Le groupe
Biographie :

TesseracT est un groupe de metal progressif anglais formé en 2003 et actuellement composé de : Daniel Tompkins (chant), Acle Kahney (guitare), James Monteith (guitare), Amos Williams (basse / chant) et Jay Postones (batterie). TesseracT était à la base le projet solo de Acle Kahney (Fell Silent). Après un premier EP sorti en 2010, l'album "One" sort en Mars 2011 chez Century Media. Après un double changement de chanteur (Daniel Tompkins (2009-2011), Elliot Coleman (2011-2012)), puis un nouvel EP ("Perspective"), TesseracT revient avec "Altered State" au printemps 2013 chez Century Media avec un nouveau chanteur, Ashe O'Hara. L'album suivant, "Polaris", sort en Septembre 2015 chez Kscope avec le retour de Daniel Tompkins. "Sonder" sort le 20 Avril 2018. "War Of Being" sort le 15 Septembre 2023.

Discographie :

2010 : "Concealing Fate" (EP)
2011 : "One" 2012 : "Perspective" (EP)
2013 : "Altered State"
2015 : "Polaris"
2018 : "Sonder"
2023 : "War Of Being"


Les chroniques


"War Of Being"
Note : 18/20

Il aura fallu un peu plus de cinq ans pour enfin avoir droit à un successeur de "Sonder" qui avait justement pour seul défaut d'être un peu trop court et qui nous laissait un peu sur notre faim. TesseracT revient donc avec du neuf et un album nommé "War Of Being" qui cette fois atteint une durée d'une bonne heure et ne fait donc pas les choses à moitié. On va casser le suspense, c'est du TesseracT pur jus donc vous savez clairement ce que vous allez trouver par ici. Et oui, la qualité est au rendez-vous avec ce nouvel album qui va une fois de plus nous prendre à la gorge et nous serrer le cœur.

On a droit à une petite surprise dès l'ouverture de l'album avec "Natural Disaster" qui remet une bonne dose d'agressivité dans la musique du groupe avec un Daniel Tompkins qui s'arrache la gorge en hurlant comme un damné au point que l'on se croirait de retour sur le premier album ! Les émotions, les mélodies et le chant clair reviennent évidemment se faire entendre bien vite mais ce morceau d'ouverture laisse très vite entendre une sorte de synthèse de tout ce qu'a fait TesseracT. On y retrouve l'agressivité et les riffs intriqués de "One" mixés avec les mélodies et le caractère à fleur de peau de "Altered State", "Polaris" et "Sonder". Ce dernier affichait déjà un visage parfois plus agressif mais "War Of Being" pousse le bouchon plus loin et renoue aussi avec la technique que faisait entendre "One" dans ses riffs complexes et ses structures à tiroirs. Toujours est-il que le groupe n'a rien perdu de sa capacité à nous émouvoir et même avec un caractère plus nerveux, ce premier morceau déploie de sublimes mélodies et lignes de chant qui font leur effet. On a d'ailleurs plusieurs fins de morceaux presque ambient qui créent un lien entre les pistes. Comme d'habitude chez TesseracT, tout les titres ou presque sont liés entre eux et "War Of Being" est à appréhender entier. Daniel Tompkins fait un travail remarquable sur ce nouvel album et se livre comme jamais il ne l'a fait, un morceau comme "Legion" le voit déployer toute sa palette vocale et se laisser aller à exprimer tout ce qu'il a sur la patate. Il faut croire que ses escapades en solo l'ont aidé à s'émanciper et à revenir plus confiant et plus talentueux encore !

Le contraste avec le bien nommé "Tender" qui le suit est d'ailleurs saisissant, "Legion" en profitant justement pour se montrer un peu plus agressif et donc expressif. On retourne sur du TesseracT plus posé et poignant juste après une tempête musicale et émotionnelle, l'effet est garanti et le groupe prouve une fois de plus qu'il sait jouer sur plusieurs tableaux sans problème. Le morceau-titre fait entendre tout ce que le groupe est capable de faire sur plus de onze minutes, de la technique aux passages poignants en passant par les mélodies accrocheuses et les riffs plus durs et agressifs. Un tour de montagnes russes émotionnelles une fois de plus ! TesseracT est décidément très doué pour ça et ceux qui persistent à y entendre du Meshuggah parce que les deux utilisent des polyrythmies ont vraiment de la merde dans les oreilles. Il y a d'ailleurs dans ce morceau titre plusieurs clins d'oeil volontaires (enfin je pense que c'est volontaire) au morceau "Conceiling Fate" présent sur "One" dans certaines mélodies et lignes de chant. Ce qui confirme encore cette volonté de revenir à quelque chose d'un peu plus dur et qui note une certaine évolution chez les membres du groupe qui n'étaient pas tous si friands que ça de metal à leurs débuts. On dirait que le groupe a en quelque sorte fait la paix avec son passé un peu plus dur et agressif et ne rechigne plus à le mélanger à ses sonorités les plus aériennes, ce qui est une bonne nouvelle puisque ça ne fait qu'ajouter de la profondeur et de la richesse à une musique déjà bien touffue. Et puis TesseracT manie tellement bien tous ces éléments que cela aurait été dommage qu'il continue à se priver de certains d'entre eux.

"War Of Being" est donc une fois de plus un excellent album de la part de TesseracT qui revient avec un bon petit pavé d'une heure aux allures de synthèse. On y retrouve des riffs plus durs, agressifs et techniques qui renvoient à "One" d'un côté et de l'autre cette fameuse patte plus émotionnelle, mélodique et à fleur de peau qui fait toute la personnalité du groupe. Un groupe très en forme qui nous délivre un ensemble poignant, efficace et profond qui frappe une fois de plus droit au but et nous laisse sortir de l'écoute lessivé mais heureux d'avoir eu droit à un tel album !


Murderworks
Octobre 2018




"Sonder"
Note : 17/20

TesseracT, voilà un groupe qui a fait parler de lui, que ce soit en bien ou mal d'ailleurs. Entre les multiples changements de chanteur, un deuxième album bien plus calme et posé que le premier qui en avait déçu plus d'un et un troisième album qui renouait un peu avec le metal, il y en a de l'encre qui a coulé ! Le quatrième album est donc celui dont on va parler aujourd'hui et il risque de faire parler de lui aussi le bougre, car "Sonder" ne dure que trente-six minutes et est par conséquent l'album le plus court du groupe.

Je préviens tout de suite que sur ce nouvel album le groupe repart vers quelque chose de globalement plus atmosphérique et plus posé, même si cela n'a rien à voir avec "Altered State", sachez que les gros riffs ne sont pas forcément au premier plan sur "Sonder". Le son, par contre, est énorme, encore plus gros que sur les précédents albums qui étaient pourtant bien fournis à ce niveau-là, d'ailleurs l'édition limitée de l'album propose un deuxième CD avec l'album en version binaurale à écouter au casque donc. Si "Luminary" ouvre l'album et met les guitares en avant, ce n'est pas pour autant un morceau rentre-dedans et l'ambiance générale est très planante. En tout cas, on sent tout de suite que les morceaux ont été très travaillés et que rien n'a été laissé au hasard, les ambiances sont prenantes, les mélodies frappent en plein cœur et les lignes de chant sont parfaites. TesseracT sort de sa zone de confort et expérimente quelque chose de plus aéré, moins porté sur ces fameux riffs saccadés propres au djent. Pourtant, le chant hurlé de Daniel Tompkins trouve encore quelques occasions de s'exprimer, créant par là des contrastes encore plus prononcés que sur les précédentes oeuvres du groupe. Pas d'inquiétude, on retrouve bien la patte TesseracT, le groupe évolue certes mais ne change pas son fusil d'épaule pour autant et ça donne un album extrêmement évocateur, doté d'un côté parfois onirique comme sur le court "Orbital" qui se paie en plus le luxe d'être magnifique.

Et à côté de ça, vous avez des morceaux comme "Juno" qui montrent un côté presque menaçant que le groupe n'a pas l'habitude de montrer. "Sonder" est d'ailleurs sombre et plus planant que ce que le groupe a pu proposer jusqu'ici, on a vraiment l'impression qu'il s'est passé bien plus que trois ans depuis "Polaris" tant le groupe paraît transfiguré sur ce nouvel album. Alors oui, il ne dure que trente-six minutes mais celles-ci sont tellement intenses émotionnellement que l'on ressort de l'écoute lessivé et l'estomac retourné. "Sonder" prouve que le djent n'est pas un style éphémère comme beaucoup le pensaient avec l'explosion de Periphery, les représentants du genre ont encore des choses à dire et ce style de metal est particulièrement ouvert aux expérimentations de base. Alors quand un groupe comme TesseracT décide de pousser le bouchon plus loin histoire de voir ce que ça donne, on se prend une bonne grosse baffe et on écoute sagement. Même ceux qui n'apprécient pas plus que ça le djent pourraient apprécier "Sonder" tant celui-ci s'éloigne des conventions du genre, si on peut appeler ça comme ça pour un style inspiré du prog. Les riffs hachés, saccadés sont encore là mais en proportion bien moindres par rapport à ce que la plupart des groupes proposent, de base l'accent est mis sur les ambiances chez TesseracT et c'est d'autant plus vrai sur ce nouvel album.

Nouvel album plus posé, plus atmosphérique et par conséquent moins metal et moins djent mais toujours aussi bon et même encore plus poignant que d'habitude. TesseracT en profite pour expérimenter et nous envoie un album qui prouve qu'il a décidément encore de la réserve et que l'avenir nous réserve de belles surprises. Pour un groupe que beaucoup croyaient voir disparaître en même temps que le djent au bout de deux albums, je le trouve en grande forme !


Murderworks
Octobre 2018




"Polaris"
Note : 17/20

Après un premier album plein de promesses ("One" est pour moi une vraie pépite mêlant force et fragilité autant au niveau du chant rempli d’émotions qu’instrumentalement) et un deuxième album très décevant ( un chant très linéaire avec de ce fait beaucoup moins de pêche sur la partie instru), voilà le troisième album avec de nouveau le premier chanteur (après plusieurs changements à ce niveau-là tout de même), j’espère qu’il sera à la hauteur de "One" et saura tout de même relever le niveau du deuxième, ce qui ne devrait pas être très compliqué !

L’album débute avec "Dystopsia" et waouh, ça sonne déjà plus dark ! Le chant commence accompagné de djent (style qu’ils avaient délaissé lors du précédent album). C’est dans une ambiance atmosphérique que le deuxième morceau s'enchaîne naturellement, avec une envolée lyrique accompagnée de slam vocal, un morceau mêlant puissance et douceur, mais tout de même moins poignant que leur premier album. Vers la fin, vocalement, ça s'énèrve, un peu mêlé à un chant lancinant, quel mélange de cultures, j'adhère à ce qui me semble être leur nouveau style qui se veut toujours très riche. Voyons la suite ! Après un "Survival" sans surprise, on attaque "Tourniquet", morceau tout en douceur, avant de s'envoler autant vocalement qu'instrumentalement, c'est très prenant, voilà les premiers frissons à l'écoute de cet album. S’ensuit "Utopia" qui sonne à certains moments à la Incubus pour le côté groovy / saccadé, étant très fan de ce groupe je ne peux qu'aimer ! Le chanteur exploite, sur cet opus, un style vocal qu'il ne nous avait pas révélé précédemment. Vient "Phoenix", morceau très aérien et optimiste, et revoilà les frissons et le sourire ! A la fin de "Cages", qui est plutôt calme comme la plupart des morceaux de l’album, ça s’énèrve et on a droit à du scream. "Polaris" se termine avec un très joli morceau finissant par une belle mélodie. L'album est finalement assez court, 46 minutes.

Vocalement, le chanteur Daniel Tompkins a quasiment oublié de screamer mais l'émotion est revenue bien que moins présente que sur "One", ce nouvel album est d'ailleurs beaucoup plus calme que ce dernier. Ceci étant, avec le retour du chanteur qui a fait les belles heures du groupe, je retrouve le vrai TesseracT ! A écouter en boucle car on découvre de nouvelles choses à chaque écoute. Les coups de cœur : "Tourniquet", "Utopia", "Phoenix", "Seven Names".


Meggie
Juillet 2016




"Altered State"
Note : 18/20

Après "One", premier album imposant le groupe comme un des pionniers de la scène djent, les Britanniques de TesseracT reviennent en force avec "Altered State".

Enregistré, mixé et masterisé par le groupe lui-même, ce dernier opus longuement attendu nous présente une production à la fois légère et puissante, précise et naturelle. Loin des surproductions actuelles, ces virtuoses du son assurent une cohérence surprenante entre live et studio, sans surprise après leurs passages remarqués en France, et leurs différentes démonstrations, notamment durant le live studio "Concealing Fate".

Cet album est l'occasion pour Ashe O’Hara, jeune chanteur de 23 ans, intégrant TesseracT en 2012, de poser sa voix en studio. Malgré la perte totale de virilité des performances vocales (ce que peuvent regretter les puristes), déjà relativement rares à l'époque de Julien Perier, Ashe impose un grain de voix androgyne différent et nettement mis en valeur par rapport à son prédécesseur. Les Britanniques explorent de nouveaux horizons musicaux, en intégrant par exemple un final au saxophone. Rien d’original me direz-vous, c’est plutôt à la mode, mais il faut avouer que ça en jette ! TesseracT reste malgré tout fidèle à son metal progressif, regorgeant de groove, et englobant l'auditeur dans une bulle du début à la fin. Côté visuel, rien de bien surprenant, le côté géométrique est pleinement conservé, très épuré. Elle en ferait presque mal aux yeux !

La sortie du clip sur le titre "Nocturne" nous annonçait déjà un chef d’oeuvre, notre imagination était encore loin du compte. On pouvait difficilement imaginer une suite à "One", "Altered State" a largement relevé le défi. A écouter et réécouter !


Steve
Novembre 2013




"One"
Note : 17,5/20

TesseracT m'était inconnu. La magie du metal progressif, sa puissance et le talent des musiciens. Fils des Textures, Messhuggah et autres groupes talentueux, TesseracT évolue dans un registre où la mélodie et les envolées musicales ont la part belle.

L'ensemble est très bien construit, très compact, avec un chant qui vient se poser comme non pas une pièce rajoutée mais bien un instrument à part entière. Une ligne de basse proprement hallucinante habillant l'ensemble et des contre-temps superbes renforcent l'idée d'un groove omniprésent. Le sens de la mélodie, comme un hymne, semble guider en permanence les membres du groupe dans la composition musicale. On se prend à fermer les yeux et à se laisser porter par la musique, imaginant des contrées, imaginant le monde s'ouvrant sous nos pieds, le regard tourné vers l'infini... Les 11 morceaux qui composent cet album superbement produit sont autant de bonheur pour nos cils auditifs. 11 morceaux ciselés avec tant de talent par les musiciens de TesseracT. Le passage des mélodies aux instants plus violents s'effectue dans un naturel sans limite. TesseracT fait partie de ces groupes qui sont à la croisée des chemins et qui allient avec talent la partie musicale de la musique, le côté noir ainsi que la lourdeur du metal. Ce "One" est très lourd, très groovy, très profond. Un bel objet, qui s'écoute seul ou à plusieurs.

Le tour 2011 du groupe, parcourant l'Angleterre, les USA et le Canada notamment, ne manquera pas d'en conquérir plus d'un... Le renfort d'une production énorme ne rend que plus magique "One". Superbe.


Sam
Mars 2011


Conclusion
Le site officiel : www.tesseractband.co.uk