Le groupe
Biographie :

The Dukes est un all-star band formé début 2010, éparpillé entre San Diego, New York et Paris. Au commencement étaient François "Shanka" Maigret (chant, guitare) et Greg Jacks (batterie) qui se sont rencontrés au sein de No One Is Innocent. Greg est ensuite parti officier dans Superbus. Alors que les deux comparses forment le souhait de rejouer ensemble, ils sont rejoints par Stephen Galtera (basse, chant) et Gaspard Murphy (guitare, chant), fils d'Elliott Murphy et ancien élève de Shanka, qui joue également dans Duplex. Après l'EP "Resilient Lovers" en 2010, ils enregistrent et mixent ce premier album entre les Etats-Unis, la Suède, la France et la Belgique, en mode "on se dédouble et on gère". On retrouve Magnus Lindberg (Cult Of Luna) à la prod' et Charles de Schutter au mixage. En Octobre 2011, ils partent en tournée Européenne avec The Subways. De retour de cette tournée, ils signent ce bien-nommé "Victory".

Discographie :

2010 : "Resilient Lovers" (EP)
2011 : "Victory"


La chronique


Il est des chroniques qui pourraient durer dix lignes tant le groupe est complètement passé à côté. Et il est des chroniques qui pourraient durer dix lignes tant le groupe a tapé dans le mille. The Dukes sont de ceux-là. Toujours sur le fil, voici une production cristallisant le rock'n'roll dans son expression la plus pure.

Le visuel ? Assuré par Laurent Seroussi, il annonce la couleur : une fillette dédoublée armée d'un lance-pierre et d'une tronçonneuse. Les paroles ? Les puristes dans mon genre qui y prêtent une oreille attentive ne seront pas déçus tant les textes s'avèrent intensément rock'n'roll sans jamais tomber dans le cliché. Le sens du refrain fédérateur ? Imparable (les tracks d'ouverture "Low Men", "The Dukes" et "Resilient Lovers" s'enfoncent dans le crâne à une vitesse folle). Aux grattes ? C'est un festival, mais tout en retenue et en modestie, entre "Shanka" qu'on ne présente plus et Gaspard qui s'impose comme le digne successeur de son illustre père. Aux fûts ? Greg envoie tout le steak qu'il se doit de quelque peu retenir dans Superbus, avec une frappe lourde et dansante et quelques roulements qui m'ont foutu le frisson ("The Dukes", "When Angels Fear To Thread").

Du primesautier single "Sugar Cut" à la machine de guerre "The Stooge" en passant par l'obsédante ballade "Nothing In This World", The Dukes n'ont pas usurpé leur nom tant ils maîtrisent tous les registres possibles. Les seules réserves que je pourrais émettre, mais vraiment histoire d'assurer mon impartialité, sont qu'étant une fan de l'instrument basse, je n'ai pas assez eu l'occasion d'apprécier la performance de Stephen (mais y a-t-il encore de la place sous ce mur de guitares ?) et que je ne suis pas à tous moments certaine des capacités vocales de Shanka en lead singer. Mais ces concessions capillotétratomiques s'estompent alors que les plus ou moins chevelus braillent en chœur "I don't wanna go to sleep !" sur la dernière track "Morphine" qui me fait dire "Moi non plus !"

Simplement, cet album séduira les amateurs de musique intelligemment construite, avec du cœur, des tripes et de la technique. Rageur et élégant, comme un tableau de maître qu'on aurait écorché au cutter sans en altérer la valeur. Indispensable.


Yael
Novembre 2011


Conclusion
Note : 18,5/20

Le site officiel : www.thedukesmusic.com