La première chanson intitulée éponymement "Evolution" nous emmène dans un monde de science-fiction, on se croirait dans un film ou un manga Japonais style Akira ! Intro sans voix mais très très bien faite. Quand on lit la bio d'ailleurs, on sent que le son va être surprenant ("instrumentation organique", "monde biomécanique"...) : on pourrait s'attendre au pire car comment évoquer cela en musique. Techny-Call X produit-il un son moyen ou vraiment très bon et original ? Je crois que oui, il est difficile de se faire une vraie bonne idée du son à la première écoute, ni même à la deuxième, mais en mettant replay et en restant écouter l'album, une chanson plusieurs fois, on comprend réellement le sens de ce qu'a voulu évoquer le groupe. Il faut dire qu'il y a une réelle unité dans toutes ces chansons. C'est comme si on était dans un processus de la création d'une machine. Le dernier morceau s'appelle d'ailleurs "Unload". Le produit fini, on le décharge pour qu'il soit vendu dans le commerce. Un son d'une nouvelle ère. Oui Techny-Call X entre dans le genre metal indus qui se développe bien en France, mais se démarge des groupes comme Punish Yourself ou bien Sixteen Sinners (Benoît XVI de Tamtrum). La démarche est différente chez ce groupe de Bordeaux. Une approche de la société de demain telle qu'on peut la voir dans certains films style "Immortel" (Enki Bilal), ou "Minority Report" (Spielberg) ? Je dirais oui, il y a de cela. Toutefois, c'est avec les traces du passé qu'on avance ("Slavery", troisième chanson). La révolution n'est pas programmée encore, le groupe en tout cas en crée une. Je ne trouve aucun groupe Américain ou Européen similaire à leur son. Et puis on entend des bruits de voix, comme s'ils voulaient que le spectateur vive la chanson ou qu'il soit le cobaye prêt à vivre cette expérience. Le son est oppressant. On ne peut avoir peur car il n'y a pas d'images. C'est de la musique, pas un film, mais on est tout de même complètement plongé et la voix du chanteur est comme celle d'un serpent, elle nous aspire. Nous ne pouvons réfléchir. D'ailleurs, en écoutant ces chansons, des images du film "Metropolis" de Fritz Lang me viennent en tête. Comme si les hommes eux mêmes pouvaient - par une action trop répétée, leur quotidien avec leurs habitudes dirais-je - se transformer en machine, des êtres sans sentiments. C'est en train d'arriver d'ailleurs chez plusieurs espèces (je ferme la parenthèse je n'irai pas plus loin là-dessus). D'ailleurs, je crois que je vais arrêter de chroniquer cet album de peur d'être "Erasing" et de perdre "Control" de moi-même. C'est déjà en train de se passer. Sérieusement les gars, c'est un son riche qui procure des sensations et vraiment novateur nous emmenant hors de la réalité. A écouter à petite dose, ou si vous voulez une bonne drogue, prenez "Revolution", c'est pas cher et Techny-Call X sera content de voir leurs CDs se vendre malgré la crise du disque !