Le groupe
Biographie :

The Dali Thundering Concept est un groupe parisien fondé en 2010 qui évolue dans un metalcore / djent inspiré. En 2012, le premier EP illustre l'évolution de l'art, chaque morceau représentant un courant artistique majeur (art primitif, art abstrait, réalisme, surréalisme, etc…). S'ensuivent plusieurs dates avec des groupes comme Becoming The Archetype ou Smash It Combo, avant la sortie de leur premier album, "Eyes Wide Opium". Le groupe commence dès lors à s'exporter. En Avril 2018, le deuxième album, "Savages", sort chez Apathia Records. le troisième album, "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era", sort en autoproduction en Janvier 2022.

Discographie :

2012 : "When X Met Y... " (EP)
2014 : "Eyes Wide Opium"
2018 : "Savages"
2022 : "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era"


Les chroniques


"All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era"
Note : 17/20

Après l'excellent "Savages" sorti en 2018, The Dali Thundering Concept est de retour avec un nouvel album, "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era" et une fois de plus c'est un concept. Si leur deuxième album montrait déjà une grande variété d'influences, ce nouveau méfait pousse le bouchon encore plus loin et rend le groupe encore plus difficile à catégoriser, ce qui est toujours une bonne nouvelle pour nos oreilles.

Pour faire simple, disons que The Dali Thundering Concept fait du metal moderne ou du djent, mais c'est vraiment pour poser une base et donner une vague idée de la musique que vous allez trouver sur "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era". Il y a tellement de sonorités et d'ambiances différentes qui s'entrecroisent ici que tout rapprochement d'une scène ou de groupes particuliers sera réducteur, ce qui d'autant plus impressionnant que ce nouvel album ne dure que trente-cinq minutes. Sur une durée aussi compacte, le groupe trouve le moyen de balancer plus d'idées et de sonorités que pas mal de groupes en plusieurs albums ! Ce que l'on retrouve en tout cas en plus de cette base metal moderne / djent, ce sont les ambiances dures et sombres, bien plus graves que chez les autres groupes de cette scène. Rien que "God Is Dead" qui sert d'intro à l'album suffit à poser un climat inquiétant et glacial avec des ambiances dignes d'une bande-son de film. Les quelques guitares qui s'y font entendre suffisent à nous faire remarquer qu'une fois de plus la production est énorme avec un son très puissant, propre et très clair. "Long Live Man" ouvre réellement la danse avec des lignes très proches du rap en ouverture du morceau, une influence que "Savages" laissait déjà entendre et que l'on va retrouver à plusieurs reprises sur "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era". Par contre, quand le morceau démarre vraiment, ce sont bien de grosses guitares qui nous accueillent avec des mélodies à la fois aériennes et dissonantes qui posent une ambiance aussi planante qu'étrange. Tout ça nous amène à un break très groovy et martial que n'aurait pas renié Rammstein à leurs débuts ou Laibach dans leur période metal industriel. Nouveau contre-pied avec des parties plus purement djent et techniques avec structures syncopées et contretemps partout et une fois de plus ces mélodies tordues, dissonantes et malsaines placées en retrait histoire de glisser discrètement une ambiance bien sale. Et tout ça s'est déroulé pendant un morceau d'à peine plus de quatre minutes et sans jamais perdre en cohérence un seul instant !

Donc oui, l'ouverture d'esprit est exigée à l'entrée et si vous avez du mal avec certaines influences extérieures au metal que ce soit rap ou electro, ça risque de poser quelques problèmes, car même si le groupe les utilise avec parcimonie et que le metal est majoritaire, cela fait tout de même partie de son ADN. Mais si vous connaissez déjà l'univers de The Dali Thundering Concept, tout ça ne vous surprendra pas, le groupe a la même identité et la développe encore un peu plus sur "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era". "Lost In Transaction" nous fait entendre un refrain très mélodique, accrocheur et aérien qui représente la première petite bouffée d'air que le groupe nous accorde depuis le début avant un break très jazzy sur lequel se pose une fois de plus un chant rappé pour terminer par des blasts sur lesquels se superposent des choeurs et des orchestrations épiques et là encore dignes d'un film ! La fin de "Enter The Limbo" mérite aussi d'être mentionnée tant sa beauté tranche avec le reste de l'album et nous fout des frissons le temps de quelques magnifiques mélodies et lignes de chant. Il y a une inventivité, une ouverture musicale et un talent d'écriture chez ce groupe qui sont proprement sidérants. On passe du coq à l'âne plusieurs fois au sein d'un seul morceau, et plus encore tout au long de l'album évidemment, sans que jamais le groupe ne se perde ni ne nous perde en route. On sent qu'il sait où il va, que son univers est bien établi et qu'il doit y avoir un sacré travail en amont pour accoucher d'albums aussi denses et variés. Les puristes et les allergiques aux scènes les plus modernes seront évidemment largués et n'y trouveront pas leur compte, pourtant tous ceux qui pensent que le metal a tout dit devraient jeter une oreille sur la musique de The Dali Thundering Concept. Si vous refusez la moindre influence extérieure au titre que ce ne serait plus du pur metal, ça va effectivement tourner en rond très vite. Si vous cherchez de l'inventivité, de l'ouverture, une personnalité bien affirmée et un univers touffu aux ambiances puissantes, vous seriez bien inspirés de jeter une oreille sur "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era" (et ses deux prédécesseurs tant que vous y êtes).

Pour faire simple, The Dali Thundering Concept nous revient avec un album encore plus impressionnant que "Savages" qui mettait pourtant déjà une sacrée baffe tout en ne durant que trente cinq-minutes ! "All Mighty Men - Drifting Through A Prosthetic Era" va exiger une ouverture d'esprit et une tolérance aux influences extérieures au metal mais si vous êtes prêts à entendre un peu de rap et d'electro dans votre djent, vous allez vous prendre un coup de massue derrière les oreilles ! Si les deux précédents albums affichaient un certain potentiel, le groupe monte encore de plusieurs crans et nous confirme que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.


Murderworks
Mars 2022




"Savages"
Note : 17/20

On vous a déjà dit que la scène metal française n'avait plus rien à envier au reste du monde ? Que la réponse soit oui on non, voilà une piqûre de rappel avec le deuxième album de The Dali Thundering Concept, "Savages". Pour situer un peu la bête, disons que le groupe est à la croisée des chemins du prog et du djent, un metal résolument moderne donc.

Vous devez donc avoir déjà compris que vous allez vous retrouver avec une musique technique, complexe, puissante et bien portée sur les variations rythmiques, donc si ce genre de metal moderne vous donne des boutons c'est assez mal parti pour vous, ça l'est bien mieux pour moi par contre. "Ostrich Dynasty" qui ouvre l'album annonce de toute façon la couleur et on se retrouve bien vite plongé dans un djent d'excellente facture avec cassures rythmiques à gogo et mélodies percutantes et plus sombres que chez les autres représentants de cette scène. Logique puisque "Savages" est un album concept dystopique sur ce que notre monde risque de devenir si nous ne réagissons pas vite. On note aussi sur ce morceau un break bien jazzy du plus bel effet montrant un niveau technique époustouflant sans jamais en faire trop, ce sera d'ailleurs une constante sur cet album. Le niveau des musiciens est élevé mais le groupe ne tombe jamais dans la surenchère et la démonstration stérile, sa musique est riche et complexe mais toujours construite et cohérente. Il y a suffisamment de mélodies et d'accroche pour qu'on ne se perde pas dans un dédale de notes et de rythmiques tordues, le groupe sait dynamiser sa musique et retenir notre attention à chaque qu'elle pourrait commencer à s'égarer. Un tour de force qui montre la qualité de composition présente sur ces onze morceaux ! Précisons aussi que le groupe arrive à éviter le fameux piège du couplet agressif hurlé - refrain mélodique en chant clair, le mélange des deux est bien plus naturel chez The Dali Thundering Concept et le chant clair n'existe tout simplement pas (en dehors d'un peu de chant féminin sur le très jazz "Demeter" et de chant clair masculin sur "Utopia"). Du djent certes mais plus dur et plus sombre qu'à l'accoutumée puisque même des blasts s'invitent parfois à la fête, de quoi coller au concept et donner une personnalité particulière au groupe dans une scène bien peuplée.

Niveau production et comme le veut le style, c'est évidemment surpuissant, les guitares et la basse sont énormes et le son est aussi puissant que propre. L'album est évidemment à écouter d'une traite comme tout concept album et je vous garantis que les cinquante minutes passent toutes seules tant l'ensemble est cohérent et homogène. On a pourtant des sonorités diverse qui s'entrechoquent sur "Savages", entre les passages brutaux limite death avec blast et growl de rigueur, d'autres plus jazzy et même un morceau instrumental à tendance électronique et bien glauque ("Cassandra"), il y a de quoi faire et le groupe montre clairement qu'il ne s'encombre d'aucune barrière. Pourtant, la cohérence de l'ensemble fait que tout s'imbrique naturellement et que ces onze morceaux donnent l'impression de n'en être qu'un d'une cinquantaine de minutes. On sent les influences progressives d'ailleurs dans cette volonté de repousser les barrières, de piétiner les codes du genre et de proposer un album qui allie un concept aux morceaux pour proposer une oeuvre complète et pas seulement un album de metal. Pas d'avant-gardisme totalement barré pour autant, simplement un ajout de sonorités extérieures quand le concept ou la musique en fait ressentir le besoin. En tout cas, pour un deuxième album, on sent déjà une maturité impressionnante et il est évident que le groupe sait exactement où il veut aller.

Un deuxième album impressionnant tant par sa cohérence que sa qualité, proposant onze morceaux qui pourraient n'en être qu'un et qui s'enchaînent sans problème. Un metal moderne sombre, dur, varié et d'une efficacité redoutable pour un groupe qui risque de gravir les échelons très vite.


Murderworks
Août 2018




"Eyes Wide Opium"
Note : 16/20

Chroniquer des albums réserve souvent des surprises, bonnes ou mauvaises. Découvrir l'univers de The Dali Thundering Concept, pour le coup, est une des très bonnes surprises de l'année. A travers ce premier album, le groupe nous emmène sans hésiter dans son metalcore aux messages explicitement politiques, aux textes chiadés, et à la musique inspirée.

Je dois avouer que rentrer dans cet univers n'a pas été facile. Après une première écoute déconcertante, l'ambiance dégagée par cet album est plus claire. Le premier vrai morceau, "White Rabbit" (qui succède à "Prolegomena", l'intro de l'opus), n'est pas sans rappeler par son titre un certain Pays des Merveilles. Et c'est bien là que veux nous emmener le groupe. L'atmosphère est des plus surréalistes, savant mélange de deathcore progressif accompagné de riffs hachés et lourds et de parties plus mélodiques. Les passages de l'un à l'autre sont vraiment intuitifs et c'est là que repose en partie le talent de ce groupe. Le quatuor a la faculté de passer d'un style à l'autre sans que les transitions se fassent sentir. Le côté lourd du deathcore est utilisé comme une partie intégrante de la composition des morceaux.

Les pistes se suivent et passent sans jamais lasser l'auditeur, tellement les changements de rythmes sont fréquents. C'est un régal du début à la fin. Cet album est vraiment une des bonnes surprises de l'année. Je ne suis pourtant pas fan du genre, mais The Dali Thundering Concept a su m'emmener dans son univers. Alors partant de ce constat, je suis sûr que les fans sauront s'y retrouver.


Nicko
Octobre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thedalithunderingconcept