"The End"
Note : 16/20
Ne sautez pas de joie trop vite, The old dead tree n'est pas vraiment de retour puisque comme son nom l'indique, "The End" est un EP qui vise à clore la discographie du groupe avec des morceaux qui étaient déjà composés en 1999 avant la sortie de "The Blossom". Vingt ans plus tard, le groupe les enregistre et les sort enfin pour marquer le coup et pour rendre un dernier hommage musical au premier batteur du groupe Frédérique Guillemot auquel "The Nameless Disease" était déjà dédié.
Ce ne sont donc pas de nouveaux morceaux mais bien la finalisation et l'enregistrement d'anciens titres jamais sortis qui vont permettre à The Old Dead Tree" de boucler la boucle et aux fans de ne plus avoir ce goût d'inachevé dans la bouche. Dès le démarrage de "Sorry" qui ouvre cet EP final, on sent que la patte du groupe commençait déjà à se faire sentir mais les racines doom du groupe ressortent bien plus ici que sur le reste de la discographie. L'ambiance est plus sombre, plus pesante et si le chant clair permet toujours d'apporter un peu de douceur et de finesse, on sent clairement que la musique de The Old Dead Tree était plus dure à cette époque. Pas plus agressive ou plus frontale, juste encore plus sombre voire noire avec des ambiances plus oppressantes et pesantes. Encore une fois, c'est le doom qui se fait sentir ici, même si le tempo n'est pas aussi monolithique et que les influences plus mélodiques et accrocheuses que le groupe a utilisé dès "The Nameless Disease" s'entendent déjà très bien sur ces anciens morceaux. Ces vingt-trois minutes permettent non seulement de profiter de cinq très bons morceaux mais aussi d'entendre enfin ce qui précédait les premiers pas de The Old Dead Tree et voir l'évolution qu'a connu le groupe au fil du temps. Tout ce qui a fait la patte du groupe était déjà là mais le tout a été équilibré d'une autre façon au fur et à mesure des trois albums, ceux qui connaissent bien The Old Dead Tree retrouveront donc bien vite leurs marques.
"The End" nous montre un The Old Dead Tree déjà assez varié et aux ambiances prenantes dotées de mélodies poignantes d'une beauté noire. La tristesse suinte de la pluaprt des morceaux et un titre comme "Raise" prend aux tripes que ce soit par les lignes de chant ou les leads qui frappent en plein cœur. L'entame de "The End...Again", comme son nom le laisse deviner, a presque des airs de marche funèbre et plombe clairement une ambiance qui ne respirait déjà pas la joie. Cela faisait en tout cas longtemps que Manuel Munoz voulait sortir ces morceaux et clore dignement la carrière du groupe, c'est maintenant chose faite. Après les quelques concerts que le groupe a fait en 2017 et la sortie de ce nouvel EP, certaines personnes espéraient sûrement que cela relancerait la machine mais ce ne sera pas le cas, The Old Dead Tree ne fait pas partie de ces groupes qui font douze tournées d'adieu en revenant à chaque fois. Ces cinq morceaux seront donc les dernières compositions que l'on en entendra et s'il restait quelques espoirs chez certains, il est temps de se faire une raison et de suivre les bougres dans leurs autres projets.
"The End" porte donc très bien son nom et vient casser les espoirs de ceux qui pensaient que le groupe pourrait revenir un jour. On peut toutefois profiter de ces cinq morceaux qu'il aurait été dommage de ne jamais entendre et qui permettent en plus de clore en beauté la carrière de The Old Dead Tree.
"The Water Fields"
Note : 16/20
The Old Dead Tree... voilà un groupe que l'on ne présente plus ! Depuis quelques années maintenant ces jeunes Parisiens ont su se créer une véritable identité et se faire un nom dans le paysage musical français. Hissés sur les scènes en premières parties des plus grands (Paradise Lost, Opeth, Epica etc.) TODT nous revient avec un nouvel opus "The Water Fields" produit par Andy Classen. Encore un groupe qui sait ce que veut dire manier la douceur et l'extrême avec dextérité mais qui demeure cependant difficile à classer dans telle ou telle catégorie. Et voilà précisément ce qui fait sa force au groupe, une singularité musicale suffisant à expliquer leur succés au sein de nos terres françaises s'étendant même peu à peu à d'autres horizons plus lointains... Quant à l'objet lui-même de tous ces dires, il convient de le présenter comme un digne sucesseur de "The Perpetual Motion" qui délivre toujours ce combat acharné entre des lignes de chant clair et une voie gutturale d'un Manuel Munoz qui choisira au fil des morceaux de privilégier le chant clair. Cependant quelques légers changements se font sentir : les musiciens ont déployé leurs efforts afin de donner à cet album que plus d'émotion par le biais d'une atmosphére plus sombre et des riffs plus heavy. Mais le tout reste résolument très calme et ne s'énerve jamais trop méchamment, voire se rapproche d'un doom metal, certes très mélodique je vous l'accorde, par moments. Ce choix rend les chansons accessibles à un public plus large dont le répertoire habituel se situe davantage dans la lignée de groupes rock. Ceux-ci retrouveront ainsi des influences frappantes comme celle de Muse au son de "Regarding Kate" ou des ryhtmiques de batterie qui semblent bien souvent mettre de côté les blast beats, "The Water Fields". Un dernier détail qui traduit la volonté de soigner au maximum cet opus, la pochette, qui met ainsi en avant l'originalité du groupe grâce à son esthétisme novateur et plutôt réussi.
|