Le groupe
Biographie :

The Bunny The Bear est un groupe de hardcore américain formé en 2008, et actuellement composé de : Matthew Tybor - The Bunny (chant) et Haley "The Bear 4.0" Roback (chant), et de divers musiciens pour les tournées. Après un premier album autoproduit sorti en 2010, et un second album ("If You Don't Have Anything Nice To Say") sorti en 2011 chez Victory Records, "The Stomach For It" voit le jour en 2012 toujours sur le même label. "Stories" voit le jour en Avril 2013. "A Liar Wrote This" sort en Juillet 2015.

Discographie :

2010 : "The Bunny The Bear"
2011 : "If You Don't Have Anything Nice To Say"
2012 : "The Stomach For It"
2013 : "Stories"
2015 : "A Liar Wrote This"


Les chroniques


"A Liar Wrote This"
Note : 12/20

The Bunny The Bear est éprouvant à écouter et à chroniquer. Interpréter cela en bien, en mal, en ce que vous voulez, de toute manière ce groupe fait ce qu’il veut, va dans tous les sens et s’en fiche de ce que vous pensez. Libellé "screamo" par commodité, les Américains de The Bunny The Bear touchent à tout à la limite de l’expérimental. Hardcore, electro, pop, rock… tout y passe ! De plus, le côté déroutant de cette mixture est accentué par une production allant à l’encontre des standards actuels : les deux chanteurs, Matt "The Bunny" et Haley "The Bear", surplombent tous les autres instruments qui semblent alors bien en retrait donnant l’impression d’écouter une boîte à rythmes ou un vieux groupe de rock anglais. Bon, je vais essayer de m’en sortir avec tout ceci et décrire plus spécifiquement "A Liar Wrote This".

L’essence de cet album est son duo de vocalistes. Dans pratiquement tous les titres, "The Bunny" s’égosille la voix façon screamo, tout en faisant preuve d’une étonnante habilité au chant clair, tandis que sa collègue, "The Bear", l’accompagne de son chant haut perché et mielleux. Tels les Die Antwoort du screamo, les deux learders sont omniprésents et exubérants. La grosse différence avec les précédents albums et que maintenant "The Bear" a une voix féminine. En effet, le départ de Chris Hutka est un gros changement pour le groupe, et l’absence de sa voix aigüe et singulière va perturber les fans. Les paroles sont quant à elles dans la tradition du screamo, c’est-à-dire exacerbées, voire pleurnichardes, relatant des peines de cœur et des problèmes existentiels. Le meilleur exemple étant les balades "Empty Hands" et "It’s Not Always Cold In Buffalo", véritables morceaux pop à base de piano et de paroles types "Don’t give up on me", "You promised you’ll love me" et de Disney. Attention, vous allez perdre toute joie de vivre.

Le nom de l’album, "A Liar Wrote This", est parfaitement choisi. Le style de The Bunny The Bear a beaucoup évolué, à tel point que les fans des débuts ne pourraient plus reconnaître leur groupe. Plus axé rock, peut-être plus sage, le projet semble avoir gagné en maturité. Par ailleurs, l’avant-dernier titre, "Dead Leaves", est très branché post-rock, avec des lead guitars rappelant vaguement Anathema. Par ailleurs, il ne reste plus grand-chose de la mode electro dans laquelle la formation baignait par le passé.

En résumé, The Bunny The Bear est une expérience rafraîchissante à vivre pour les fans comme pour les novices. Essayer de se renouveler sans se dénaturer était un pari risqué, mais les Américains ont semblerait-il bien amorcé leur virage musical tout en douceur, preuve qu’ils ne sont pas aussi déjantés qu’on pourrait le penser. Malheureusement, leur production est toujours aussi dégueulasse et le pire, c’est que c’est voulu. Bizarrement, ça n’a pas l’air d’inquiéter leur (gros) label Victory Records.


Vinny
Septembre 2015




"Stories"
Note : 15/20

Attention, prêts au décollage ? C'est parti dès la cinquantième seconde du premier morceau "Eating Disorder" issu du nouvel album des The Bunny The Bear intitulé "Stories". Pour ce quatrième opus, les membres ne sont pas passés par quatre chemins. Ils ont mêlé electro avec hardcore et autant dire que le résultat n'en est pas si mauvais que cela. L'electro / dubstep étant tellement à la mode ces temps-ci, il n'en est donc même pas choquant d'en entendre ici. De plus, mixé avec une touche hardcore (notamment au chant), l'effet produit est bien amère mais pourtant ils se marient très bien ensemble et peuvent ainsi toucher les deux publics différents.

Alors comme ça l'a été dit, "Eating Disorder" est le premier titre et celui-ci annonce d'emblée la couleur. Tiens, je pourrais même le comparer à une attraction forte, comme à un grand huit par exemple. Ainsi les premières mesures correspondraient à la montée du wagon et la cinquantième seconde actionnerait la descente. Le tout, nous emmenant au coeur de l'action, pardon, de l'écoute. A peine lors de la première note du chant clair du second morceau "In Like Flynn", on croirait entendre du Fall Out Boy. En effet, la voix claire est exactement la même que celle du chanteur de ce groupe, Patrick Stump. En même temps cela paraît incroyable et déstabilisant. Mis à part la voix, l'instrumental est pas mal et entraînant dans son genre. Bien sûr on est très loin du quatuor rock. On se sentirait d'ailleurs plus en discothèque qu'en concert. Mais fort heureusement, le chanteur guttural est présent pour sauver la chose, pardon, la musique. "Hey Allie" est sans doute la plus jolie de l'album. Elle a à la fois un petit côté entraînant qui pourtant ne permet pas du tout de danser dessus car justement la ligne des chants dose totalement cette jolie chanson, quitte même à la bousculer vers le côté mélancolique. Attention, elle n'est ni une ballade, ni une chanson triste, mais un entre-deux. En tout cas, cela n'empêche en rien le fait qu'elle soit très belle, au niveau du chant (clair particulièrement) notamment.

Je citais le mot ballade, eh bien c'est ce qui suit, avec le morceau "It's Not Always Cold In Buffalo". Et quand on l'écoute, on a du mal à réaliser que les chanteurs sont des hommes déguisés, oh non, loin de là. On pourrait largement en dire de même avec le titre suivant, "Another Day". Mais où est donc passé l'electro prononcé ? La dynamique aussi enjouée du début ? C'est qu'on s'y serait presque habitué ! Toutefois ce morceau, une fois de plus, nous livre toute la sensibilité artistique et émotionnelle du duo. Mais je dois dire qu'une fois, deux fois, trois fois à la limite ça passe, mais au bout d'un moment on réclame quelque chose de plus actif, qui bouge ! Par la suite avec "The Frog", le chanteur guttural semble avoir compris le message. Même vers la fin, la batterie est carrément mieux intégrée. C'est enfin qu'on croirait presque entendre un groupe de metal. Il était temps ! Au moins cela prouve bien que les Bunny The Bear savent y faire et par conséquent, maîtrisent tous les styles. Il est évident que pour parvenir à des résultats pareils, la connaissance et le savoir-faire de la composition, de cet art, ne sont pas toujours inés.

C'est marrant, mais l'intro de "The Melody" au piano me rappelle étrangement celle d'une chanson du groupe Indochine. Ok, cela n'a absolument rien à voir avec ce groupe mais pour le coup la comparaison est immédiate et flagrante. Et je précise que cela ne rend pas inaudible cette chanson, en aucun cas, bien au contraire même. L'instrumental y est quant à lui fort sympathique ce qui n'est toutefois pas toujours le cas du chant clair, du moins de sa ligne mélodique. Elle ne correspond pas toujours à l'instrumental développé ici mais ils en demeurent les principaux compositeurs donc après tout, si cela leur correspond à eux.... tant mieux. Le titre "Imagine" s'enchaîne. Non ce n'est pas John Lennon qui chante, même si cela se pourrait puisque le côté electro / dubstep est carrément passé aux oubliettes. Du coup on s'attarde davantage et machinalement à la voix, aux voix. Et on se rend compte qu'elles ont souvent tendance à virer vers le metalcore. Nouvelles influences ? La batterie est à nouveau omniprésente sur "Your Reasons". Efficace soit-elle, agréable elle l'est. En effet au début ça manquait cruellement de coups de grosse caisse et de baguettes mais là, ça ne pourrait être plus appréciable.

Se poursuit "What We're Here For". On commence enfin à se sentir dans notre élement, à nous lâcher tout doucement mais sûrement, on se projette plus facilement dans une salle de concert, contrairement au début. Il y a un véritable progrès, visiblement. Mais quand on sait qu'il s'agit de l'avant-dernier titre, on a tendance à dire qu'ils s'y sont pris un peu tard et qu'ils ont mis du temps à vraiment nous émoustiller. Malgré de bonnes remarques par-ci par-là. Et enfin sonne l'heure du tout dernier morceau, "Sadie". Et pour une fois dans un album, il n'y aura pas eu de titre éponyme. Du coup on peut marquer cela comme une originalité, comparé aux autres albums de divers artistes et horizons différents. Bref, revenons à nos moutons avec "Sadie". Peut-être que le groupe aurait mieux fait de finir sur un tube ? Oui, j'entends par-là quelque chose qui tue, qui envoie du lourd. Au lieu de cela, on doit se contenter d'une enième "douceur" (ou d'un somnifère ?). Bon, remarque ça ressemble tout de même plus à une mignonne petite chanson pop / rock qu'à une ballade gnangnante. La fin de la chanson est finalement pas si mal, purement instrumentale qui conclue comme une berceuse. Allez, bonne nuit les petits !


Cassie
Juin 2013




"The Stomach For It"
Note : 07/20

On peut se dire que le lapin et l’ours ont été un peu loin. Ou alors que le résultat de leur musique vient d’une bonne vieille aprèm ou des substances ont secoué les cerveaux. Petit retour en arrière. Au moment où j’ouvre le dossier contenant l’ensemble des musiques du groupe, je me dis que je vais me balancer un bon metalcore déjanté dans la tronche au vu de la pochette. Résultat : je prends un OVNI. Les deux têtes pensantes du groupe et chanteurs se permettent de balancer des morceaux qui oscillent entre du metalcore et une soupe electro-pop improbable.

Il est clair que l’on alterne entre des constructions énervées, metalcore, thrashcore à souhait, et puis… Plus rien, on trouve sur des refrains une pop électronique ressemblant à du jeu vidéo avec une voix douceureuse qui coule dessus. Bizarre. Franchement dégueulasse. Ouais, je n’ai pas honte de le dire, ça fait mal aux oreilles. Ici, tu ne cherches pas si le riff guitare vaut le coup, si le batteur est impressionnant de techniques diverses et variées, tu cherches avant tout à savoir à quel moment du morceau on va rebasculer dans la soupe. Ce n’est pas tant les parties electro qui dérangent, elles ressemblent étrangement aux grands frères de Enter Shikari, mais plutôt cette voix aux relents pop qui fait mal. Trop doux, trop "manga" pour être sincère. Les morceaux n’ont rien, pas de relief, pas de profondeur, les rares passages thrash ne sont qu’un placebo. Techniquement, au niveau des guitares, on ne cherche pas la technique, c’est pauvre, le son n’a aucune consistance sur les (trop) nombreuses parties pop, et offre un peu de profondeur et encore tout est relatif sur le reste. La batterie ne cherchera pas forcément d’intelligence humaine, le groupe semble avoir foutu une batterie électronique programmée en fond. Bon c’est simple, ça évite que le batteur se fasse chier pendant les comptines à l’eau de rose. D’un morceau à l’autre, le côté pop ne change pas et fait vraiment chier son monde. C’est chiant, oui madame, t’as l’impression clairement d’être dans un simulacre de comédie musicale ou chacun se répond par des envolées lyriques inintéressantes. Cool ! Bon, on ne va pas pignoler pour deux sous, c’est chiant. C’est inventif parce qu'il fallait oser marier autant de mauvais goût pop avec un electro-game boy, tenter de refaire du Enter Shikari du pauvre et des parties thrash tout juste à la limite du raisonnable, mais c’est chiant.

C’est sûr, les ados en manque de son qui te décroche le crâne et qui te fait danser sur le dancefloor vont sûrement se jeter sur l’ours et le lapin, pour le reste… Le paysage musical mondial commence vraiment à faire peur. Les productions de "dance metal" comme se revendique le groupe ou d’autres encore relèvent plus du mauvais goût qu'autre chose. Une production tout juste digne de ce nom, un electro qui n’a pas de profondeur, un son guitare déplorable juste là pour faire un bruit de fond, de l'electro tout juste correct, des plans vus à 100m, une batterie sous-mixée, la seule chose "intéressante" est le mix bien en avant des deux chanteurs, qui, il faut le dire, autant en saturé qu’en clair font des performances tout à fait intéressantes du point de vue vocal, pour le reste... Passez votre chemin.


Sam
Octobre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.thebunnythebear.com