Je suis vendu aux albums-concept. J’adore ce genre de projet, tous styles confondus. Il y a quelque chose d’unique à se laisser imprégner par l’histoire, chacune des pièces s’entremêlant l’une dans l’autre pour ne former qu’un seul et unique morceau, comme un bon livre audio.

Ce type de projet peut s’avérer casse-gueule par contre, et pour qu’un concept soit intéressant, il faut d’abord que l’histoire qu’il raconte soit accrocheuse. C’est en partie ce que Malte Rathke avait en tête lorsqu’il décida de former The Chronicles Project : raconter une histoire qui saurait rejoindre les gens, les toucher, les faire rêver et réfléchir à la fois. Sans trop entrer dans les détails, "When Darkness Falls" relate des évènements dans un monde où des esprits s’amènent dans le but de trouver des âmes particulières, faisant face du même coup à différents obstacles. Il est toujours difficile de décrire un concept surtout lorsque l’on n’a pas en mains les détails de celui-ci. Par contre, cela ne m’a pas empêché d’apprécier cet excellent album. Nous avons affaire ici à du pur metal mélodique, aux teintes de progressif et power metal. Une production sans faille qui met en valeur les différents musiciens (tous des grands noms du metal, incluant sans s’y limiter Andi Kravljaca (ex-Thaurorod) et Rob Lundgren (Barque Of Dante)).

Chacun des musiciens est exemplaire. Les orchestrations sont parfaitement exécutées, la qualité de l’écriture des pièces est indéniable. Même la bête noire des groupes proposant des albums-concept a été évitée, et j’ai nommé le terrible narrateur (demandez à quiconque qui tente encore de se remettre du narrateur de Rhapsody avant l’honorable M. Lee, il saura de quoi je parle). Musicalement, les amateurs de metal mélodique à la Symphony X, Kamelot et Elegy ne seront pas en terrain inconnu avec The Chronicles Project. La pièce maîtresse éponyme de l’album "When Darkness Falls" en demeure l’exemple parfait, combinant à la fois de glorieuses harmonies vocales, un refrain accrocheur et des solos inspirés et inspirants.

Je déteste faire des rapprochements (et pourtant n’ai-je pas déjà pêché dans cette chronique) avec d’autres groupes. Cependant, comme dans ce cas-ci, l’exercice se conclura en un compliment, je me permets d’écrire que cet album-concept, sans le dépasser outre mesure, est du moins égal en comparaison avec le plus qu’excellent "Mercy Falls" de Seventh Wonder. Si cela peut vous permettre d’obtenir déjà une petite idée de ce qu’est "When Darkness Falls", ce raccourci de chronique n’aura pas été réalisé en vain.