Le groupe
Biographie :

Enfanté en 2006, Tess s’impose sur la scène emo, screamo, puis post-hardcore française, en fédérant une véritable armée de fans. Après un premier EP intitulé "D’un Battement D’ailes" sorti en Avril 2006, c’est en Avril 2008 que le groupe livre son premier album, "La Dame De Cœur", enregistré par Yann Klimezyk (MyPollux). A l’été 2009, Tess enregistre son second album ; plus agressif que jamais, définitivement orienté vers un style post-hardcore. En tournée depuis Juin 2010 pour défendre son nouvel album "Les Autres", la jeune formation entre en studio en Septembre 2010 pour livrer deux nouveaux titres qui accompagneront son DVD "St Charles". Affirmant une fois encore son penchant accru pour un post-hardcore de plus en plus abouti et mature, le groupe confirme, avec "La Confrérie" en 2012 chez M&O Music, la direction prise par le groupe puis laisse couler trois années avant, en 2015, de nous proposer "Que S’élève La Poussière" chez Send The Wood Music.

Discographie :

2006 : "D'un Battement D'ailes" (EP)
2008 : "La Dame De Coeur"
2010 : "Les Autres"
2010 : "TE2S" (EP)
2011 : "St Charles" (DVD)
2012 : "La Confrérie"
2015 : "Que S’élève La Poussière"


Les chroniques


"Que S’élève La Poussière"
Note : 16/20

Tess ! Quelle bonne surprise. En ouvrant l’enveloppe, j’ai l’impression que ça fait des années que je n’ai rien reçu d’eux. Et en effet ça fait trois ans. Putain, trois ans ! Mais finalement la pochette appelle mes yeux et toute mon attention avec. Un homme ? Une femme ? J’ai pas de réponse mais ça attise ma curiosité.

Dès le début de "Rejoins L’émeute", un détail frappe: les textes. Le groupe jouit aujourd’hui de près de 10 ans d’existence et les messages comme la manière de les transmettre reste inchangés. En soi, c’est synonyme d’un groupe qui reste fidèle à lui-même mais c’est aussi le signe d’un combo qui ne mûrit pas ou peu dans son état d’esprit. Une première impression en demi-teinte donc. Après ce premier constat vient le moment avec "Mon Sourire Au Cutter" d’écouter davantage la musique et là on sent une évolution notable. Le son du groupe a gagné en profondeur, ce qui lui permet de jouer plusieurs niveaux de lecture et d’atteindre des ambiances plus nuancées. Et puis ça tabasse, putain ! Ca tabasse sévèrement même ! "Sous La Grêle Et Les Bombes" et "Stupide Fièvre", par exemple, sont deux véritables tubes à headbang et "Otage" une forteresse de structures complexes et oppressantes. Dans un style beaucoup plus tranchant, beaucoup plus métallique genre soupe à la limaille euh… "Soupe De Plastique". Bon ok, je déconne mais franchement ce titre il lime les tympans ! #jaikiffé En plus de ça, le chant est d’une stabilité à tout épreuve, ce qui permet souvent à Tess de s’extirper de culs-de-sac musicaux. "Gibier Céleste" et son refrain illustre parfaitement cette sensation. Ces tarés ont même réussi à nous caser "The Ballad Of Stormy Chuggy Chugsmith", une ballade au banjo, harmonica humide, feu de bois et clope au bec. Après l’avoir écouté une bonne dizaine de fois, je ne saurais toujours pas vous dire s’il sont sérieux ou si c’est un troll. Ah oui… Que s’élève la poussière… tout s’explique ! Finalement, dans cet album, il n’y a que "1793" que je ne trouve pas à sa place. Le ton paraît moins juste, ou en tout cas un peu à côté du reste. Enfin, un peu en marge, on a également "Vinz", sûrement un ancien pote à eux qui a mal tourné - Espèce de hippie de merde ! Mais non, souvenez-vous, Vincent Cassel-Vinz dans Notre jour viendra ! Pour clore l’album, Tess a des pulsions incendiaires et nous le fait bien savoir avec "Le Score De Glasgow", explosif.

Avec "Que S’élève La Poussière", Tess nous sert un album comme on aurait pu s’y attendre, puissant, rythmé, taillé dans la masse. Malgré cela, ça fait du bien par ou sa passe. Le groupe ne fait pas dans le détail mais dans le massif, dans le sombre, dans le poussiéreux et de temps en temps, contre toute attente, ça décrasse.

"Mais dans l’absolu tu préfères qui ? Ta mère ou ta soeur ?"


Kévin
Février 2015




"La Confrérie"
Note : 17/20

C’est par le discours de "Prémices" que Tess commence son nouvel album "La Confrérie", présentant ainsi la confrérie en question, d’ailleurs sujet du second titre. Très lourd, puissant et fédérateur, ce nouvel opus parait à première vue comme plutôt chaotique et sombre avec toutefois un peu d’espoir caché quelque part. Espoir qui disparaît totalement avec "Du Mensonge Au Désastre".

Le son est au rendez-vous avec une force de frappe impressionnante sans avoir un son trop gras gardant ainsi l’agréable dynamique des distos. Le seul inconvénient est qu’à pleine puissance cela peut être usant pour nos petites oreilles chéries. C’est cette ambiance 80% pessimiste, 20% optimiste qui règne sur cette galette avec d’autres titres plus tard que sont "A La Demande Du Tout Puissant", "Le Mauvais Mort" ou "Dernier Virage" qui possède d’ailleurs quelques petits passages à la Deftones. Mais attention Tess n’a pas revendu son énergie et nous le prouve avec deux titres rapides qui donnent des envies de "tête de fer" (je vous laisse imaginer le principe de ce jeu) avec des copains un Samedi soir. Je parle de "Sex Sex Sex" et "La Nuit De Jack". Les riffs sont emballants et certaines phrases susceptibles de devenir cultes, ma préférée étant "J’ai touché le fond mais pas le tien". Nous avons aussi droit à des titres qui ont l’air de puiser leur inspiration dans des styles totalement étrangers au monde metal. Je pense surtout à "Au Dessus Des Débâcles" qui peut rappeler un peu certains morceaux de Skrillex (artiste de dubstep au top en ce moment) surtout quand on connaît la reprise de "Scary Monsters And Nice Sprites" faite par Crowdburn. Dans un concept similaire nous avons également "Zeppelin", qui, à l’image de son titre tire un coup de chapeau au rock vintage des 70’s et je ne peux m’empêcher de penser à Graveyard qui est pile poil dans ce créneau. "La Confrérie" se clôt sur "Clôture", oui pas très original je vous l’accorde mais la beauté du morceau nous fait vite oublier cette négligence pour nous laisser sur un sentiment très positif, très beau.

Tess a définitivement pris un virage post-hardcore parfaitement assumé mais surtout intelligemment effectué. Le groupe s’est vu grandir en puissance, et semble avoir largement gagné en maturité malgré une personnalité forte sur les textes que ce soit au niveau des sujets abordés que de l’angle adopté d’autant plus que le chant clair a été délaissé. Se laisser tenter par la découverte de cet effort est susceptible d’être une agréable surprise, y compris pour ceux qui n’étaient pas plus séduits que ça par ce qu’a fait le groupe précédemment.


Kévin
Avril 2012




"St Charles"
Note : 16/20

Avec une sortie prévue pour le 28 Mars 2011 ce DVD contient 32 titres, 46 vidéos et plus de 1300 photos, il y a du pain sur la planche. Je prends mon courage à bras le corps et attaque le DVD par les 1350 photographies. Autant dire qu’il y a de tout et n’importe quoi mais au final c’est plutôt sympa de visionner ainsi l’histoire de Tess, même les débuts du groupe sont assumés alors ne nous plaignons pas. Au travers de photos de concerts, d’enregistrements, de presse et de délires en tout genre les gars du groupe nous offrent un peu (ou plutôt toute) leur intimité. Le nombre d’images est effrayant de prime abord mais au final pas réellement ennuyeux, d’autant plus que les photos sont dans l’ensemble, d’assez bonne qualité. Vous pourrez également y découvrir certaines chroniques du groupe.

Concernant le contenu vidéo si on le découvre dans l’ordre chronologique on commence avec des têtes d’ados attardés (que l’on a tous eu) chantant du Village People ! Globalement les vidéos sont dans l’esprit des photos, ça va du délire dénué de sens aux vidéos clips et leurs making-of avec "Adieu", "Le Nombre d’Or", "Le Tableau Des Cauchemars" et "Erreur Système", mais également des vidéos de concerts et de répétitions (où évidemment le son est moins bon mais est loin d’être inaudible). Vous apprendrez également comment ôter l’œil d’un porc, vous (re)découvrirez la vidéo du groupe pour tentez de faire tuner son van par MTV, vous baverez devant le corps sculpté de Tibo nu et bien d’autres choses, en somme on trouve de tout, de tout et encore de tout.

La musique elle, reprend les trois albums du groupe à savoir "D’un Battement D’ailes", "La Dame De Cœur" et "Les Autres" donc ici pas de surprise. En revanche on trouve un remix de "Adieu" assez réussi ainsi que deux titres inédits que sont "My Very Own War" et "Le Menteur A Dit" qui annoncent clairement un tournant dans les choix musicaux du groupe qui s’orientent davantage vers un post-hardcore. Enfin, d’autres surprises sont présentes comme des titres en version instrumentale, des titres en pré-production, la totalité des paroles etc. !

Les gars de Tess n’ont pas la prétention de sortir un DVD, celui-ci n’est donc pas à considérer comme un DVD classique mais plutôt comme un bilan de ce que Tess à fait jusqu’ici. Un contenu très dense qui permet à tous de s’imprégner de l’esprit du groupe. Un objet qui bien sûr, est davantage destiné aux personnes connaissant déjà la musique des garnements et qui donne l’impression que cette bande de potes c’est aussi la vôtre !


Kévin
Mars 2011




"Les Autres"
Note : 16,5/20

Une brève introduction hardcore et un riff de marteau piqueur accompagné d'un chant orienté screamo entame le premier morceau de cette galette, "Fais De Beaux Rêves Ma Belle...". Le son est franchement intéressant parce que net et précis malgré de grosses distorsions. Thibaut débite ses paroles avec une haine qui le porte à bout de souffle, accentuant ainsi l'intensité du morceau. L'alternance entre le chant clair et les cris est bien dosée ce qui permet aux cinq musiciens de se démarquer des clichés et de se séparer des lourdeurs parfois présente dans ce style.

Quelques coups de cymbales et le second titre commence "Le Tableau Des Cauchemars". La pause douce au tiers du morceau est bien réussie avec une batterie qui se mêle harmonieusement au guitares. Le morceau s'achève sur des sonorités d'avantage hardcore avec une voix gutturale effrayante. Place à "Energie Négative" où Jerôme tabasse sa basse pour notre plus grand plaisir. Le milieu du titre est marqué par une montée en puissance qui s'achève sur une accalmie éclaircissant tout pour mieux nous remettre une dérouillé. Comme le morceau précédent la touche final est d'un hardcore original où les voix se superposent puissamment. "Dans Ma Boîte" débute avec les grattes et leur riff sacadé et frais. Ce titre est musicalement viscérale et les paroles appuient avec justesse ce sentiment. On notera un bref break en clean et un peu en retrait mettant la fin du titre en relief . Les deux titres suivants que sont "Salem La Voleuse De Chair" et "Erreur Système" sont de bons morceaux mais sont moins imprégnés de la patte "Tess" car entrant directement dans la veine metal. A noter tout de même, les trois phrases du refrain de "Salem La Voleuse De Chair" qui sont fort bien trouvées, sonnent très bien et qui personnellement m'ont fait vibrer.

"Ruine" ou, le morceau de milieu d'album, ou encore l'O.M.N.I (Objet Musical Non Identifié). Le coup de cœur par définition. Un morceau où les Tess se livrent. Des guitares légèrement crunchy, une batterie aux harmoniques agréables, toujours ces cris et pour couronner le tout, un violon qui pleurent. Un titre qui se passe de commentaires, à écouter tout simplement. Après cette parenthèse donneuse de frissons, les guitares reprennent leurs sonorités habituelles et on a l'impression que c'est un nouvel album qui commence aux couleurs metal-hardcore avec un amère goût de fatalité notamment avec le morceau "L'unique Et Parfaite". "Onze + Deux" et "Pantin" sont deux featuring avec respectivement Jay (Hewitt) et Flav (Veracruz). Ils apportent un peu de valeur ajoutée à la musique des cinq enragés en offrant des morceaux un peu différents sans pour autant s'écarter du sujet. Ça enchaîne sans répit avec "Ta Langue Te Manque?" et ce qui est certain c'est que la langue de Thibaut elle, est bien présente ! Il croque ce morceau à pleines dents en hurlant une intro a capella, c'est brut et c'est bon. Le reste du morceau est complètement déjanté et vous donne envie de casser des parpaings à coups de tête, avis aux amateurs. Déjà la fin de l'album avec "Le Nombre D'or", une jolie mélodie vocale, un passage calme à la basse groovy et on part sur du hardcore. Le milieu de ce titre est marqué par une voix à la limite entre le chant et le murmure, c'est beau, c'est cru et ça s'achève sur un duo chant / batterie bien mené. Quelques petits sons inquiétants en guise d'outro et le CD se stoppe.

A l'écoute on a l'impression que ce groupe est inépuisable, qu'ils ne veulent jamais s'arrêter. Tess offre un son moderne imprégné de nombreuses influences qui leurs permettent de s'offrir un large public en réunissant divers milieux dans une même musique. L'artwork et le livret de l'album peuvent paraître "gores" mais ce n'est pas gratuit car il y a beaucoup de poésie derrière tout ce sang. Ce groupe à encore beaucoup à offrir notamment sur scène où leur énergie doit sauvagement se révéler.


Kévin
Mai 2010


Conclusion
L'interview : Damien

Le site officiel : www.tess-music.com