Cinq ans après son dernier album, la bande finlandaise de Thaurorod, l’une des plus agréables surprises de 2010, aux côtés des Pathfinder et de Seven Kingdoms, véritable souffle nouveau du power metal, nous revient avec son troisième album. Autant j’ai adoré le premier chanteur du groupe, autant Andi Kravljaca, depuis deux albums, s’exécute au micro d’excellente manière. Pour moi, la clé de voûte d’une formation power metal de qualité réside en son chanteur, et Thaurorod ne déçoit pas. Possédant un registre assez large, capable d’aigus fort impressionnants, tout comme une approche médiane mélodique à souhait, Kravljaca démontre une adresse digne des plus grands.

Musicalement, on ne sort pas des sentiers battus, c’est certain, mais là où Thaurorod parvient à tirer son épingle du jeu, c'est dans la qualité des morceaux, qui respectent le genre, sans expérimentation, avec des refrains accrocheurs et de la vitesse, de la vitesse et encore de la vitesse. Et lorsque le groupe lève le pied de l’accélérateur, cela donne des pièces mi-tempo comme l’excellente et troublante "Cannibal Island", qui n’aurait vraiment pas déplu un certain Nocturnal Rites. C’est lourd, puissant et mélodique à la fois, qui plus est sans jamais être ennuyant.

Niveau production, c’est nickel, rien à déclarer. D’autant plus, que pour une fois, l’on peut clairement entendre la basse. Sans être ultra présente ni complexe, elle ajoute une profondeur au son du groupe, accompagnant avec soin les guitares et la section rythmique qui, elle aussi, sans faire dans la complexité, s’assure de maintenir la barque à flot, avec une vitesse et une précision sans faille. Et malgré qu’une chanson comme "My Sun Will Rise" vous permettra de faire l’exercice de trouver l’ensemble des références dont elle s’inspire, le véritable amateur de power metal en vous ne pourra s’empêcher de se rappeler cette belle époque où DragonForce nous impressionnait encore. Le groupe pousse même l’audace de nous remémorer le zénith de la carrière de Sonata Arctica avec la pièce "Into The Flood", et un Kravljaca en Tony Kakko des beaux jours, les claviers et le refrain épique du bon vieux temps où Sonata n’avait pas encore perdu le manuel du parfait petit power métalleux.

Tout comme un petit plat que l’on se refait indéfiniment, non pas qu’il soit sublime, mais ô combien réconfortant, "Coast Of Gold" saura satisfaire les appétits les plus demandants.