir. On va tout de même suivre ce groupe et son évolution pour voir ce dont il est capable ! 

Motörbunny Décembre 2012