Le groupe
Biographie :

Originaire des Pays-Bas, Textures est un groupe de metal progressif formé en 2001. Mêlant mélodies, ambiances et déstructures, Textures propose un premier album ("Polars") dès 2004 qui, déjà, sera très bien accueilli. En 2004, c’est Eric Kalsbeek qui se colle derrière le micro devenant un des atouts les plus remarquables de cette formation. Deux ans plus tard, le nouvel effort du groupe intitulé "Drawing Circles" est lui aussi encensé par la critique. Deux années durant, Textures tourne avec des groupes de renom et nous emmène jusqu’en 2008 avec "Silhouettes". C’est avec un nouveau clavieriste (Uri Dijk) et un nouveau chanteur (Daniel De Jongh) que le groupe sort "Dualism" fin Septembre 2011 chez Nuclear Blast. Le 11 Janvier 2013, le guitariste fondateur du groupe, Jochem Jacobs, annonce son départ du groupe, après 12 ans d'activité, il est remplacé par Joe Tal. A partir de 2015, Textures planche sur deux albums : "Phenotype" et "Genotype".

Discographie :

2004 : "Polars"
2006 : "Drawing Circles"
2008 : "Silhouettes"
2011 : "Dualism"
2016 : "Phenotype"


Les chroniques


"Phenotype"
Note : 16/20

Après 5 ans d’attente, et l’excellentissime "Dualisme" (2011), les Néerlandais de Textures sont enfin de retour avec leur cinquième album, "Phenotype". Le sixième est déjà en cours et sortira en début 2017 sous le nom de "Genotype".

Chaque sortie de Textures est un événement, un séisme imminent, tant la formation a influencé la scène prog’, et metal en général, depuis ces 15 dernières années. En avance sur son temps, Textures a réussi à se placer en tête de fil de ces groupes qui font avancer le genre. Pour preuve, nos talentueux Hollandais faisaient déjà du "djent" bien avant que le terme lui-même existe. Je dirais même plus : avant même que Periphery n'existe. En effet, si l’on veut comparer un groupe aussi innovant que Textures avec un autre, c’est bien celui-ci. De plus, le duo "Phenotype" / "Genotype" nous rappelle sans équivoque le double CD "Alpha/Omega" sorti l’année dernière par. Periphery.

En constante évolution, chacun de leurs albums apporte son lot de nouveautés et d’expérimentations. Le groupe ne va jamais dans la facilité et sait à chaque fois nous étonner. Pour ceux qui ne les connaissent mal, sachez que les espoirs et attentes posés sur "Phenotype" sont grands. Où Textures nous emmènera-t-il ? Va-t-il prendre de nouveaux risques ? Va-t-il surpasser son précédent et remarquable "Dualism" ? Fait-il mieux que Periphery ? Droit dans le champ lexical du prog’, le titre "Phenotype" fait écho au ton "serious business" auquel les Néerlandais nous ont toujours habitués. Sobre et brute, la cover ne se rattache pas à la rêverie palpable de "Dualism". Ici, nous nous trouvons dans des ambiances similaires à "Silhouettes" (2008) ou encore "Polars" (2004).

Cela ne tient pas au hasard. "Phenotype" renoue avec la brutalité des premiers efforts et délaisse le côté "assagi" présent sur "Dualism" et son single "Reaching Home" au refrain inoubliable. Les Néerlandais durcissent le ton à l’aide de rythmiques "coup de poing" et d’une production lourde en phase avec les standards actuels du djent et du metal moderne. De fait, Textures n’a jamais sonné aussi brutal et djent. Prenez en exemple le couplet de "New Horizons" digne d’un moshpit d'August Burns Red.

Le single "New Horizons" est d’ailleurs, et malheureusement, le meilleur titre de "Phenotype". Véritable synthèse du savoir-faire des Néerlandais, ce morceau fait mouche instantanément et place les fans en zone connue : groove, baston, atmosphère et refrain en envolée lyrique. Le reste de l’album va dans cette direction très pêchue tout en ajoutant quelques petites surprises telles que l’inattendu et long passage thrash / death metal du titre "Shaping A Single Grain".

Textures s’impose toujours comme le maître incontesté des polyrythmies incalculables et hypnotisantes. Pour prendre votre dose de "chug" de qualité, sautez directement au morceau "Erosion". En bonus, vous aurez droit à un petit solo savoureusement tricoté en guise de final. Autre qualité de "Phenotype", ses nombreux passages aériens et atmosphériques venant ponctuer quelques courts instants - le temps de souffler un peu - le déchaînement de violence auquel nous sommes soumis. L’interlude "Zman" vous emmènera faire une petite balade reposante et introspective menée par un piano gonflé de réverbération au charme irrésistible. Ce moment ouvrira le final "Timeless", titre puissant, dramatique et fortement inspiré post-rock du fait de sa guitare lead bourdonnante dans le fond.

En résumé, Textures maintient la barre au niveau laissé par le précédent "Dualism", c'est-à-dire très haut. Toujours aussi exigeants dans l’émotion et la construction efficace de leurs compositions, les Néerlandais prouvent à nouveau qu’ils sont les patrons du metal progressif moderne. Techniquement au plus haut niveau, les Néerlandais donnent la part belle aux titres énergiques et brutaux, ce qui laisse présager de grands moments live. Même si l’on peut critiquer la faible originalité de l’œuvre, incontestablement située dans la zone de confort du groupe, il est sûr que le groupe nous fait vivre un grand moment de musique ! Manifestement, l’un des plus grands de cette année.


Vinny
Février 2016




"Ride The Void"
Note : 17/20

Il est très réussi l’artwork de ce "Dualism" ! Et devinez qui en est l’auteur ? Eric Kalsbeek, l’ex-chanteur de la formation ! A la fois surprenant et presque logique, l’ancien frontman aura donc tout de même apporté sa pierre à l’édifice. Amorcé par "Arms Of The Sea", le groupe dévoile un son ultra léché accordant puissance à mélodies et profondeur (comme ses prédécesseurs) assuré par l’un des deux guitaristes, reconnu pour son travail en matière d’enregistrement.

Je ne vais pas vous laisser la langue pendante plus longtemps, Daniel De Jongh remplit parfaitement le contrat, sa voix se mêle harmonieusement à l’univers du groupe et excelle aussi bien dans les parties violentes comme sur "Black Horses Stampede" ou "Minor Earth, Major Skies" (morceau qui nous révèle par ailleurs une facette très math de ces Néerlandais), que dans le chant clair ("Reaching Home", "Singularity"). Le groupe, de par son groove, crée des atmosphères planantes, légères et pesantes à la fois ("Consonant Hemispheres"). Textures nous accorde accorde un peu plus de cinq minutes de trêve avec "Burning The Midnight Oil", un titre instrumental qui laisse s’exprimer le savoir faire de chacun des membres, un moment fort agréable, mais le groupe est aussi on ne peut plus agréable sur des passages beaucoup plus nerveux comme sur "Sanguine Draws The Oath" et ses parties grattes énergiques ou encore sur le très évident "Stoic Resignation" par exemple. On a pour habitude de dire qu’il vaut mieux garder le meilleur pour la fin, et à priori ce raisonnement est partagé avec nos amis Néerlandais qui bouclent cet opus sur "Foreclosure" et "Sketches From A Motionless Statue", deux titres par lesquels vous pouvez commencer à appréhender le groupe si vous ne le connaissez pas encore.

Toutes craintes estompées, Textures nous livre un "Dualism" d’une très grande qualité, cependant l’album ne doit pas être estimé trop vite car plusieurs écoutes sont à mon avis nécessaires avant de savourer le travail fourni à sa juste valeur. Un opus dense, complet mais pas surchargé qui se digère vraiment bien au fil des titres entre parties rentre-dedans et passages planants. Viendrais-je de me faire une nouvelle raison de traverser la Belgique ?


Kévin
Mars 2012


Conclusion
Le site officiel : www.texturesband.com