The Prestige est autant angoissant que prenant. Voici les 11 titres de la descente aux enfers d’un groupe parisien qui possède toutes les qualités pour un futur crade. Tout est construit autour des guitares au grain si particulier, une voix prenante, omniprésente, et des rythmiques singulières voire complétement folles. Omniprésentes, les guitares occupent une part importante dans la composition des morceaux avec ces riffs entêtants et dissonants.

The Prestige, ce n’est pas cette veine hardcore basique c’est plutôt une veine complétement destructurée propre au groupe et c’est ce qui a toujours fait sa force. Ne se prenant par pour quelqu’un d’autre, les Parisiens font dans le sombre et le crade, dans le sans concession et dans la brutalité non feinte. Avec l’obscurité comme refuge, ils déversent des décibels qui percent les tympans et qui prennent possession des âmes. Le morceau "Négligée" est une sorte d’ambiance, un calme au milieu d’une tempête sans nom. De larsens en riffs dissonants, les morceaux s’enchaînent dans cette apocalypse métallique. Grosse mention pour la voix, omniprésente, puissante par moments, possédée à d’autres, mais toujours bien placée et d’une justesse sans égal. La violence dans The Prestige est constante, à la limite du malsain par instants. Les Parisiens développent un son bien personnel, reconaissable, qui a évolué positivement avec le temps, devenant plus étouffant, important et englobant. L'album est doté d’une production un peu roots par moments mais tellement efficace. Le groupe, après un premier effort ultra prometteur, signe avec "Amer" un grand coup et se place assurément comme l’un des groupes les plus prometteurs de 2015 et peut-être même l’un des groupes français à suivre en France et au-delà. Leur son étouffant, enivrant, décadent et puissant fait la part belle aux ambiances. C’est une foule de sentiments qui nous traverse, permettant à notre âme de faire des bonds des tréfonds jusqu'au plafond.

The Prestige, avec son hardcore apocalyptique, nous offre des parties assez violentes, mais, dans certains morceaux (vers le milieu de l'album), fait également la part belle aux ambiances, permettant au corps de se reposer et à l’âme de s’évader lors de moments plus doux, quelquefois un peu électroniques, mais où la voix prend une autre tournure et une autre importance. The Prestige s’affirme, persiste et signe dans une ligne de conduite étouffante et prenante, donnant au groupe cette identité unique et ultra prometteuse. On ne ressort pas indemne de ces ambiances ni de ces différentes phases d’émotions que se dégagent de cet album, comme une série d’uppercuts qui nous laissent sans voix. Bravo. J’étais fan, je suis accro.

"A Series Of Catastrophes And Consequences"
Note : 17/20

The Prestige est en ce moment tout ce qu'il y a de plus violent dans mes oreilles. The Prestige ne déroge pas à la règle avec un metalcore / deathcore couillu des chaumières. Ici ça ne pinaille pas. Cependant, on n'est pas sur du bon "gras" basique. Les riffs, tout en dissonance, n'ont d'égal au niveau du dérangement des oreilles que les amygdales raclées jusqu'au sang du chanteur. Le son se rapproche véritablement de ces groupes americains qui font le bonheur de tous les fous furieux outre-Altlantique. Bien qu'avec des influences à la Every Time I Die, la grosse différence avec The Prestige sur ce 4 titres se situe dans la diversité des titres, on ne s'ennuie pas avec ce niveau technique et cette multitude des riffs proposés. Respect. Les passages semi-chantés ne sont qu'un leurre pour mieux rebalancer la sauce... Rien à dire, ni sur la production, ni sur le niveau technique, c'est du très bon. Les amateurs de metalcore avec une pointe émo apprécieront. Digne représentant de ce style, The Prestige a tout en main pour rivaliser avec les Caliban ou autres ténors, les riffs dissonants en plus... C'est cette petite pointe dérangeante qui fait vraiment leur originalité. A première vue, les titres ont l'air de balancer sec sans forcément avoir de conduite ni de ligne directrice, il est certain qu'ils s'enfournent à la suite avec un méchant retournage de cerveau garanti, mais une construction est bien présente. Petit regret dans "A View From..." avec le passage chanté au milieu... mais c'est si dérisoire. "The Lakeshore" commence comme a fini "A View From...", sur du calme, c'est superbe. Envie d'un retournage de cerveau, de headbanging et de tartes musicales ? Bienvenue chez The Prestige ! Au fait, le groupe a eu la bonne idée de mettre en téléchargement gratos son CD, ça serait dommage de s'en priver.

Sam Octobre 2009