Le groupe
Biographie :

The Interbeing est un groupe danois de cyber metal formé en 2001. Le groupe officie dans un cyber metal aux accents mélancoliques malgré des sons de guitares très saturées. Leurs influences les plus importantes viennent de Meshuggah, Soilwork, Fear Factory et Sybreed. En 2008, le groupe sort une première démo de quatre titres, "Perceptual Confusion", qui remporte un Danish Metal Awards, un Underground Music Awards et le Royal Metal Grand Prix. En 2011 sort le premier album, "Edge Of The Obscure" chez Mighty Music, qui a fait une percée dans le milieu. Près de six ans après ce premier album, The Interbeing revient avec son second album, "Among The Amorphous", chez Long Branch Records. "Icon Of The Hopeless" sort en Novembre 2022 chez Prime Collective. The Interbeing se compose actuellement de Dara Toibin au chant, Kristoffer Egefelt à la batterie, Jacob Aarosiin Hansen à la basse ainsi que de Boas Segel et Torben Pedersen Hinchliffe aux guitares.

Discographie :

2008 : "Perceptual Confusion" (Démo)
2011 : "Edge Of The Obscure"
2017 : "Among The Amorphous"
2022 : "Icon Of The Hopeless"


Les chroniques


"Icon Of The Hopeless"
Note : 15/20

Le groupe danois The Interbeing nous amène la fin de sa trilogie conceptuelle avec "Icon Of The Hopeless" qui fait donc suite à "Edge Of The Obscure" sorti en 2011 et "Among The Amorphous" sorti en 2017. Se présentant comme un groupe metalcore industriel, The Interbeing nous promet cette fois quelque chose de plus agressif et de plus brutal.

Le format est compact en tout cas puisque ces dix morceaux nous amènent à trente-cinq minutes de musique, ce qui confirme au moins que l'approche est directe et centrée sur l'efficacité. Les deux précédents albums faisaient entendre un metal effectivement moderne, agressif, puissant et mélodique qui pouvait rappeler à la fois Mnemic pour le mélange agressivité et mélodie, Meshuggah pour les passages les plus syncopés et une petite louche de Sybreed pour les passages en chant clair les plus mélodiques. Après la petite intro de rigueur avec "Revive", c'est donc "Perplexion" qui démarre les hostilités avec un visage plus djent et assez agressif. L'ambiance est toujours très mécanique avec des mélodies froides et sombres et les riffs sont saccadés et puissants sur ce premier véritable morceau. Les passages en voix claires sont toujours aussi accrocheurs mais on sent que l'ambiance générale est plus noire et plus froide, le refrain de "Black Hole" est d'ailleurs très efficace dans le genre et rappelle là encore Sybreed. C'est puissant, efficace, direct et accrocheur donc les trente-cinq minutes passent vite et on se dit que sur scène ça doit faire son petit effet. Si vous êtes allergiques aux sonorités modernes, vous allez évidemment avoir du mal et la musique de The Interbeing risque de vous en toucher une sans faire bouger l'autre comme l'a dit récemment un grand philosophe. Les autres devraient apprécier l'efficacité frontale de "Icon Of The Hopeless" qui se fait effectivement plus dur et plus nerveux que ses deux prédécesseurs en plus d'être plus compact.

On retrouve le groupe que l'on connaissait déjà sur les deux premiers albums mais en version Monsieur Plus : plus agressif, plus accrocheur, plus compact, plus frontal. Pour faire simple, plus efficace ! La conclusion de la trilogie conceptuelle appelait cette orientation plus directe et on termine donc cette phase avec panache. Si vous aimiez les deux premiers albums vous ne serez pas dépaysés et retrouverez ce qui vous avait déjà parlé puisque The Interbeing ne bouscule pas beaucoup sa formule avec "Icon Of The Hopeless". On ne lui demandait pas de changer de toute façon, ce n'est certes pas d'une originalité à tomber par terre mais dans le genre metal moderne puissant et mélodique, ça fait plutôt bien le boulot en général. Ce troisième album ne fait pas exception et ne perd pas de temps en palabres inutiles, on enchaîne des morceaux de quatre minutes qui vont droit au but et on se prend une bonne dose de refrains accrocheurs et de riffs briseurs de nuques. Ce n'est certes pas ce qui se fait de plus original mais bon, quand c'est suffisamment percutant, ça passe bien et c'est le cas ici. Les ambiances froides et mécaniques sont bien foutues, les quelques arrangements contribuent d'ailleurs à les renforcer et les riffs sont suffisamment puissants pour faire des dégâts. En plus de tout ça, ça groove pas mal et les lignes de chant et mélodies sont souvent inspirées et vous entrent dans le crâne sans grande difficulté.

The Interbeing nous amène donc avec "Icon Of The Hopeless" un album plus court, plus compact et direct tout en restant dans la même veine que les précédents albums. Pas de gros dépaysements mais une évolution qui suit le concept qui se termine sur ce troisième volet et qui nécessitait une approche plus frontale.


Murderworks
Janvier 2023




"Among The Amorphous"
Note : 17/20

"C’est assez (cétacé...)" dit la baleine, "The Interbeing" lui répondit l’insecte géant et mécanique de l’artwork de "Among The Amorphous". C’est donc suite à ce départ en trombe fort en bestioles en tout genre que se présente ce deuxième jet des Danois de The Interbeing. Donnant toujours dans une espèce de metal moderno-industriel 2.0, Dara Toibin et sa bande sont donc de retour, six ans après "Edge Of The Obscure", afin de remettre un couvert de plus sur leur jeune discographie. Quoi qu’il en soit, le son est toujours impeccable, l’univers travaillé et le plaisir d’écoute toujours là. Même si un peu plus technique que ses prédécesseurs, "Among The Amorphous" est tout aussi efficace voire même plus efficace. Alors disons simplement que les Danois n’ont pas eu tort en pondant ce nouvel opus. Ce qui tombe relativement bien, puisque le tortue (il fallait bien un lien avec la baleine et la bestiole du début...).

Aparté animalière et "humoriste" lourde ou absurde à part, "Among The Amorphous" présente dix nouveaux morceaux pour précisément quarante-cinq minutes et onze secondes d’écoute. Au programme, toujours une bonne dose de metal dit "moderne" dans un univers où les touches industrielles ne manquent pas (à savoir, l’usage de samples, de claviers et de tout le reste). Musicalement, The Interbeing baigne dans un cyber metal industriel, ce qui se traduit par un "Among The Amorphous" oscillant dans une espèce de mélange djent, groove voire metalcore surplombé par un scream duquel émerge parfois quelques vocales claires lui donnant toute sa profondeur ("Spiral Into Existence", "Enigmatic Circuits"). Et comme esquissé toute à l’heure, les touches ambiantes, industrielles voire samplesques ne manquent pas et peaufinent l’univers propre qui se dégage de ce "Among The Amorphous". Thématiquement cette fois, The Interbeing aborde toujours des questionnements relatifs à l’Homme, la Nature Humaine, son avenir face à la machine, son extinction ou sa survie face à celle-ci ("Borderline Human", "Sins Of The Mechanical"). Même si la réflexion est depuis longtemps approchée par d’autres groupes (notamment Fear Factory, Sybreed et compagnie puis re Fear Factory), The Interbeing se l’approprie au mieux pour esquisser sa propre planète qui n’a absolument rien à voir avec les groupes précités. Au contraire, l’ensemble de ce "Among The Amorphous" sonne de façon très homogène, le tout s’appréhendant comme un acte unique et complet qui au final ne formerait qu’un, de l’humain à la machine, ou de la machine à l’humain (tout est question de sens...). Parfois, ce côté uni ressort peut-être trop dans la composition, mais "Among The Amorphous" semble se plaire dans ses sonorités quitte à donner de rares sensations de déjà écouté plus tôt sur le disque ("Pinnacle Of The Strain").

Pour le reste, à l’instar de ce "Among The Amorphous", The Interbeing recrache un son puissant et direct qui, même si la forte dose de post-production est suspectée, fait preuve d’une maîtrise et d’une efficacité complète et, de surcroit, sera ravir de nombreuses paires d’oreilles ("Deceptive Signal", "Purge The Deviant"). Il faut dire, qu’avec une moyenne de titres tapant au-delà des quatre minutes trente, "Among The Amorphous" se devait impitoyablement de maîtriser son univers et de ne laisser paraître aucun défaut. D’ailleurs ici, l’univers est poussé jusque dans ses retranchements puisque celui-ci se voit complété, peaufiné par des interludes instrumentaux complétant son accomplissement ("Cellular Synergy") ou marquant tout simplement l’éternel recommencement du cheminement de l’homme à la machine et inévitablement de ce "Among The Amorphous" ("Among The Amorphous"). Mais ne nous en plaignons pas, le résultat est là et The Interbeing confirme avec ce second album (seulement) qu’il joue dans la cour des grands. "Among The Amorphous", quant à lui, confirme le chemin tracé par "Edge Of The Obscure" et s’inscrit comme la suite légitime de celui-ci (d’ailleurs, au passage, il n’est autre que la continuation de ce premier album).

Bref, même si "Among The Amorphous" n’est pas le disque qui révolutionnera totalement le genre ou qui se permettra d’éclipser totalement la "concurrence", "Among The Amorphous" offre de quoi se faire détricoter gaiement par des insectes mécaniques géants sur fond d’industrial modern metal, son écoute était bien ficelée et ne comportant que peu de défauts. Alors, autant ne pas tourner du pot et annoncer que ce "Among The Amorphous" est à écouter au moins une fois. Rien que cela ! Mais après rien n’empêche les futures écoutes, The Interbeing a un bon coup de tournevis hein...


Rm.RCZ
Septembre 2017




"Edge Of The Obscure"
Note : 13,5/20

The Interbeing, c’est des Danois et comme tout Danois qui se respecte : ils font du metal. Celui-ci est tranchant, froid, direct et fait foutrement penser à un bon vieux Mnemic à ses débuts ! On se trouve avec un bon thrash metal réhaussé de sons electro. Un peu indus à la Chimaira, on y trouve aussi des sons du premier Mnemic ou encore des faux airs de Soilwork. L’ensemble s’écoute avec plaisir, le son danois et les prod' sont toujours d’excellente qualité, et on n'est jamais déçu.

Au niveau des compositions, c'est du metal pur et dur, pas de concession, c’est du tout droit. La partie rythmique fait un travail assez impressionant de puissance et de profondeur pour donner du relief à des riffs de guitares qui sont quelquefois trop prévisibles. Tiens, d’ailleurs parlons-en… Malgré une évidente qualité au niveau des compositions ("Face Deletion" en exemple ), des sons électroniques qui apportent un vrai plus dans les musiques, le tout est très prévisible autant dans l’agencement des morceaux que dans les patterns ou dans certains riffs utilisés ou encore dans le timbre de voix. Le groupe possède une évidente qualité dans la composition et dans les agencements mais au niveau originalité... c'est moins simple avec quelques "recopiages" grossiers et un ensemble un poil trop prévisible. Des morceaux qui s’essouflent sur la longueur, mais sinon c’est efficace, rien à dire, les morceaux ne sont pas trop mal construits et le son est très bon.

Un CD qui rejoindra l’énorme pile qui existe déjà des groupes "pas mal mais ne dégagent rien". Ces groupes qui se sont noyés dans la masse musicale existante malgré d’évidentes qualités et qui n’ont pas su faire la différence. Dommage, il y avait le potentiel.


Sam
Décembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.theinterbeing.com