Le groupe
Biographie :

Tanzwut est un groupe de musique allemand fondé en 1996 à Berlin. Il est l'alter ego du groupe de musique de type médiévale Corvus Corax, avec une orientation plus électronique. Le groupe se réjouit de sa percée mondiale. Le premier album fut produit par Jon Caffery, également producteur des Die Toten Hosen. Tanzwut maîtrise particulièrement la recette des performances live : des scènes et des costumes somptueux ainsi que des chorégraphies qui plongent le spectateur dans le monde médiéval. Le signe de reconnaissance du groupe est l'existence d'un personnage "Diable" (Teufel) : bien que chauve, il possède deux petite cornes rouges sur les flancs de son crâne.

Discographie :

1999 : "Tanzwut"
2000 : "Labyrinth Der Sinne"
2003 : "Ihr Wolltet Spass"
2006 : "Schattenreiter"
2011 : "Weiße Nächte"
2011 : "Morus Et Diabolus"
2013 : "Hollenfahrt"
2014 : "Eselsmesse"
2015 : "Freitag Der 13."
2016 : "Schreib Es Mit Blut"
2019 : "Seemannsgarn"


Les chroniques


"Seemannsgarn"
Note : 14/20

Tanzwut est, dirons-nous, la face Neue Deutsche Härte du même ensemble de musiciens qui compose Corvus Corax. Corvus Corax, “le groupe de musique de type médiévale” qui joue en peaux de bêtes et qui pratique certainement le droit de cuissage sur ses nouvelles musiciennes. Quoi qu’il en soit, à l’instar de double-face, Tanzwut a donc bien plus d’une paire de fesses entre deux chaises. Il est toujours difficile de vivre dans l’ombre d’un groupe à la réputation déjà toute tracée. Même lorsque le groupe exerce depuis quelques années de moins qu’un demi-siècle. Oui, certains pays s’arrachent Tanzwut plutôt que Corvus Corax, comme le Mexique. Mais laissons-les à leur mur et rendons à Tanzwut ce que "Seemannsgarn" est à Tanzwut : un onzième album. Alors pouvons-nous voir dans Tanzwut autre chose qu’un Rammstein avec de la flûte de pan ?

Oui, on peut aussi y voir un Eluveitie aux airs de comptines teutonnes. Plus sérieusement, ce côté folk un peu trop poussé, et apporté par les instruments traditionnels comme la cornemuse, la trompette marine ou la flûte, arbore un certain charme ("Reden Ist Silber", "Die Letzte Schlacht"). Pourtant, ce côté folk un peu trop poussé dessert parfois "Seemansgarn" (et Tanzwut tout court ?). D’ailleurs, Tanzwut n’a strictement rien à envier à Corvus Corax : les tenues d’époque, les folklores, les contes, tout y est. Musicalement toutefois, du moins dans la présentation, Tanzwut se veut relativement différent de Corvus Corax et prône fièrement l’étalage d’un Neue Deutsche Härte. Si le Neue Deutsche Härte n’a jamais rechigner à inventer et sortir de ses gonds, la base du style est bien présente. Le Neue Deutsche Härte : cette appellation barbare utilisée à tout-va pour se voir vulgairement apposer à tout ce qui vient de Teutonie avec du chant à la Goethe et des riffs aux couilles aussi grosses que le bide d’Helmut après l’Oktoberfesten, À vrai dire, j’ai toujours eu une espèce de léger désagrément naturel avec Tanzwut. Non pas que le groupe soit mauvais, au contraire. Mais, personnellement, le côté folk de certains titres me rebute purement et simplement. En fait, finalement, sur des compositions comme "Im Freien Fall", je me sens comme devant une pizza ananas : face à un pléonasme vivant. L’alliance de deux courants musicaux qui ne s’emboîtent pas toujours très bien. Le folk se voit parfois utilisé ici comme du Nutella. Forcément, sur une crêpe sucrée, ça passe. En revanche, sur un steak tartare, les saveurs sont bien moins faciles à avaler. Le pire là-dedans est que je suis sûr que du côté de Berlin, Tanzwut est considéré comme Les Ramoneurs De Menhirs locaux. Quoi qu’il en soit, je pense que même ceci ne les autorise toujours pas à appeler leurs titres "Françoise Villon".

Reste à savoir quelle part prend le dessus sur l’autre ? Corvus Corax ou Tanzwut ? Finalement, Tanzwut est-il Tanzwut ou récupère-t-il les “invendus” de Corvus Corax ? Eh bien, arrêtons d’être de mauvaise foi et reconnaissons que l’album est très agréable à l’écoute. Certains passages sont très puissants et le côté folk apporte, sur ces derniers, un côté mélodique nullement déplaisant. Pourtant, et "Seemannsgarn" ne changera pas mon point de vue sur la chose, Tanzwut n’est finalement qu’un Corvus Corax avec plus de distorsion et d’agressivité dans le riffing. Dommage que Tanzwut se limite donc à ce rôle de frère siamois un peu teubé de Corvus Corax. Comme pour les States, l’indépendance c’est plutôt pas mal. C’est vrai quoi, imaginez un Stone Sour faire du Slipkn… Merde, mauvais exemple.


Rm.RCZ
Août 2019




"Schreib Es Mit Blut"
Note : 15/20

Un groupe de metal qui chante en allemand, utilisant en partie des instruments folkloriques tels que cornemuses et flûtes, on pense à In Extremo, Subway To Sally ou encore Nachtgeschrei... Et si on nous demande d'en citer un quatrième, on peut aussi penser à Tanzwut. A la vue de leur biographie, eux aussi ont pas mal d'années d'existence avec la sortie de leur premier album en 1999. Comme quoi, le style folk metal est quelque chose de vraiment ancré dans les contrées germaniques.

Avec son nouvel album "Schreib Es Mit Blut", Tanzwut nous livre une quinzaine de pistes qui sont vraiment bien taillées. Il est clair qu'au début, j'avais vraiment peur de me lasser assez rapidement de l'album mais celui-ci possède suffisamment d'éléments propres au groupe. Entre les moments pêchus, les choeurs épiques, les ballades et les parties aux claviers, Tanzwut travaille son propre style. De plus, c'est vraiment un album qui s'écoute et qui donne envie de suivre les Allemands en live car oui, ça doit bien envoyer du lourd sur scène. Je me dois tout de même de parler de certains pistes où l'on se demande parfois si les autres copains du metal allemand ne sont pas venus dans le studio à ce moment-là pour participer aux compos. En effet, certains intonations au chant dans la première piste "Schreib Es Mit Blut" peuvent rappeler Dero de Oomph!, on croirait entendre Till de Rammstein dans "Bruder Leichtsinn", et "Geteert Und Gefedert" pourrait être un morceau caché d'In Extremo. En revanche, Liv Kristine est bel et bien présente sur "Stille Wasser".

Bref, autant dire que si vous êtes vraiment fans de folk metal avec du chant en allemand, "Schreib Es Mit Blut" de Tanzwut devrait vous convenir. Même s'il ne tournera sans doute pas en boucle durant des heures, ça reste un bon album. Quant à voir un jour les Allemands se produire en tournée dans toute la France, ça risque d'être un peu plus dur mais on ne sait jamais.


JU
Novembre 2016




"Freitag Der 13."
Note : 12,5/20

Après "Eselsmesse" en 2014 où l’on a quelque peu perdu l’essence du groupe, ils reviennent avec "Freitag Der 13." que l’on traduit par vendredi 13. Et ils n’ont pas fait les choses au hasard car cet opus sort le Vendredi 13 Février et il y a 13 titres. La pochette est d’ailleurs en association avec le thème et représente un chat pas vraiment amical.

On retrouve dès les premiers titres l’énergie qui manquait dans "Eselsmesse". La puissance est là et cela fait plaisir. Ainsi, comme à son habitude, Tanzwut nous offre plusieurs morceaux bien festifs comme : "Des Teufels Braut", "Brot Und Spiele" ou "Brüder Im Geiste". Cela fait toujours un drôle d’effet lorsqu’on écoute ce groupe. Entre le chant et la musique indus bien typée allemande, on dirait du Rammstein, mais les instruments folk et les ambiances médiévales les différencient complétement. "Niemals Mehr" et "Die Zeit Heilt Alle Wunden" sont clairement plus folk mais également plus sobres, plus posés et même mélancolique pour le second. Il y a également "Spielzeugland" qui est plus léger et rock mais ce titre vire assez vite à la niaiserie. Deux titres semblent réellement dans l’esprit de l’album : "Du Zeitdieb" et "Freitag Der 13.". En effet, ils sont bien plus sombres et même légèrement malsains avec des ambiances horrifiques. La cornemuse tranche alors en amenant de la mélodie. Les autres morceaux ne sont pas vraiment intéressants et "Ohne Sünde" avec ses riffs à la "Beautiful People" de Manson ne nous embarque pas. C’est également le cas pour les quatre derniers titres qui ne sont pas si mauvais que ça mais n’arrivent pas à capter notre attention même si deux d’entre eux, "Spiegelkabinett" et "Bis Der Morgen Graut", se veulent plutôt festifs.

Ce nouvel album a beau être meilleur que le précédent, cela reste bien médiocre. Il y a un manque de dynamisme renforcé par le nombre peut-être trop élevé de morceaux…


Nymphadora
Février 2015




"Eselsmesse"
Note : 11/20

Les Allemands à l’esprit décalé de Tanzwut n’ont pas fini de nous faire voyager dans le temps avec un huitième album, "Eselsmesse", sorti chez AFM Records.

Il s'agit ici d’un opus acoustique qui s’éloigne un peu de leur musique d’origine. Ainsi, les instruments folk sont à l’honneur et les sonorités plus electro sont mises à la trappe. Cela est plutôt dommage car c'est ce qui les démarque des autres groupes et c'est ce qui faisait leur originalité. "Gregis Pastor Tityrus" en contient un peu mais c’est vraiment léger. Sinon, le groupe est resté dans un registre médiéval / folk avec de jolies mélodies venant des instruments folkloriques. Le ton est festif comme dans "Asinum Chorum" ou "Unsere Nacht" où l’on imagine bien la boisson couler à flots ! Le chant en allemand et bien particulier de Teufel rend le titre "Der Eselskönig" plus grave et "Lux Hodie" plus solennel. "Siria" est tout aussi intéressant alors que la répétition ne donne à "Saturnalia" et "Rhoslese" que très peu d’intérêt. Et la fin de l’album est hélas dans la même optique, beacoup d’ennui et bien trop peu de rebondissements dans "Briesel Occultum", "Orientis Partibus" ou "Par Deus". "Zieh Mit Mir", le dernier morceau, relève un peu la barre mais reste bien pauvre.

C’est un album un peu plat que nous propose Tanzwut... Certes il y a de bons titres mais la plupart restent trop linéaires avec trop de similitudes entre eux.


Nymphadora
Août 2014




"Hollenfahrt"
Note : 16/20

Il y a beaucoup de groupes mais il faut avouer que l'on est rarement surpris, alors lorsqu'on découvre les Allemands de Tanzwut (également membres de Corvux Corax), c'est très agréable. En effet, ils oeuvrent dans une musique complètement à part mêlant le metal industriel à du traditionnel médiéval. Ils reviennent ainsi pour leur septième album, "Hollenfahrt".

Les première secondes du titre "Hollenfahrt" nous plongent dans un univers moyenâgeux moderne. Oui, ce mélange est assez étrange, mais étonnamment cela marche bien. La voix claire en allemand pourrait nous faire penser à celle d'un villageois un peu grognon et entamé par l'alcool. Puis, les instruments folkloriques tranchent encore avec les éléments électroniques dans "Das Gerucht" qui est clairement entraînant. "Die Ruhe Vor Dem Sturm" est différent de ce que l'on a déjà entendu de cet album. En effet, il débute comme une ballade plutôt dramatique, la suite est plus rythmée mais reste sombre. Ensuite, directe et froide, "Schwarzer Engel" déferle avec énergie et une pointe d'optimisme. Avec "Niemand Wei?", on voyage dans un paysage grandiose et vaste, ce morceau un peu plus calme nous transmet de l'émotion. La face industrielle du groupe ressort plus sur "Die Letzten Tage". En effet, les instruments typiques sont présents mais ce sont les arrangements décalés et les riffs de guitare qui sont mis en avant. "Heimatlos" est un morceau enjoué et dynamique qui ressort comme un hymne dansant et prenant. Puis, avec ses envolées aériennes et ses parties plus ambiancées, "Der Himmel Brennt" se révèle plus atmosphérique et posé. "Ziet Dich Aus" est un titre très entraînant donnant envie de sauter sur place. Oui, cette musique est efficace pour donner la bonne humeur. Ensuite, on a un morceau tout aussi intéressant entre passages directs et d'autres plus atmosphériques, à savoir "Das Elixier". "Kein Blick Zuruck" est un bon titre, mais sans doute de trop car il n'y a rien de nouveau ici, tout a déjà été entendu dans les morceaux précédents. Et on termine par une belle outro nommée "Hymnus Cerberi".

Le groupe frappe fort avec un album astucieux, plutôt varié, et plein de charme.


Nymphadora
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.tanzwut.com