Le groupe
Biographie :

Musicien multi-instrumentiste, Kimo crée en 2004 The Long Escape, projet mêlant diverses influences musicales allant de Genesis à Sevendust en passant par Porcupine Tree et Craig Armstrong. En 2003, il se produit sur diverses scènes (parmi lesquelles le Zénith de Paris, le Glazart et l’Empreinte) et commence l’écriture de ce qui deviendra son premier maxi "Excess Of Empathy" . Il y relate les relations humaines et en particulier la psychologie des personnes vivant au 21ème siècle s’attachant à décrire et à préciser ce qu’il perçoit autour de lui à travers son instrument fétiche : la guitare. De 2004 à 2008, il monte son propre studio d’enregistrement dans son appartement parisien. Pendant cette période qu’il considère "prolifique" en termes d’inspiration, il enregistre pas moins de 160 titres. Début 2008, il se produit pour la première fois avec The Long Escape sur scène, appuyé de ses talentueux acolytes. L’accueil du public est immédiat et conforte Kimo dans son optique de mener à bien l’enregistrement du premier maxi. Eté 2008, le premier maxi "Excess Of Empathy" est prêt à être diffusé sur les ondes. Fort d’une première exploration en 2011 ("The Triptych") saluée par la critique à laquelle s’est ajoutée une tournée des bases humaines, le vaisseau s’apprête à tirer le signal d’alarme avec un deuxième compte-rendu prévu pour 2015. Le troisième album, "The Long Escape", paraît début 2020.

Discographie :

2008 : "Excess Of Empathy"
2011 : "The Triptych"
2015 : "The Warning Signal"
2020 : "The Long Escape"


Les chroniques


"The Long Escape"
Note : 16/20

The Long Escape sort son troisième album sobrement intitulé... "The Long Escape". Depuis l’EP "Excess Of Empathy" jusqu’à "The Warning Signal", le groupe a connu une progression assez notable. En commençant sa carrière avec un rock alternatif un peu inégal sur "Excess Of Empathy" pour évoluer vers une identité plus affirmée et un travail plus qualitatif sur les derniers albums. Au fur et à mesure des productions, le groupe cadre son style en accentuant progressivement le côté mélodique et en travaillant plus soigneusement les compositions. Ce troisième album est bien malgré lui un album hommage, le bassiste Nico Maignan ayant malheureusement perdu la vie en Novembre dernier. L'album marque aussi la fin d'une aventure humaine puisque, bien avant la disparition de Nico Maignan, Tom Gadonna (batterie) et Marius Beirieu (guitare) avaient décidé de quitter le groupe. Dans ce contexte, "The Long Escape" est un album qui a une saveur doublement particulière.

Les titres oscillent toujours entre le rock alternatif et le metal progressif. Un style plutôt frais, lumineux et légèrement mélancolique parfois, agrémenté de passages nerveux, justement dosés, qui viennent pimenter les morceaux. Côté rock, on retrouve l'ambiance à l'américaine de Disturbed dans le calibrage des morceaux et l'impact direct des riffs. Mais moins formaté, plus travaillé et plus sophistiqué. Côté prog, on pense à Haken, Caligula's Horse, ou encore Pain Of Salvation pour la délicatesse des compositions et l'émotion mise dans l'interprétation et les harmonies. Avec quelques plans jazzy, bluesy, pop ou même indus saupoudrés avec la parcimonie nécessaire pour ne pas s'égarer du rock / metal prog.

The Long Escape est encore monté d'un cran dans la construction de son univers musical. Le prog émotif et technique a été plus largement mis en avant, sans pour autant perdre en puissance. Il y existe un véritable fil rouge et une homogénéité tout le long de l’album. Homogénéité ici n’est pas le synonyme d’ennui. Au contraire. Le soin apporté à l'écriture des morceaux, avec ces divers plans dont je parlais au-dessus, confère une identité et une atmosphère propres à chacun d'entre eux. En comparaison des précédents albums, le résultat est un rock / metal progressif à la fois plus mélodique sur les parties majoritairement calmes, et pour autant tout aussi percutant et groovy grâce aux parties agressives.

Depuis le premier EP en 2009, la voix du chanteur (et accessoirement auteur-compositeur) Kimo n'a cessé d'évoluer et de se perfectionner. Son chant clair est encore plus précis, plus délicat et plus aérien qu’auparavant. Il place une émotion non feinte et sans jamais trop en faire dans chacune de ses interprétations. Ce qui n'est pas sans rappeler le style de Daniel Gildenlöw (Pain Of Salvation). Notamment sur le titre "Lightroom For Dark Faces" où l'on retrouve de très belles harmonies de voix. Sur le dernier titre "Toolboax", il surprend par un passage avec ce petit voile sur les cordes vocales qui donne à la fois une tessiture chaude et des montées graciles dans les aigus. On entendrait presque Seal. Quant à la voix criée, en utilisant tour à tour la voix de gorge et la voix de coffre, Kimo joue sur la variété des ambiances metal. Il est parfaitement juste qu'il soit dans le mélodique, dans le murmure ou dans les gueulantes.

Fort de tous ces ingrédients, "The Long Escape" est l'album qui concrétise l'aboutissement d'un projet musical et humain. De par son humilité (même dans le choix d'un titre éponyme) en épurant ce qui est superflu pour revenir à l'essentiel de la musique progressive et de par sa sensibilité pleinement assumée, The Long Escape a atteint la formule idéale. Celle qui permet de donner naissance à un album harmonieux, subtil et diablement rock à la fois.


Miss Bungle
Mai 2020




"The Warning Signal"
Note : 14/20

Avec leur premier album "Triptych", les Français de The Long Escape (TLE) avaient frappé fort en apportant beaucoup de cachet à leur style déjà très personnel sur leur EP " Excess Of Empathy". Sous l'applaudissement de la critique, TLE semblait déjà se hisser parmi les meilleurs noms de la scène française rock / prog. Maintenant, place au deuxième album, "The Warning Signal" et voyons si ce nouveau venu maintiendra le cap si bien pris par le quatuor.

La courte introduction "The Noise" n'aura pour seule et unique utilité de vous présenter le son cristallin et massif des guitares de TLE. Je vous le dis dès à présent, ces dernières sont l'atout majeur de "The Warning Signal". L'exploit est d'autant plus magistral que cette galette a été entièrement autoproduite ! A ce niveau, pas la peine d'en dire plus sur les autres instruments tout aussi bien enregistrés et mixés. Ainsi, je suis ravi de constater que les Français se sont encore améliorés sur ce point. De ce fait, nous sommes en condition parfaite pour apprécier le génial "Seas Of Wasted Men" qui joue parfaitement son rôle de portier et nous donne envie de poursuivre l'écoute avec enthousiasme.

Côté composition, TLE restent dans ce qu'ils nous avaient habitué : une ambiance ni violente, ni douce. Une atmosphère que je qualifierais d'"agressive passive"car même dans les moments les plus catchy (pont de "Seas Of Wasted Men", le titre "World Going Down"), les Parisiens dégagent une forme de tranquillité. "La force tranquille du metal hexagonal" comme ils se nomment dans leur présentation Facebook. On ne pouvait pas mieux dire. Je pense que c'est en raison de ce climat singulier que TLE s'est vu attribuer le titre de rock / prog ou metal / prog. Qualificatif d'autant plus juste que les guitaristes lead nous gâtent avec des solos décimés de-ci de-là. Ah oui, j'oubliais : les petits samples electro sont toujours là et correspondent toujours aussi bien à leur l'univers moderne et futuriste (voir cover, paroles…).

Malgré un degré d'originalité élevé, "The Warning Signal" lasse à partir de "Digital Misery" et un sentiment de redondance s'installe rapidement. Ainsi, c'est tout le milieu de l'album qui risque de passer à la trappe chez les auditeurs les plus exigeants. Heureusement, l'avant-dernier titre, "Word Going Down", rattrape ce défaut et hisse à nouveau la fin de l'album à l'échelon de qualité initial.

The Long Escape garde le cap en proposant un "The Warning Signal" encore mieux produit que le précédent "Triptych". Malheureusement, les compositions ne semblent pas vraiment se renouveler et une écoute entière peut lasser. Quoi qu'il en soit, les Parisiens se maintiennent à leur niveau de technicité et d'originalité auquel ils nous ont familiarisés. Je pense qu'à l'avenir plus de fougue, de fun et de prise de risque créera à nouveau la surprise et l'étonnement. Je n’ai pas de doute là-dessus, leur parcours force le respect.


Vinny
Juillet 2015




"The Triptych"
Note : 17/20

J'écrivais lors de la chronique du précédant EP "Excess Of Empathy" que The Long Escapte était un diamant brut qui venait de se révéler. Il semble que les Parisiens aient pris le temps pour aboutir à un "The Triptych" ô combien emballant, gommant au passage pas mal des défauts de jeunesse que laissait transpirer leur précedant opus.

Ce nouvel et premier véritable abum se divise donc en 3 blocs, le premier étant nommé "Peak // Excess Of Empathy" car reprenant 3 titres de la précédente démo suscités ("New Beginning", "Upon The Head" et "I Am Your Savior") avec cette fois un son plus en adéquation et de nouveaux arrangements qui donnent une dimension nouvelle aux chansons. On retrouve toujours cette patte breveutée de hargne sous fond de mélancolie mélomane structurée avec une justesse insolente. Les 2 parties suivantes seront plus à même de nous informer quant à l'évolution des Parisiens sur de nouveaux titres.

"Peak // Homo Stellaris" enchaîne 4 titres à l'effet redoutable, "Collapse" s'engouffrant dans le sillage du rock metal Us, pactisant l'émerveillement edulcoré des couplets à la puissance de la grosse distorsion des refrains, l'apport de violoncelle finissant le travail en posant une atmosphère plus feutrée sur sa fin. "Return To Chaos" se propose en un titre à la dynamique exaltante, certes déjà entendu dans son approche mais mené de main de maître par la bande à Kimo, "Big Plan", titre au texte spirituel où le compositeur s'adresse directement à Dieu, prenant le même chemin. S'enchevêtrant ainsi dans des lignes vocales entêtantes, surplombées de rythmiques millimétrées quand la puissance de feu est en action. On notera que la conception des arrangements est finement mise en avant comme sur la ballade "Encelade", permettant alors à la musique de The Long Escape de prendre un dimension savoureuse (parties saupoudrées d'electro ambiancées, de guitares acoustiques sous mixées, de choeurs traités avec raffinement), clôturant de manière affable ce deuxième bloc.

La dernière partie de ce "The Triptych" ; "Peak // Homo Weirdiculus" ; se fait plus mesurée, quelques longueurs apparaissant ici et là, notamment sur "The Toad To Awe" et "Depression". Les Parisiens ne se laissant toutefois jamais gagner par la suffisance, "Crisis" arrivant à retenir l'attention et surnageant dans ce quatuor final. En choisissant de finir avec 2 titres plus posés et à la teneur moindre dans l'intensité, un petit goût d'inachevé se fait sentir, nous amenant petit à petit à la léthargie.

Ce premier vrai album souffre de très peu de fautes de goût, hormis de sa fin un peu longue, on y retrouve une production très appropriée, faisant face à un travail conséquent et de qualité tant en matière de composition, d'interprétation ainsi que d'arrangements. The Long Escape est à la porte des grands du genre, il ne reste plus qu'à la pousser une bonne fois pour toute pour être au "Peak".


Lole
Octobre 2011




"Excess Of Empathy"
Note : 16/20

A la source, The Long Escape est le projet d'un seul homme, producteur et compositeur surdoué. Entouré pour le live d'un vrai groupe, Kimo, multi instrumentiste, aura pris le taureau par les cornes dès 2004 en enregistrant seul prêt de 160 titres et en jouant toutes les parties (chant, guitare, samples, batterie, basse) dans son propre studio.

Le Parisien nous démontre alors un véritable talent pour ce premier essai, le soucis du détail dans sa chaleureuse production étant ici de premier ordre, une volonté charmeuse de qualité présente tout au long des 7 titres priviligiés. Exposant la volition de couper avec les traditionnels plans couplet / refrain, The Long Escape travaille plutôt sur l'ambiance et la mélodie voluptueuse, en garde fou de la chanson alternative. On retrouve donc des structures constitantes, qui passent de par la qualité d'écriture comme une lettre à la poste, combinant tout un tas d'influences pas encore tout à fait digérées (Sevendust, Filter, A Perfect Circle, Porcupine Tree), "Excess Of Empathy" étonne de par la qualité particulière donné à ses refrains et ses différentes transitions. The Long Escape joue alors habilement avec nos nerfs en ayant la propension comme sur "Iron Savoir" et "Killer Inside" de mêler à la lutte rythmique guerrière presque industrielle et mélodie sucrée, le mirage pêchu du rock metal US se fondant aux bercements d'une pop suave. La subtilité se fait plus douce sur les superbes ballades "Forget About Me" et "Heroes By Day Felons By Night", reines d'émotions acoustiques délicatement mises en lumière par des arrangements subtiles.

En étant critique, difficile de trouver des éléments négatifs sur ce disque, si ce n'est quelques maladroites longueurs, une ou deux parties chants un peu limite niveau justesse ("Useless") et la nécessicité d'un mastering un peu plus puissant. Un diamant brute vient de se révéler et le temps confirmera certainement l'incroyable talent de Kimo et ses acolytes.


Lole
Décembre 2008


Conclusion
Le site officiel : www.thelongescape.com