Ce n'est pas tous les jours dans les pages de French Metal, qu'on a une formation qu'on a failli voir au concours européen de la chanson, l'Eurovision... Bon d'accord, ce concours n'est en aucun une référence même si chaque année l'Europe a droit à son lot de surprises... Mais enfin, Vince, pourquoi tu parles de l'Eurovision puisque en plus la France vient de se prendre (encore et encore) une tannée ?? Eh bien tout simplement parce que le groupe que je vous présente aujourd'hui, The Poodles, a participé à la branche suédoise du concours Eurovision, à savoir l'édition 2006 du Melodifestivalen.

The Poodles revient donc en ce début de beaux jours avec son nouvel album, le sixième de sa carrière, avec le soutien de Gain Music Entertainment, "Devil In The Details". "Devil In The Details" s'adresse avant tout aux fans de metal gentil, pas agressif, ultra propre et gorgé de sons electro, The Poodles évoluant dans un hard rock ultra mélodique. Si vous aimez par exemple les formations à la Bon Jovi, Ratt ou encore Def Leppard, jetez-vous sur cet album ou sur la discographie de The Poodles car vous allez très certainement y trouver votre compte. "Devil In The Details", c'est 12 titres, 46 minutes de hard rock mélodique. Je ne voudrai pas être méchant ou misogyne en disant cela mais c'est le genre de disque qui plaît aux filles, les quatre musiciens sont mignons, limite boys band et ne sont absolument pas des manches avec leurs instruments (de musique non mais !). "Devil In The Details" est par exemple le genre d'album taillé dans son intégralité pour passer à la radio FM (le groupe est multi récompensé dans son pays et collectionne les disques de platine), d'ailleurs, à l'heure où j'écris cette chronique, prés de 18521 personnes "aiment" leur page Facebook... Un groupe aimé par ses fans et qui le leur rend bien car pour être honnête, "Devil In The Details" est très bon, contenant 12 hits, et on se surprend à chantonner avec le groupe. Pour ma part, avec une petite une petite préférence pour le titre "Everything". A l'écoute de cet album, on comprend pourquoi The Poodles  truste  littéralement les charts en Suède... Rien d'étonnant ni de surprenant.

A l'image des albums "Tour De Force" sorti en 2013 et "Performocracy" sorti, lui, en 2011 et chroniqués tous les deux dans nos pages, The Poodles continuent sur leur lancée et restent sur leur cadence d'un album tous les deux ans, rendez-vous en 2017 ! En résumé, 10 ans de carrière pour The Poodles fêtés avec un album relativement sympathique, pas révolutionnaire mais sympathique à écouter.

Formé en 2005 à Stockholm en Suède les fameux "caniches" n’ont pas mis beaucoup de temps à se faire connaître, avec notamment un premier album "Metal Will Stand Tall" de très bonne qualité. Depuis, une belle régularité dans les sorties d’albums, des titres imparables tels "I Want It All" ou encore "Sweet Trade" pour ne citer qu’eux, des tournées à n’en plus finir, bref la troupe au frontman  Jakob Samuel  se porte pour le mieux. Aussi, un cinquième album arrive dans les bacs et se nomme "Tour De Force".

Alors, après leur dernier cru "Performocracy" qui était de bonne facture mais qui affichait une réelle stagnation du combo qui semblait de reposer sur ses lauriers, "Tour De Force" remet les pendules à l’heure avec des compositions efficaces et attachantes. La première piste "Misery Loves Company" affiche d’excellentes perspectives et demeure idéale comme ouverture du disque par son dynamisme et son contenu flamboyant. Puis nous avons droit à un florilège de titres mid tempo fort bien inspirés, aux refrains ultra mémorisables qui ne demandent qu’à être fredonnés, les pépites "Happily Ever After", "Shut Up !" ou encore l’excellent "Viva Democracy" devraient s’ancrer aisément dans vos têtes tout en restant un très long moment dans votre playlist favorite ! Puis nos sbires scandinaves jonglent avec différents styles musicaux, pratiquant un hard FM de belle envergure avec un "Going Down" somptueux et un succulent "40 Days And 40 Nights", nous faisant part d’une ballade dantesque et riche en émotion avec ce "Leaving The Past To Pass" qui ne vous laissera en aucun cas indifférent ! Et ce n’est pas le très Bon Jovi "Miracle" et le speed "Now Is The Time" qui feront pencher la balance, The Poodles déroule et maîtrise son sujet de bout en bout ! Rien n’est à contester, tout est appliqué, il serait même très difficile de choisir un titre favori, le quatuor nous faisant part d’une galette très inspirée qui n’aura pas de mal à vous adopter ! Et en guise de bonus, un titre nommé "En For Alla For En", qui n’est autre que l’hymne des hockeyeurs suédois pour le championnat du monde 2013, de très bonne facture, sonnera le glas de ce nouvel opus des Suédois qui vraiment m’a beaucoup plu.

Avec ce nouvel album, The Poodles frappe un grand coup et nous botte le derrière avec des compositions riches en efficacité et en persuasion. Pour moi, leur essai le plus abouti, tout est parfait du début à la fin. Ce "Tour De Force" a vraiment de l’allure et comblera tout amoureux de hard rock mélodique. Un retour en force de la part des caniches en pleine forme en cette année 2013.

"Performocracy"
Note : 13/20

Issu de différentes formations, notamment Talisman et Lion Share, ce groupe possède des atouts pour séduire les amateurs de Winger, Firehouse, Europe and co. D’ailleurs ce n’est pas par hasard que l’on retrouve The Poodles sur le label Frontiers, label qui a récupéré au fil du temps tous les excellents groupes de cette scène : Giant, Winger et j’en passe.

Comme tout bon groupe de hard mélodique, ça accroche de suite. Le premier titre "I Want It All", mid tempo reste dans la pure tradition du hard FM, refrain chanté en chœur, solo mélodique. On peut reprocher au groupe de rester trop dans le cliché avec des structures très basiques et des refrains faciles, efficaces mais pas transcendants. Pour ma part, je trouve que le groupe ne possède pas encore une personnalité suffisamment marqué pour se détacher des maîtres du style. Ceci étant dû également au chant vraiment trop lambda. Contrairement à l’album de Treat "Coup De Grace", chroniqué récemment, et qui possédait un vrai potentiel, The Poodles se contente du minimum. Certes ils le font bien mais ils n’apportent vraiment pas grand chose. Cet album possède néanmoins des bons titres, il suffit d'écouter "Cuts Like A Knife" ou "Father To A Son".

Reste qu’après l’écoute de cet album, on préfèrera écouter un bon vieil album, et ce, malgré les qualités indéniables qu'offre ce disque. C'est souvent le problème des groupes récents de hard FM ou hard mélodique qui se contentent de refaire de la musique des 80's sans chercher à ajouter leur approche et leur patte. The Poodles possède un potentiel mais ne semble pas assez l’exploiter pour arriver à tirer son épingle du jeu parmi la horde de monstrueux groupes hard FM en activité. Un album qui aurait fait l’effet d’une bombe fin 80’s, mais aujourd'hui, cela peut sembler du "déjà-vu" mais en moins bien, c'est bien ça le problème.

Humphrey Mars 2011