Parce que parfois, y en a un peu marre d’écouter toujours la même chose, alors, on change de registre. Et on change aussi surtout de registre, parce que l’un de vos potes vous demande gentiment de chroniquer son album. Mais bon, parfois, le changement, ça fait pas de mal. Pour la petite histoire, The Mute-ant Experiment est un groupe Strasbourgeois, à l’origine composé uniquement de deux membres : Lucas (guitare / chant) et Denis (basse). Et l’album "Ghostly Ballet" a été composé et enregistré alors que le groupe officiait seulement en duo, cela en Juillet 2009. Et c’est Sam, ingénieur son a créé et programmé la batterie, avec l’aide de Lucas. Le temps passant, les membres ont décidé de compléter leur petite sauterie, afin de pouvoir donner des concerts : Cédric les a alors rejoints à la batterie, et puis Sam, ingénieur son mais aussi guitariste, s’est proposé en tant que deuxième guitariste. C’est alors en janvier que le groupe s’est "réellement" formé, au grand complet.

Puis parfois aussi, y a certaines chansons qu’on écoute quand on déprime. Et ces chansons, elles sont à double tranchant : soit on déprime encore plus, soit elles nous donnent la force de nous relever. Eh bien, "Ghostly Ballet", c’est exactement ça. Et puis j’ai dû remettre cette chronique à plus tard, par manque de temps, et aussi parce que je devais préparer mon voyage. Je suis alors arrivée en Australie, et une fois installée, j’ai décidé de m’atteler à cette chronique. Et bizarrement, ou non, c’est exactement la bande son qui me fallait pour ce nouveau départ. Pas vraiment installée, pas vraiment encore réalisé qu’une nouvelle vie s’annonçait à moi pour une année entière.

Et je me mets mon ipod, l’album s’ouvrant par "To The End", à croire que le titre est vraiment à propos pour ce qui m’arrive. Commençant par un roulement de batterie (qui rappelons le a été concocté en studio), pour ensuite, faire parvenir le riff de guitare. Et puis une voix. Un chœur, profond, venant des entrailles, qui ne vous laisse pas de glace. Vous savez, si vous savez, parfois, vous regardez un film un peu merdique, enfin, le genre de film manichéen, où le héros, suite à une sorte de frustration, a comme un moment d’intense émotion et décide alors de se surpasser pour faire régner la justice. Alors on est d’accord, c’est un pitch débile, certes, mais y a toujours une chanson qui accompagne ce moment. Bah "To The End", ça pourrait très bien être cette chanson. En effet, le refrain vous prend par les tripes et vous pousse vers le haut. "The Eye Of The Tiger". Une chanson qui vous donne bien plus que la pêche, qui vous donne l’envie d’exister. Et puis, comme si c’était pas suffisant, la deuxième chanson, intitulée "Different Stars", reprend cette même sauce. Et encore une fois, c’est le chant qui fait tout, encore ce même refrain qui vous porte vers le haut. Toutes les émotions passent par le chant. Ce qui est vraiment salutaire à mon sens, puisque j’ai plutôt tendance à considérer le chant comme rédhibitoire. Si je ne supporte pas le chant, je tendrai pas plus mon oreille. Et puis votre hargne continue à être attisée sur "Jack Starks". Pourtant, cette chanson commençait tout tranquillement, comme une chanson d’amûr, oserais-je dire. Enfin, comme la chanson de rupture, celle que vous avez envie d’écouter, comme je le disais plus haut et y a plusieurs semaines, quand vous êtes blessé, et que vous savez pas encore si ce dont vous avez envie, c’est d’aller mieux ou de vous morfondre encore plus. Mais ce coup-ci, y a pas que la voix, non, y a aussi le riff de guitare. Qui peut paraître bateau, limite popisant, mais qui fait tout de même son effet. Et puis après tout, c’est tout ce qu’on demande.

Puis parfois, ils s’énervent quand même les petits, notamment sur "Black Burst", qui commence par du chant crié, un tantinet mathcorant, et ce chant crié sera ensuite le refrain. Contrastant tout de même, avec le reste de la chanson, où pas mal d’effets sont mis sur la voix, pour lui faire prendre un côté plutôt psyché. Faisant même croire à une fin précoce de la chanson, le volume diminuant au fur et à mesure, et le refrain crié renaissant alors de ses cendres pour véritablement mettre fin à cette piste. Puis il y a cette chanson "So Far And So Thin". Quand l’un des membres m’avait demandé de faire la chronique, il m’avait dit que les influences étaient plutôt tournées vers Deftones, Tool etc. Et cette chanson, c’est justement la chanson Deftonienne de l’album, à mon humble petit avis. On le retrouve comment ? à la maîtrise du chant Chino morenesque, à la fois susurrant, et puissant. Bref, y a tout de même quelques petites imperfections, tout n’est pas parfait. J’avoue que par exemple, la chanson "Time To Travel", a un tantinet tendance à me courir sur le bourrichon parce que je trouve que la voix y est trop larmoyante. Mais bon, on peut pas tout avoir, fallait bien une chanson qui passe pas.

Ce qu’on peut dire alors, pour résumer cet album, c’est que par les structures différentes utilisées pour les compo, on ressent bien les influences deftonniennes, tooliennes, voire korniennes par moment. Que toutes ces influences sont mixées et ingérées afin de faire de "Ghostly Ballet" un album particulier, qui mérite d’être écouté. Plus d’une fois même. Après, il peut aussi paraître plat, du fait que comme je l’ai précisé, à l’époque de l’album, the mute-ant experiment n’était qu’un duo. Et je me demande alors avec impatience ce à quoi ressemble le Mute-Ant Experiment nouveau.