Le groupe
Biographie :

 Temple Abattoir est un groupe de black metal qui nait en 2006 en Espagne sous l'impulsion de Daguth Abaddon (chant) et de Pudrot (guitare batterie). le duo sera vite rejoint par le batteur Darkgrof. En 2008, le groupe sort sa premiere demo, "Nechronicles" en telechargement libre. L'album "Sacrilege & Savagery", distribué par les labels Satanica Production (Nouvelle-Zélande), Nigra Mors ( Espagne) et Nyarlathotep Records (Brésil) sort fin 2010. Le bassiste de l'album, Kalhum, quitte le groupe. Aujourd'hui, le groupe est à la recherche d'un nouveau bassiste.

Discographie :

2008 : "Nechronicles" (Démo)   
2010 : "Sacrilege & Savagery"


La chronique


C’est un nouveau groupe Espagnol qu’il m’est donné d’écouter cette fois. Un logo, une imagerie et une pochette des plus banales (logo true black, un incendie de ce qui semblerait être une église, des corpse paints et des blasphèmes) laissent à penser que nous avons affaire ici à une nouvelle bande de copieurs sans âme qui s’adonnera à un mixte entre du Darkthrone du début des années 90 et du Marduk à la Panzer Division (en beaucoup moins bien évidemment). D’un côté, ce n’est pas totalement faux.

Sans tomber dans l’ultra brutal, Temple Abattoir nous abat ici un black metal malsain, rapide, guerrier, aux tonalités particulièrement graves durcissant le ton général de l’album et au son suffisamment limpide pour retranscrire la haine que le trio souhaite faire passer.   Le premier morceau, "Luciferian Discipline" s’annonce sous les meilleurs auspices (et plutôt, devrais-je dire, les pires…). Ce morceau a presque tout d’un grand. 6minutes 20 de black metal guerrier, introduit par un discours fanatique et grotesque. On regrettera un manque de profondeur sur certaines mesures si bien que le sentiment qu’essaie de faire passer Temple Abattoir est parfois atténué sur ces passages. Cette émotion, cocktail explosif de haine, de rage guerrière et de satanisme, se ressent aussi, dans un registre suffisamment proche, sur le morceau "Spit At Filthy Corpse Of Christ". Bien que linéaire (mais en 2 minutes 39, qui s’en plaindrait ?) l’agressivité est clairement audible jusqu’à ce que Daguth Abaddon crache littéralement sur le cadavre pourrissant du christ. Temple Abattoir peut aussi proposer des morceaux au tempo plus lent ("Necromantic Amok") mais il nous assène aussi des riffs apportant une dimension un peu plus intéressante, lorgnant vers le tragique ("The Beast Furaces Of Dementia (Hate)". Cet aspect est certes minime mais qui sait écouter pourra le ressentir aussi. On en arrive même, sur le morceau "Seven Torture Over Megiddo" à l’ajout d’une voix féminine rappelant un certain Cradle Of Filth (attention, c’est bien le seul point commun entre les deux morceaux). Le final, tenu par " The Voices Of My Vengeance (War Prelude)" est la partie la plus épique de l’album pas tant que cela, qu’on se le dise. Ce dernier morceau forme l’album avec honneur sans pour autant être exceptionnel. Pas trop épique, pas trop brutal.

Cet album montre donc un groupe avec du potentiel mais qui nous offre un album inégal mais qui ne va jamais trop bas, jamais trop haut. Il y a des hits potentiels, des passages ennuyeux si on ne se donne pas à fond. Le chant est peut-être un peu poussif et cela ne va pas en arrangeant les choses. De plus, cantonné à une certaine agressivité, Temple Abattoir en oublie de prendre des risques. En bref, un premier album qui montre un groupe avec du potentiel mais qui a encore énormément à donner. Tout juste leur conseillerai-je d’aller plus loin dans leur idée, et de varier un peu car un album entièrement agressif, ça ne marche que quand on est particulièrement extrême, de mon point de vue, et ici, l’album est un peu répétitif. Malgré tout, la rage est bien présente et "Sacrilege & Savagery" est album qui s’écoute.


Robin
Novembre 2010


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.myspace.com/templeabattoir